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Dossier : Patriarcat. Comment s’en défaire ?

Haïti L’émancipation par les arts

Dans une église haïitienne, en 2015 © McIninch/iStock
Dans une église haïitienne, en 2015 © McIninch/iStock

Avec l’organisation du premier festival féministe en Haïti, le projet Alaso offre aux femmes un moyen d’expression puissant et rassembleur, dans une société foncièrement patriarcale. 


Quelle est la situation des femmes aujourd’hui en Haïti ?

Pascale Solages – Elle est alarmante ! Dans un pays qui traverse une crise multidimensionnelle, la première préoccupation des femmes est la sécurité. La majeure partie du territoire est occupée depuis plusieurs années par des gangs. Les rapts se comptent par centaines et touchent toutes les catégories de population. Lorsque les victimes sont des femmes, elles subissent des violences physiques et sexuelles. Tout cela dans un pays où le système judiciaire n’est absolument pas organisé pour faire face à cette situation.

La vulnérabilité vient aussi de la structure familiale, puisque Haïti totalise 60 % de familles monoparentales dirigées par des femmes pauvres et très vulnérables. La santé est également une grande préoccupation. Le pays compte, par exemple, le taux de mortalité maternelle le plus élevé des Caraïbes. Malheureusement, la violence envers les femmes est acceptée, tolérée, voire ignorée, dans une société haïtienne foncièrement conservatrice et patriarcale.

Avec d’autres militantes féministes, vous avez créé Nègès Mawon, en 2015. Pourquoi ce nom et quel est le but de votre association ?

Le « nègre marron » est le symbole de la révolte des esclaves (1791-1804). On a voulu féminiser ce symbole. Nous avions, dès le début, la volonté de raconter Haïti à travers le prisme des femmes et avec une démarche artistique. En novembre 2015, nous avons créé cet espace qui permet d’exprimer notre activisme féministe, et ce par le biais de toutes les formes d’art possibles.

Nous désirons promouvoir les droits civiques, politiques et socio-économiques des femmes, l’égalité des sexes et l’élimination de la violence à leur égard. Face à ces défis, l’idée a tout de suite germé de mettre sur pied le premier festival féministe en Haïti.

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