Do not follow this hidden link or you will be blocked from this website !
Logo du site
Dossier : L’éducation a-t-elle un genre ?

Faut-il sortir du genre ?

@ iStockphoto.com/JackF
@ iStockphoto.com/JackF

Naître fille ou garçon revient aujourd’hui à se voir assigner un rôle social qui, du fait des contraintes qu’il induit, peut se révéler pesant. Serait-il possible de dépasser cette « tyrannie du genre », pour laisser à chacun la liberté de se définir ?


Parlons du genre !
« Pour débattre sereinement du genre, il importe d’accepter que se confrontent des visions différentes de ce que faire société veut dire. C’est ce que nous avons voulu faire avec ce numéro. » Aurore Chaillou, rédactrice en chef adjointe de la « Revue Projet »
Retrouvez l’édito « Parlons du genre ! » présentant la démarche de notre question en débat « L’éducation a-t-elle un genre ? ».

À quel moment le « genre » a-t-il croisé vos recherches ?

Marie Duru-Bellat - J’ai consacré une large part de ma carrière de sociologue à l’étude des inégalités sociales dans le système scolaire, en France et en Europe, c’est pourquoi les questions de genre font partie depuis longtemps de mes terrains de recherche. En 1990, j’ai publié L’école des filles, premier ouvrage de synthèse en France. Depuis, j’ai accumulé beaucoup de documentation sur le genre. Et au moment de prendre ma retraite, j’ai voulu prendre le temps de revenir sur tout ce contenu. Après un travail d’un an et demi, j’ai publié La tyrannie du genre pour proposer une prise de recul. Tous les mouvements provoqués depuis par cette question m’ont confirmé à quel point ce sujet est un point sensible et important.

Quels sont les enjeux en termes d’égalité garçons-filles à l’école, tant du côté des élèves que du côté des enseignants, notamment en ce qui concerne l’éducation affective, relationnelle et sexuelle ?

Lors des manifestations contre les « ABCD de l’égalité », j’ai été particulièrement choquée par le slogan « Touche pas à mes stéréotypes » : les stéréotypes font du mal, aux filles comme aux garçons. Ils réduisent les possibilités des enfants. Par exemple, beaucoup de recherches montrent que les petits garçons, surtout dans les milieux populaires, savent qu’ils ne sont pas censés être doués en lecture. Alors ils réussiront mieux un exercice de lecture s’ils pensent qu’il s’agit d’un jeu et pas d’un travail scolaire. Lorsque l’on s’intéresse aux inégalités sociales, on part du principe qu’une famille où naît un enfant n’est pas censée limiter ses capacités sociales. C’est exactement le même mécanisme pour le genre. Nous devons le dire aux enfants, aux parents et aux enseignants, car si l’école a un rôle à jouer, elle n’est pas la seule. Si on explique aux filles qu’elles peuvent réellement choisir leur métier, elles se rendront vite compte que, en réalité, certains métiers sont 100 % masculins, d’autres 100 % féminins. Les enseignants peuvent, bien sûr, proposer des temps de réflexion aux élèves, mais il restera toujours le noyau dur de la vie sociale de chaque jeune. Les enseignants n’ont d’ailleurs pas tous les mêmes conceptions sur le genre. C’est pour cela que les « ABCD de l’égalité » ont suscité tant de réactions au sein des familles et de certaines équipes pédagogiques.

Si l’éducation est un des leviers pour lutter contre les stéréotypes de genre, quels sont les autres leviers ?

Ce sont d’abord les situations objectives qui doivent changer. Aujourd’hui, les inégalités de salaire entre hommes et femmes sont avérées… Tant que les femmes seront moins payées, elles s’arrêteront plus souvent de travailler pour élever les enfants que leurs compagnons. Il faut une vraie égalité de revenus et des possibilités de modes de garde acceptables. Les femmes disposent toujours d’une heure de temps libre en moins par jour que les hommes, car elles s’occupent davantage des tâches ménagères. Elles ne peuvent pas non plus se rendre plus disponibles pour des responsabilités professionnelles ou des mandats politiques, quels que soient les quotas imposés par la loi sur la parité.

