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La souveraineté alimentaire mobilise de plus en plus les esprits à l’aune des déséquilibres des systèmes en vigueur. Jusqu’à remettre en cause la mondialisation ?
Apparu dans les mouvements altermondialistes des années 1990 et 2000, le concept de souveraineté alimentaire connaît aujourd’hui un renouveau conceptuel. Depuis la pandémie mondiale de Covid-19 et, aujourd’hui, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la notion s’affiche partout sur la planète comme un enjeu politique, géopolitique, juridique, mais aussi socio-économique majeur.
Le concept de souveraineté, et pas uniquement alimentaire, s’est d’ailleurs largement invité dans le débat électoral français lors de la présidentielle de 2022.En France et ailleurs, entreprises et gouvernements s’en ressaisissent pour évaluer de manière critique leurs dépendances : au gaz ou au blé russes, au pétrole américain, à la génétique européenne, aux masques chinois, etc. L’usage de la notion, parfois tous azimuts, traduit cependant des recoupements, voire des consensus, entre des forces politiques opposées.
Ces recoupements tiennent à une opposition marquée à la globalisation à outrance des systèmes alimentaires et à une tentative de rompre avec des politiques agricoles et commerciales jugées néfastes. L’objectif semble être commun : questionner, voire mettre un frein à un système commercial libéral qui s’est largement emballé au détriment des plus précaires, qui ne permet pas aux agriculteurs et agricultrices de dégager un revenu décent et ne laisse plus s’exercer la souveraineté des citoyens et de leurs élus.
La notion de souveraineté alimentaire a été le fruit d’actions collectives transnationales.
Dans le même temps, la mobilisation du concept sert souvent de socle idéologique à un repli sur son territoire, sur son assiette et, in fine, sur soi. Ce repli se fait pourtant au détriment de la coopération et d’une compréhension collective des interdépendances entre les peuples. Les défis de la faim, du changement climat
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