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Dossier : Alimentation : l’autre affaire du siècle

Sécurité alimentaire Histoire d’une impasse

© Morgan Ody. DR.
© Morgan Ody. DR.

C’est au nom de la « sécurité alimentaire » que règne depuis trois décennies un ordre alimentaire mondial bâti sur l’hyperspécialisation des cultures, la capacité exportatrice et le libre jeu du marché. Le ver de la concurrence faussée était dans le fruit.


Au cours des années 1980 et 1990, une offensive néolibérale sans précédent a contribué au démantèlement des mécanismes de régulation des marchés agricoles, à la libéralisation du commerce alimentaire et à l’accaparement des ressources productives par des investisseurs internationaux. Ces politiques, tirant souvent parti du fardeau de la dette d’un certain nombre de pays du Sud, ont été menées tambour battant par le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et l’Organisation mondiale du commerce (OMC), apparue en 1995.

Les organisations paysannes ont très vite perçu la menace existentielle que fait peser sur les petits producteurs l’ouverture forcée des marchés aux produits d’importation et aux investissements des firmes multinationales. En 1992, une réunion des organisations paysannes d’Europe, d’Amérique latine et d’Amérique du Nord a préfiguré la fondation de la Via Campesina l’année suivante. Ce nouvel ordre commercial mondial s’établit au détriment des petits paysans, au Nord comme au Sud.

En Europe, la fin des régulations du marché et la baisse consécutive des prix agricoles pèsent durement sur l’économie des fermes petites et moyennes, qui touchent très peu d’aides de la PAC, ces dernières étant calculées sur la base des surfaces cultivées1. Au Sud, la baisse forcée des protections douanières conduit à un afflux d’importations agricoles industrielles à bas prix, qui déstabilisent les économies paysannes locales.

Le discours alors dominant est que la sécurité alimentaire est basée sur la libre circulation des marchandises agricoles. Les pays doivent se spécialiser dans les productions pour lesquelles ils sont les plus efficaces et importer les produits pour lesquels ils ne sont pas les plus compétitifs. Dans ce débat sur la sécurité alimenta

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