Pour les consommateurs que nous sommes, tous les biens de consommation sont désormais genrés. Cette segmentation est une technique classique de marketing1 : si vous avez deux enfants, vous devrez acheter deux fois le même objet. Des modifications objectives et structurelles sont donc essentielles. Les mesures législatives peuvent avoir un poids, mais elles ne sont qu’une stratégie temporaire pour faire évoluer les choses.

D’autant qu’on observe chez les jeunes un réel durcissement des relations depuis les années 1970 ou 1980. Sans parler de leur conformisme sur les pratiques sexuelles acceptables ou non, surtout chez les filles. Et la presse adolescente est un vrai cauchemar : on encourage les filles à soigner encore plus leur apparence pour mieux correspondre aux désirs des garçons, au risque de ne pas être aimées. Cette diffusion de la culture du conformisme n’était pas aussi prégnante il y a quelques années.

Malgré tout, on constate des évolutions positives depuis trente ans : les femmes accèdent plus facilement à des positions élevées (notamment en politique), elles sont beaucoup plus présentes dans l’enseignement supérieur, elles peuvent avoir des enfants sans être mariées… Le climat général est un peu moins crispé.

À l’école ou dans les mouvements de jeunesse, la mixité est-elle forcément un bienfait pour l’égalité ?

La question demeure relativement taboue. Grâce aux travaux menés par des scientifiques anglo-saxons depuis les années 1980 (et qui nécessiteraient d’être actualisés), on sait que la mixité peut être un handicap pour les élèves, en particulier lorsqu’il s’agit des matières connotées féminines ou masculines. En sciences et en mathématiques, par exemple, les filles sont moins stimulées par les enseignants et intériorisent ainsi qu’elles sont moins bonnes. Lorsqu’elles sont entre elles, les filles déclarent qu’elles sont plus détendues ou que la classe est plus calme. Alors qu’elles passeront toujours après les garçons dans un environnement mixte. Mais ce n’est pas symétrique : dans un environnement non mixte, les filles y gagnent, pas les garçons. Ces derniers entretiennent des rapports très durs, basés sur la compétition permanente. Si les filles se positionnent toujours par rapport à l’autre sexe, les garçons se positionnent entre eux. Ce souci permanent de l’ordre hiérarchique est un trait caractéristique de la virilité qui reste une norme contraignante. Elle est d’ailleurs mauvaise pour la santé2. Pour être accepté comme garçon, on doit se faire entendre et être reconnu comme tel par les autres. Ce qui exclut, d’office, tous ceux qui ressemblent trop aux filles.

Pour autant, cela ne veut pas dire qu’il nous faut revenir à la non-mixité ! C’est un vrai progrès que tous les enfants bénéficient de la même éducation en France. Mais peut-être faudrait-il imaginer des moments non mixtes afin de faire réfléchir les jeunes entre eux à ces phénomènes pour s’en déprendre.

Pourquoi avons-nous besoin de savoir si la personne en face de nous est un homme ou une femme pour entrer pleinement en relation ?

On apprend très tôt que le monde est divisé en deux et que la société a des attentes différentes pour chacun. Le genre a ainsi, très vite, une place prégnante, il est visible. Les psychologues disent qu’il est saillant. À tel point que dès qu’il est invisible, nous sommes gênés. Dès la petite enfance, chacun apprend à classer les gens en distinguant ce qui est du domaine des filles et des garçons.

Il faudrait pourtant que l’on puisse être comme on veut. On pourrait alors rencontrer des personnes qui se reconnaîtraient dans les valeurs considérées, aujourd’hui, comme féminines ou masculines, quel que soit leur sexe. Serait-ce un brouillage complet ? Mais à quoi servent vraiment ces pôles féminins ou masculins ? D’où viennent-ils ? Quelle que soit leur origine (théologique, philosophique...), on pourrait très bien décider que l’on est plus ou moins proche de l’un des deux, en fonction des étapes de la vie. Il y a des âges où le fait de se positionner comme un homme ou comme une femme est beaucoup moins prégnant. Est-ce parce que les années de séduction (où les enjeux de reproduction tiennent une place essentielle) sont derrière nous ? Il existe des langues où le même mot désigne à la fois les grands-pères et les grands-mères !

