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Au nom de l’urgence écologique, nombre de jeunes diplômés refusent aujourd’hui de travailler pour les entreprises trop peu ambitieuses. Le témoignage d’un polytechnicien.
Le basculement du monde a commencé. Depuis le début de ma scolarité, les crises s’enchaînent : crise financière et économique, Covid-19, guerre en Ukraine… Cela n’est pas grand-chose devant les prévisions des scientifiques et le chaos climatique et écologique dans lequel nous nous enfonçons chaque jour davantage. Face à ces faits, ma génération ne peut rester indifférente. Une étude de l’Université de Bath réalisée en 2021 dans dix pays indique que les trois quarts des jeunes qualifient l’avenir d’effrayant et que près de la moitié sont affectés au quotidien d’éco-anxiété.
Ces craintes et questionnements profonds sur l’avenir se constatent chaque jour au sein de nos campus. En 2018, nous étions plus de 30 000 élèves à signer le Manifeste étudiant pour un réveil écologique. Déplorant le manque de réaction des décideurs économiques et politiques, nous nous engagions à agir pour changer « un système économique en lequel nous ne croyons plus » et à choisir nos employeurs en fonction de critères socio-écologiques.
Près de sept jeunes actifs sur dix seraient prêts à changer d’emploi pour qu’il soit écologiquement utile.
Cette détermination n’a fait que s’accentuer ces dernières années. Aujourd’hui, deux tiers des jeunes de 18 à 30 ans se disent prêts à renoncer à postuler dans une entreprise qui ne prendrait pas suffisamment en compte les enjeux environnementaux et près de sept jeunes actifs sur dix seraient prêts à changer d’emploi pour qu’il soit écologiquement utile (Harris Interactive et Pour un réveil écologique, 2022).
Depuis début 2019, nous avons rencontré plus d’une centaine de décideurs, cadres, dirigeants d’entreprises ou élus pour leur porter nos attentes et échanger sur leur responsabilité face à la crise écologique. J’ai longtemps été habité par de la colère ou d
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