Une revue bimestrielle, exigeante et accessible, au croisement entre le monde de la recherche et les associations de terrain.
Pascal Canfin est conseiller principal pour les questions internationales sur le climat au World Resources Institute (WRI). Il a été député européen Europe-Écologie pour la région Île-de-France (2009-2012) et ministre délégué au Développement auprès du ministre des Affaires étrangères en France (mai 2012-mars 2014).
De manière un peu provocatrice, je dirai que le principe de justice laisse penser qu’il n’est pas dans notre intérêt d’agir ! On entend souvent : la politique climatique ne marchera que si elle est « solidaire », « responsable », que l’on se partage le « fardeau »… On parle moins du fait que c’est tout simplement notre intérêt. C’est pourtant un vrai défi : jamais dans l’histoire 193 pays ne se sont mis d’accord de façon coopérative, pacifique, pour aboutir à un accord à la hauteur des enjeux ! Je rêverais d’une communauté humaine qui en soit capable, mais c’est exactement l’inverse qui se produit. Aux Nations unies, on entend : « Je ne céderai pas sur tel point, j’attends que tu le fasses d’abord », « Je n’ai aucune chance de faire passer une telle loi au Congrès »… Les Australiens ou les Russes partagent-ils seulement l’idée de se fixer un objectif commun pour le climat ? Voilà la réalité : l’addition de tous les blocages des souverainetés nationales !
George Bush Senior disait : « Le mode de vie américain n’est pas négociable. » Mais les autres dirigeants diraient la même chose ! Lequel d’entre eux a aujourd’hui un mandat pour remettre en cause le système de valeurs, la société de consommation… ? Convaincre nos sociétés de passer à un modèle post-croissance est un défi démocratique majeur, mais aucun responsable politique ne s’est fait élire sur ce programme.
Si on veut que les négociations avancent, il faut tenir compte de l’intérêt à agir. Même si ce n’est ni glamour ni noble. Jamais on ne s’est engagé à ce qu’il y ait plus de 7 milliards de téléphones portables en dix ans, mais cela répondait à nos intérêts et ça s’est fait. Quels leviers sommes-nous capables de mobiliser, dès lors, pour limiter le réchauffement à 2°C maximum, seuil au-delà duquel les scientifiques parlent de point de non-retour ?
Au lieu d’imposer d’en haut un enjeu global qui implique une vision partagée du bien commun à atteindre, partons des intérêts et des besoins des pays !
Prenons un exemple. Quand on discute climat avec l’Inde, la porte se ferme : « Regardez nos émissions par tête, quand on en sera à votre niveau, on en reparlera. » Mais s’il est question de rendre l’énergie accessible à 500 millions d’Indiens qui en sont privés, la porte s’ouvre ! À cet enjeu majeur de la lutte contre la pauvreté, le gouvernement indien peut répondre par les énergies fossiles (charbon, pétrole…), ou par les énergies renouvelables (biomasse, solaire, etc.). La décision aura bien sûr un impact majeur sur le climat. Au lieu d’imposer d’en haut un enjeu global qui implique une vision partagée du bien commun à atteindre, partons des intérêts et des besoins des pays !
Le climat se heurte à de nombreuses objections au nom de la justice sociale : une taxe carbone est ainsi jugée impossible en Inde, où elle doublerait le prix du ciment ; en France, on nous dit qu’il serait inconcevable d’augmenter le prix du carburant à cause de la précarité énergétique, parce que les ménages périurbains sont contraints d’avoir deux voitures… Quel que soit le niveau de développement ou le pays, on rencontrera ce type de blocages, à moins de mettre en place justement des politiques publiques qui articulent justice et transition.
Repartons des chiffres. On a tendance à penser que les énergies renouvelables bénéficient d’un soutien public fort. Mais les énergies fossiles bénéficient de six à dix fois plus de subventions publiques dans le monde ! La réorientation de l’argent public est un levier majeur pour le climat, mais aussi pour une allocation plus juste des subventions publiques : pour l’instant, celles-ci bénéficient davantage aux classes moyennes qu’aux plus pauvres. À trop parler du financement de la transition, on se tire une balle dans le pied, en donnant l’impression que les coûts seront énormes. En montrant que, à budget constant, on vivra mieux, et de façon plus juste, des alliances plus larges peuvent se nouer.