Comment sortir de cette vision binaire ? A-t-on toujours besoin de deux possibilités bien identifiées dans tous les pans de nos vies ?

Pourquoi nous faudrait-il toujours un nombre spécifique de cases ? Il serait assez intéressant de faire une analyse internationale de ce type de classification. En France, nous sommes très marqués par la tradition chrétienne. Ce modèle binaire a du sens par rapport à la reproduction, en lien avec un père et une mère. Mais toutes les techniques actuelles de procréation assistée, quoi qu’on en pense, ne vont-elles pas ébranler ce modèle traditionnel ? C’est une révolution anthropologique, pour le meilleur ou pour le pire (ce qui est un autre problème).

Pour une femme noire, la couleur de peau prendra le dessus, en termes d’identité, dans la majorité des situations et non son sexe. Nous sommes plein de choses à la fois : nous avons un âge, nous sommes plus ou moins sportif, musicien, catholique... Toutes ces facettes comptent. Le genre n’est qu’une facette parmi tant d’autres. Chacun de nous est le résultat d’une recette particulière.

Qu’on puisse penser la reproduction sans binarité, cela signifierait-il que l’homme cherche à s’extraire de plus en plus de la nature pour maîtriser complétement tout ce qu’il est en mesure de contrôler ?

Bien sûr ! C’est ce qu’on appelle le « progrès ». Ce qui ne m’empêche pas d’être très incertaine à propos de certaines techniques et je suis parfois tentée de penser que « c’était mieux avant »… Quoi qu’il en soit, ce progrès permet à tous d’avoir le sentiment que de nouveaux choix sont possibles, comme un meilleur accès aux carrières professionnelles pour les femmes. La médecine est traversée par la volonté (ou le refus) de se libérer des contraintes de la nature. Plusieurs voix, dont celles des écoféministes, s’élèvent aujourd’hui contre le transhumanisme, qui serait la nouvelle ligne à ne pas franchir. Je ne cherche pas à défendre toutes les façons artificielles de faire des enfants, mais lorsque certaines femmes ne peuvent pas du tout avoir d’enfants, si les techniques peuvent y remédier, pourquoi ne pas le faire ? Ira-t-on trop loin ? On peut en discuter. Mais l’interrogation n’est pas nouvelle : la contraception ne faisait pas du tout l’unanimité dans les années 1970. Aujourd’hui, peu de femmes y renonceraient, sans être toutes favorables à la gestation pour autrui. Il y a régulièrement des étapes que nous ne sommes pas prêts à franchir.

Dans votre livre La tyrannie du genre, vous faites un parallèle entre la liberté qu’offre la contraception et notre système capitaliste et néolibéral.

La sexualité est un marché : on la pense comme un produit ou une activité qui est à gérer. Si vous n’avez pas une sexualité considérée comme « normale », on jugera que votre vie n’est ni bien remplie ni épanouie. De nombreux lobbies veillent à ce que nous respections ces injonctions. Certains courants autour de l’épanouissement personnel ou de la psychologie sont les fers de lance de cette vision. Sans oublier l’industrie pornographique qui modifie la façon dont les jeunes entrent dans la sexualité. Aux États-Unis et au Canada, les chercheurs ont déjà démontré tous les effets discutables sur les jeunes garçons des films pornos qui normalisent la violence et certaines pratiques, au détriment des filles. Lors des séances d’éducation sexuelle, ces mêmes jeunes garçons découvrent, de façon très naïve, que toutes les filles n’aiment pas forcément ces conduites. Or quand ils passent des heures devant leurs écrans, cela ne peut qu’avoir des conséquences sur la façon dont ils entrent en relation avec l’autre.

Au sujet des identités, on peut aussi associer la sexualité à des mécanismes de domination, où chacun doit tenir un rôle.

