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Dossier : Ruralité, un monde à part ?

Rural ou périurbain Revers d’un découpage

En zones urbaines, le transport collectif n’assure que 9 % à 15 % des déplacements quotidiens. © RonFullHD/CC/iStock
En zones urbaines, le transport collectif n’assure que 9 % à 15 % des déplacements quotidiens. © RonFullHD/CC/iStock

C’est bien un calcul politique qui sous-tend la distinction en vogue entre territoires « ruraux », « périphériques » ou « périurbains ». Ce découpage correspond-il vraiment à la réalité ?


«22 millions d’habitants en ruralité », répètent à l’envi les ministres de toutes obédiences. Un tiers des Français à la campagne, vraiment ? Sans pour autant adhérer à l’idée que nous serions désormais « tous urbains », il nous semblait qu’il n’y avait pas tant de monde à vivre près des champs, des vaches et des paysans, quand l’agriculture ne représente que 2 % des emplois.

Effets d’un massif exode urbain post-Covid, rebond nataliste dans nos petites communes pourtant vieillissantes ? Non, une affaire de règle de calcul. Depuis 2022, l’Insee1 a modifié ses manières de découper l’espace français, à la faveur de la diffusion de la technique Eurostat de carroyage2 par densité de population.

Ce rural statistique se divise en trois sous-catégories : rural autonome (peu dense ou très peu dense), rural sous faible influence d’un pôle, rural sous forte influence d’un pôle. L’Insee qualifie les deux derniers groupes de « ruraux périurbains ». Le rural autonome compte un peu plus de 9 millions d’habitants, 14 % de la population. Les espaces ruraux périurbains représentent pour leur part 19 % de la population, soit près de 13 millions d’habitants.

« Hold-up » statistique

Dans une période où la ruralité et sa défense deviennent un marqueur idéologique majeur, la façon de compter les troupes n’a rien d’anodine. On peut d’ailleurs décoder l’histoire récente des statistiques qualifiant les territoires comme une alternance récurrente de survalorisation de l’urbain et du rural. Dans les années 1960-1990, les zones de peuplement industriel et urbain réduisent in fine la part rurale de l’Hexagone à moins de 4 %. La notion d’aire urbaine est alors élab

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