Il n’y aura pas d’accord à Paris en 2015 si les pays du Nord ne montrent pas comment ils vont tenir la promesse faite à Copenhague : verser 100 milliards de dollars aux pays en développement pour les aider à diminuer leurs émissions et à s’adapter au dérèglement climatique.
Bien sûr, il n’y aura pas d’accord à Paris en 2015 si les pays du Nord ne montrent pas comment ils vont tenir la promesse faite à Copenhague : verser 100 milliards de dollars aux pays en développement pour les aider à diminuer leurs émissions et à s’adapter au dérèglement climatique. En passant à côté de la taxe sur les transactions financières, après vingt ans de combat de la société civile, l’Europe a manqué un moment historique. Ces 100 milliards de dollars sont nécessaires pour les pays en développement. Mais il reviendra aussi aux pays du Sud d’adopter des plans d’investissements dans la transition. Par exemple, le président du Sénégal doit aujourd’hui décider de l’implantation, ou non, de deux énormes centrales à charbon dans la région de Dakar. Une telle décision invaliderait évidemment le plan climat de la capitale sénégalaise. Pour des raisons politiques que je peux comprendre, Macky Sall ne veut pas augmenter le prix final de l’énergie. L’enjeu, dès lors, est de monter un business plan permettant de fournir autour de 500 MW aux Sénégalais grâce à des énergies renouvelables, avec le même prix de sortie que le charbon. Voilà comment devraient être formulés des objectifs concrets de solidarité internationale pour le climat. Nous ne serions plus dans les grands discours mais dans les actes concrets. Ce dont les pays les plus vulnérables ont plus que jamais besoin.
Pablo Solón est un homme politique bolivien. Il a été ambassadeur de la Bolivie aux Nations unies. Il est surtout connu pour son engagement aux côtés des indigènes et dans la lutte contre le changement climatique. Depuis 2012, il dirige l’ONG internationale Focus on the Global South.
Une transition énergétique juste est possible, dans les pays industrialisés comme dans les pays en développement, à condition de traiter les causes structurelles du changement climatique. Faute de quoi, on perdra du temps. Imaginez un médecin qui, face à la fièvre de votre enfant, vous recommande de le refroidir sans chercher la racine du symptôme. C’est ce qui se passe dans les négociations onusiennes. Jamais on n’y parle des causes. Mais pourquoi les émissions de gaz à effet de serre augmentent-elles ? Est-ce uniquement à cause de la combustion des énergies fossiles ? Dans ce cas, passons à l’énergie propre !
L’origine principale des émissions, c’est le consumérisme. Les gens sont-ils programmés pour être des consommateurs ? Je ne le pense pas. Des millions de personnes, en Amérique latine ou en Asie, n’ont pas une telle approche, dès lors que leur économie n’est pas dirigée par le capital. Celui-ci a besoin des consommateurs pour créer de la demande, vendre plus de produits, dégager plus de profits. Peut-on concevoir une sortie de la crise climatique sans sortir de cette logique ?