Le concept même d’identité est assez récent : il n’apparaît qu’au XXe siècle. Aujourd’hui, nous ne sommes plus seulement définis par les appartenances traditionnelles (notre milieu social ou notre famille). Chacun doit se construire sa propre personnalité. Ce qui explique la multiplication des ouvrages de psychologie et de développement personnel3. Le genre paraît une réponse pratique face à cette complexité. Le genre, la classe sociale, l’origine, le lieu de vie... peuvent nous enfermer dans un seul rôle4. Quand on est un homme ou une femme, par les hasards de la nature, on est censé être spontanément de telle ou telle façon. Je parle de la « tyrannie du genre » car cette identité pèse sur nous. Même si nous pouvons la contester, elle reste une violence, car nous ne choisissons pas ce qui est masculin ou féminin. Il s’agit d’une définition hétéronome : elle vient de l’extérieur. Peut-être que la violence, l’hypersportivité ou la performance seront associées aux femmes dans un siècle !

Certains hommes peuvent se sentir un peu dépossédés de leur rôle social, du moins de leur rôle traditionnel. Comment les hommes peuvent-ils se reconstruire une place, hors de toute logique de performance ou de maîtrise ?

Ils n’ont pas forcément besoin de se construire une identité d’homme, l’essentiel étant qu’ils puissent être comme ils le souhaitent ! Pourquoi essayer de se conformer à un seul modèle ? En arrière-plan, on trouve toujours la séduction et la volonté de plaire aux autres. Mais pourquoi les hommes seraient-ils moins aimés s’ils ne manifestent pas les traits qui sont, aujourd’hui, ceux de la virilité ? Une multitude d’autres modèles sont possibles, avec d’autres caractéristiques. Dans les milieux très précaires, c’est plus compliqué de se construire une identité positive différente. Quand on est chômeur ou en échec scolaire, on n’a plus grand-chose d’autre que le genre. Une expression populaire le montre bien : « Le prolétaire a toujours sa femme en-dessous de lui. »

L’éducation doit aider les garçons et les filles à se projeter, quels que soient les aléas de leur naissance. Et tout le monde aura à y gagner ! Cela permettrait aussi aux femmes de moins cultiver tout ce qui est féminin. Au Canada, les élèves qui réussissent le mieux à l’école sont, d’après les études qui ont été faites, les garçons qui ne sont pas trop « masculins » et les filles qui ne sont pas trop « féminines »5. Les « trop » masculins prennent le pouvoir dans la classe, quand les plus féminines s’écrasent. Il faut beaucoup plus d’équilibre.

Vous êtes très critique sur l’écriture inclusive6, pourtant présentée depuis quelques mois comme « la » solution pour lutter contre le sexisme.

La règle de grammaire selon laquelle le masculin l’emporte sur le féminin n’a évidemment aucune légitimité. D’autant qu’elle est apparue assez récemment et pourrait être supprimée facilement. Les accords de proximité me paraissent une piste intéressante : on pourrait dire « L’homme et les dix femmes sont amies ». Cela nous permettrait d’avoir un langage assez raisonnable. En revanche, je suis moins convaincue par la féminisation systématique car cela signifie que chacune de mes prises de parole est genrée. Quand je fais du jardinage, faudrait-il que je dise : « Je suis une jardinière ? » Je trouve surtout que cela rend l’identité genrée obsédante. Le point médian7 est de plus en plus présent, mais cela ne me paraît pas non plus pertinent. Il y a effectivement des moments où une personne peut s’exprimer en tant que femme, mais ce n’est pas le cas en permanence. Le genre devrait surtout moins compter.  Finalement, l’écriture inclusive peut constituer un retour en arrière.

Propos recueillis par Aurore Chaillou et Anne de Mullenheim.

Les plus lus

Les Marocains dans le monde

En ce qui concerne les Marocains, peut-on parler de diaspora ?On assiste à une mondialisation de plus en plus importante de la migration marocaine. On compte plus de 1,8 million de Marocains inscrits dans des consulats à l’étranger. Ils résident tout d’abord dans les pays autrefois liés avec le Maroc par des accords de main-d’œuvre (la France, la Belgique, les Pays-Bas), mais désormais aussi, dans les pays pétroliers, dans les nouveaux pays d’immigration de la façade méditerranéenne (Italie et ...

L’homme et Dieu face à la violence dans la Bible

Faut-il expurger la Bible ou y lire l'histoire d'une Alliance qui ne passe pas à côté de la violence des hommes ? Les chrétiens sont souvent gênés par les pages violentes des deux Testaments de la Bible. Regardons la Bible telle qu’elle est : un livre à l’image de la vie, plein de contradictions et d’inconséquences, d’avancées et de reflux, plein de violence aussi, qui semble prendre un malin plaisir à multiplier les images de Dieu, sans craindre de le mêler à la violence des...

