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Dossier : Alimentation : l’autre affaire du siècle

Nourriture Marchandise ordinaire ?

Les photos de ce dossier sont tirées du livre de Peter Menzel et Faith D’Aluisio, What I Eat. Around the World in 80 Diets (2010). Une série de portraits de personnes de différents pays et la nourriture qu’elles mangent en une journée. Ici, Emil Madsen, chasseur de phoques, avec sa ration typique sur la mer de glace, à proximité de Cap Hope, au Groenland. © Peter Menzel/Cosmos, What I Eat
Les photos de ce dossier sont tirées du livre de Peter Menzel et Faith D’Aluisio, What I Eat. Around the World in 80 Diets (2010). Une série de portraits de personnes de différents pays et la nourriture qu’elles mangent en une journée. Ici, Emil Madsen, chasseur de phoques, avec sa ration typique sur la mer de glace, à proximité de Cap Hope, au Groenland. © Peter Menzel/Cosmos, What I Eat

Les habitudes alimentaires, profondément enracinées, ne plaident pas en faveur d’une gouvernance mondiale. La promotion d’une démocratie alimentaire portée par les citoyens consommateurs fait néanmoins son chemin.


Le philosophe et poète américain Henry David Thoreau (1817-1862) soutenait l’idée que « le gouvernement le meilleur est celui qui gouverne le moins  ». La formule n’a certes pas empêché l’avènement de nombreux modèles d’État-providence. Il semblerait toutefois qu’elle ait la vie dure en matière d’accès à l’alimentation. À regarder les chiffres actuels, 811 millions de personnes souffrent toujours de la faim dans le monde en 2021. Ce constat interroge sur le manque d’engouement pour une forme de gouvernance appliquée spécifiquement à l’alimentation.

Classiquement, la « gouvernance » peut se définir comme l’ensemble des mécanismes de pouvoir existants dans une société donnée, tandis que la « bonne gouvernance » renvoie aux principes d’exercice du pouvoir tels qu’ils devraient exister dans un modèle de société en particulier. Et puisque toute société est en partie civile, ce ne sont pas les citoyens à proprement parler, mais les consommateurs et, mieux encore, les mangeurs dont il s’agit de mesurer l’influence dans l’élaboration des politiques publiques.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, lors de la fondation des Nations unies, il était permis d’espérer qu’apparaîtraient les premiers contours d’une gouvernance alimentaire mondiale. La Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 consacre, en effet, le droit à l’alimentation1. Avec le recul et moins naïvement, l’on s’aperçoit que le premier quart du XXIe siècle reste estampillé par d’innombrables pratiques alimentaires, comme autant de marques de provenance ou d’appartenance à un modèle économique et social bien déterminé. Même unis en organisation, les États disposent dès lors de peu de marge pour coordonner l’accès aux denrées alimentaires au plan

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