Prenons la question de l’accès à l’énergie pour tous. Chaque année, 1,5 million de personnes meurent prématurément par manque d’énergie, et plus de 2,5 milliards d’individus utilisent du matériel polluant pour cuisiner. Ces chiffres concernent principalement les zones rurales, en Asie et en Afrique. Produire le surplus d’électricité nécessaire pour fournir de l’énergie à tous ne conduirait qu’à une hausse de 0,7 % des émissions de CO2. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le principal obstacle serait le financement : 48 milliards de dollars par an jusqu’en 2030 (contre 9 milliards aujourd’hui), soit 770 milliards de dollars jusqu’en 2030. L’AIE propose deux mécanismes pour amener des investisseurs privés à assumer le tiers du financement : les partenariats public-privé (PPP) et les marchés du carbone. Comment fonctionnent les partenariats public-privé ? Le secteur privé fournit les prestations rentables ; l’État prend en charge les pertes et subventionne éventuellement les zones les plus pauvres. C’est une très bonne affaire pour le privé ! Quant aux marchés du carbone, ils ont déjà recueilli 7 milliards par an pour le « développement propre ». Mais seuls 0,2 % des projets contribuent à l’amélioration de l’accès des foyers à l’énergie. En majorité, ils bénéficient aux grands groupes. En Thaïlande, 73 % des clients ne consomment que 8 % de l’énergie. Avec les mécanismes de développement propre, on construit des barrages qui produisent finalement l’électricité pour trois centres commerciaux. Pendant ce temps, 1700 personnes ont été déplacées, la biodiversité et les ressources halieutiques s’érodent. Il n’y aura pas de solution si une telle inégalité demeure. Tout l’enjeu est de repenser la distribution en intégrant les limites. Le niveau de consommation des États-Unis ne peut pas servir de référence : aucune planète ou technologie ne permettra à toute l’humanité d’y accéder. La surconsommation doit être réduite.
Le niveau de consommation des États-Unis ne peut pas servir de référence : aucune planète ou technologie ne permettra à toute l’humanité d’y accéder. La surconsommation doit être réduite.
La deuxième cause structurelle est la capture de la démocratie par les multinationales : celles-ci dépensent des millions pour financer les partis politiques, faire du lobbying et préserver leur intérêt au détriment de celui de la société. Ce sont elles qui ont l’hégémonie et dominent les gouvernements. Pour désigner la nouvelle ère géologique dans laquelle nous entrons, on parle de l’« anthropocène », mais peut-on faire porter la faute des désordres actuels sur toute l’humanité ? Près de 80 % des richesses mondiales sont détenues par moins de 10 % de la population ! Nous devrions parler du « dix-pour-cent-cène » ou de « l’élitocène » !
Le troisième élément est notre relation à la nature, devenue un objet. On peut désormais tout créer, tout produire, tout résoudre avec la technologie. Or la nature a des cycles naturels fondamentaux, que l’on doit respecter et préserver. On ne peut pas gérer la planète comme une horloge. Les solutions techniques qui font l’objet des négociations pourraient, à l’échelle mondiale, avoir des conséquences plus graves encore que celles que l’on cherche à traiter… Nous n’avons pas de planète B. Cette crise climatique n’aura pas d’issue tant que l’on ne s’attaquera pas à l’anthropocentrisme. C’est un défi, car nous vivons dans des villes où ce lien à la nature a été rompu. Il faut repenser complètement notre civilisation.
Venons-en aux négociations climatiques des Nations unies : j’ai été négociateur pour la Bolivie. Nous étions les seuls opposés aux accords de Copenhague et de Cancún. Nous ne pouvons pas avancer avec une approche basée sur des contributions volontaires. Imaginez que vous voulez construire un barrage pour protéger un village d’une inondation. Chacun apporte les pierres qu’il veut au barrage. Certains en apportent davantage, car ils ont un sens plus aigu de la responsabilité. Mais une certaine hauteur est nécessaire pour contenir l’inondation. On se rend alors compte que le barrage n’atteint pas la taille nécessaire pour nous protéger.
Les Nations unies ont adopté cette approche basée sur des contributions volontaires. L’objectif de Kyoto était de réduire les émissions à 44 gigatonnes (Gt) d’équivalent CO2 par an d’ici 2020, afin de limiter la hausse des températures à moins de 2 °C. Mais les engagements sont moins ambitieux : entre 53 et 57 Gt à l’horizon 2020. Sans la négociation onusienne, quelle aurait été la réduction ? En cumulant les projections de chaque pays, on serait parvenu à 57 Gt.
Il ne s’agit pas pour autant d’arrêter les négociations, nous en avons besoin. Mais il faut changer la donne : calculer non seulement les émissions produites par pays, mais celles consommées. Le Royaume-Uni a réduit les premières, mais accru les secondes ! Tout l’enjeu est d’expliquer aux consommateurs que le montant d’émissions par pays doit être limité. Certes, certains ne veulent pas changer leur mode de vie, jugé non négociable. Mais où est la limite ? La ligne rouge pourrait être que les 193 pays, y compris les États insulaires comme les Maldives, menacés de disparition, seront toujours présents à la fin des négociations.