Aux origines du patriarcat

On entend parfois que le patriarcat serait né au Néolithique, près de 5 000 ans avant notre ère. Avant cela, les femmes auraient été libres et puissantes. Les données archéologiques mettent en doute cette théorie. De très nombreux auteurs, de ce siècle comme des précédents, attribuent la domination des hommes sur les femmes à l’essor de l’agriculture, lors du Néolithique. Cette idée est largement reprise dans les médias, qui p...

Du même dossier

Adolescents : grandir en cherchant ensemble

Comment éduquer à la responsabilité celles et ceux qui, en pleine construction identitaire, font face à de grands bouleversements psychiques et sociaux ? La réponse est dans le dialogue : plutôt que de leur donner des réponses toutes faites, il s’agit de les inviter à chercher, à expérimenter, à créer. Parlons du genre !« Pour débattre sereinement du genre, il importe d’accepter que se confrontent des vision...

Orientation professionnelle : liberté, égalité, mixité !

Il existe encore des métiers où l’on trouve près de 100 % de femmes et d’autres 100 % d’hommes. Or l’égalité entre les unes et les autres passe par la mixité des carrières et des filières. Faire advenir cette mixité nécessite de s’interroger en profondeur sur les facteurs responsables de cette situation. Parlons du genre !« Pour débattre sereinement du genre, il importe d’accepter que se confrontent des visions différentes de ce que faire société veut dire. C’est ce que nous avons voulu faire av...

À quoi sert la mixité filles/garçons à l’école ?

Malgré des écoles mélangeant filles et garçons, il existe encore des métiers où l’on trouve près de 100 % de femmes, d’autres 100 % d’hommes. Pourtant, l’égalité passe par la mixité des carrières et des filières. Faire advenir cette mixité nécessite de s’interroger en profondeur sur les facteurs responsables de cette situation. Parlons du genre !« Pour débattre sereinement du genre, il importe d’accepter que se confrontent des visions différentes de ce que faire société veut dire. C’est ce que n...

Du même auteur

Éradiquer toute tolérance envers les inégalités

Les pauvres ? Ils le méritent bien. De même, les riches seraient récompensés de leur talent... Imposture idéologique, quand le niveau de revenus dépend avant tout du pays et du milieu où l'on naît ! Quel rôle l'école peut-elle jouer pour délégitimer la méritocratie, qui fait le lit des inégalités ? Dans les démocraties comme la nôtre, les êtres humains sont déclarés égaux. Accepter que leur sort soit si inégal exige donc de mobiliser un discours de justification. Pour cela, c’est ce que les pers...

1 Cf. le documentaire de Camille Roperch, Le prix a-t-il un sexe ?, France 5, 2014.

2 Voir le rapport publié par l’Organisation mondiale de la santé, « Genre et santé », août 2018, et Olivia Gazalé, Le mythe de la virilité. Un piège pour les deux sexes, Robert Laffont, 2017.

3 Alain Ehrenberg, La fatigue d’être soi : dépression et société, Odile Jacob, 1998.

4 Amartya Sen, Violence et identité, Odile Jacob, 2007.

5 Pierrette Bouchard et Jean-Claude Saint-Amand, Garçons et filles : stéréotypes et réussite scolaire, Montréal, Éd. du Remue-ménage, 1996.

6 M. Duru-Bellat, « Écriture inclusive : parlez-vous rose ou bleu ? », Alternatives économiques, 21/11/2017.

7 Le point « . » ou le point médian « · » peuvent être utilisés pour faire apparaître à l’écrit les formes féminines et masculines d’un mot de façon simultanée. Par exemple : un·e conseiller·ère municipal·e. Cf. Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, Pour une communication publique sans stéréotype de sexe. Guide pratique, La documentation française, 2016, p. 28 [NDLR].


Vous devez être connecté pour commenter cet article
Aucun commentaire, soyez le premier à réagir !
* Champs requis
Séparé les destinataires par des points virgules