La ligne rouge pourrait être que les 193 pays, y compris les États insulaires comme les Maldives, menacés de disparition, seront toujours présents à la fin des négociations.
Le sommet de Paris n’en prend pas le chemin : les chiffres ne seront pas l’objet des négociations, mais le résultat des engagements volontaires de chaque État d’ici mars 2015. Nous émettons en ce moment entre 8 et 13 Gt par an de plus que ce qui était visé. Imaginer que l’accord pour 2020-2030 va inverser suffisamment la courbe pour corriger ces dix années et continuer à accentuer la réduction est un vœu pieu.
L’autre problème est la finance. 100 milliards de dollars, ce n’est pas grand-chose. Combien avons-nous dépensé pour les banques ? Pour l’heure, le Fonds climat rassemble à peine 30 à 40 milliards de dollars pour l’ensemble des pays en développement. Selon certains, les pays développés devraient avoir, à cause de leur responsabilité historique, des engagements plus contraignants que les pays en développement. Mais nous sommes face à une urgence. Il ne s’agit pas de réduire ce que nous pouvons, mais ce qui est nécessaire pour atteindre un niveau cohérent avec les données scientifiques ! Or, au lieu d’aller vers un accord plus exigeant que Kyoto, nous nous dirigeons aujourd’hui vers des engagements volontaires plus faibles encore. Un simple accord politique, qui n’aura même pas besoin d’être ratifié par le Congrès américain. Les 192 pays restants devraient-ils se résoudre à un accord contraignant parce que les États-Unis n’en veulent pas ? L’Europe a un rôle clé à jouer.
Cécile Renouard est philosophe. Elle enseigne aux Facultés jésuites de Paris-Centre Sèvres, à l’École des mines et à l’École supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec), où elle dirige le programme de recherche « Entreprises et développement ».
Je partirai de mon expérience de rencontre avec des dirigeants politiques ou d’entreprises occidentales dans des pays comme l’Inde, le Nigeria, l’Indonésie ou le Mexique. Quand je les interroge sur leur perception des enjeux climatiques et sur l’urgence des réponses à y apporter, ils répondent très souvent : « Tant que des mesures drastiques pour changer de modes de production et de style de vie ne seront pas prises, nous avons légitimement le droit de polluer. » Dès lors, en distinguant « émissions de luxe » et « émissions de nécessité », la question est de trouver les voies pour les diminuer globalement en entraînant les populations de nos pays, sans compliquer davantage la situation des plus démunis. Dans la littérature sur ce sujet revient l’idée que les riches doivent payer, ceux qui ont davantage pollué avant, mais aussi les riches de tous les pays.
Pour comprendre comment nos sociétés libérales ont pu en arriver là, il est intéressant de s’attarder sur la notion de contrat social. Petit à petit, nous avons eu tendance à infléchir cette idée d’un projet de société à construire ensemble pour le formuler en termes de marchandage. John Rawls définit le contrat social comme « une coopération pour un avantage mutuel » : chacun doit s’y retrouver. Cette conception est très révélatrice d’un courant de pensée qui soutient qu’intérêts individuels et collectifs convergent. Mais elle risque de laisser de côté ceux qui n’ont pas les mêmes capacités rationnelles et la même liberté.
Ce discours gagnant-gagnant est extrêmement néfaste s’il occulte une réflexion sur qui sont les perdants. Pour reprendre les mots de Youba Sokona : « Qui doit-on fâcher chez nous pour engranger les bénéfices d’une coopération Nord-Sud ? » Y répondre, c’est se donner les moyens de mettre à plat les tensions qui traversent tous les arbitrages à opérer et se donner des critères pour avancer. Tout comme le développement durable cherche à lier croissance économique, équité sociale et respect de l’environnement. Ainsi, certaines banques éthiques adoptent, comme critères de leurs investissements, le bénéfice pour les personnes et le respect de l’environnement : la rentabilité n’est plus qu’un moyen. Il s’agit bien de changer de paradigme, de passer d’un modèle gestionnaire (coûts/bénéfices) à une réflexion plus qualitative, de passer de la question des moyens de faire croître le gâteau à celle de sa saveur, des ingrédients à y incorporer afin d’y goûter ensemble.
Ce n’est pas qu’une question individuelle. C’est un enjeu d’éthique sociale et collective vis-à-vis des institutions dans lesquelles nous sommes. Les négociations en termes de marchandage sont contradictoires avec le besoin de discernement collectif sur les racines des problèmes. Ce sont bien nos modèles institutionnels qui sont en cause par rapport aux enjeux de la transition.
Effectuons un pas de côté. Lors des chapitres généraux des congrégations religieuses, les représentantes de plusieurs « provinces » essaient de prendre des décisions pour le bien commun, tout en mesurant l’incidence des engagements sur les différents pays. La personne déléguée n’a pas un agenda de la province à défendre, elle participe à une délibération commune, réfléchit à partir de ce que chacune apporte. Pour autant, on n’oublie pas ses propres préoccupations, on les laisse éventuellement de côté pour un temps afin de considérer les arguments des autres.
Tout ceci paraîtra idéaliste ? Pour en avoir fait l’expérience sur des sujets parfois sensibles, je sais que ce type de démarche peut permettre d’arriver à des solutions auxquelles personne n’avait pensé au départ. A contrario, au sein de la plate-forme responsabilité sociale et environnementale mise en place par le gouvernement, je constate à quel point les organisations en présence, notamment patronales, ont un agenda précis dont elles ont du mal à démordre – par exemple, en ayant tendance à systématiquement préférer l’engagement volontaire à toute réglementation contraignante. Les discussions permettent de se connaître, et les personnes peuvent être de bonne volonté, mais si chacun reste campé sur ses positions et n’est pas prêt à avancer vers des solutions qu’il n’avait pas envisagées, à quoi cela sert-il ? Nous aurions vraiment intérêt à réfléchir à la manière dont nous discernons.
Si chacun reste campé sur ses positions et n’est pas prêt à avancer vers des solutions qu’il n’avait pas envisagées, à quoi servent les discussions ?
Les ressources spirituelles peuvent nous aider à réfléchir à la fois en se mettant à la place de l’autre, mais aussi en élargissant les critères en fonction desquels nous posons des choix. Au moment de la Seconde Guerre mondiale, Gaston Fessard faisait la distinction entre le bien commun d’ordre inférieur (le souci de la sécurité et de la survie d’une population) et le bien commun d’ordre supérieur (les valeurs, ce qui mobilise, ce à quoi aspire la population). Il invitait chaque citoyen à se déterminer à partir d’une équation dont les frontières ne sont jamais tracées, entre une attitude de prudence correspondant à cette idée de préserver le bien commun inférieur, et une attitude de générosité, qui va au-delà. Aujourd’hui, se battre pour le bien commun inférieur est dans l’intérêt bien compris de tous. Au nom de la prudence, nous sommes appelés à être extrêmement exigeants dans les moyens de lutter contre le changement climatique. Mais sans doute faut-il promouvoir une attitude de l’ordre de la générosité chez nombre de citoyens et de dirigeants, pour espérer y parvenir.
Cet article s’inspire largement des interventions des auteurs au colloque organisé par le Ceras et la Revue Projet : « Quelle justice sociale à l’heure de la transition énergétique ? » (Paris, 12/09/2014).
Cf. le document « Energy for all » de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Youba Sokona, intervenant au colloque « Quelle justice sociale à l’heure de la transition énergétique ? » (Paris, sept. 2014) est conseiller spécial dans le domaine du développement durable au Centre Sud (Genève). Il co-préside le groupe de travail III du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) consacré à l’atténuation du changement climatique [NDLR].
Prêtre jésuite français, philosophe et théologien (1897-1978) [NDLR].