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Reconnaissons-le, écologie et politique ne font pas toujours bon ménage ! La prise en compte des enjeux écologiques dans l’action politique et dans l’organisation sociale reste lente, difficile et parfois décourageante face à la gravité des enjeux. Comment se fait-il que la France, pays hôte de la COP21, ait à nouveau manqué l’objectif qu’elle s’était fixé pour 2019, réduisant ses émissions de 0,9 % au lieu des 1,5 % visés ? Le Haut conseil pour le climat le souligne dans son rapport 2020 : « Les actions climatiques de la France ne sont pas à la hauteur des enjeux ni des objectifs qu’elle s’est donnés. »
Après deux siècles de productivisme, on ne change pas de moteur en cours de vol d’un coup de baguette magique. Les choses bougent cependant. Le nouveau président des États-Unis se montre déterminé pour combattre le changement climatique. La Chine, le premier pollueur de la planète et le premier émetteur de gaz à effet de serre, entend faire de l’écologie et de l’environnement l’une de ses priorités.
En France, la vague verte des dernières municipales marque un tournant. Avec la Convention citoyenne pour le climat, cent cinquante citoyens tirés au sort ont inauguré une autre manière plus participative de faire de la politique. Encore faut-il que l’exécutif change, lui aussi, de paradigme pour honorer ses promesses.
Ce dossier identifie blocages et résistances qui empêchent le déploiement d’une véritable écologie politique.
Ce nouveau dossier de la Revue Projet identifie blocages et résistances qui empêchent le déploiement d’une véritable écologie politique. Il illustre aussi plusieurs mutations majeures en cours. Dans certains cas, l’écologie parvient à irriguer le politique : cela passe souvent par des stratégies de contournement ou par l’adoption d’une posture frontale, voire radicale.
Dans une première partie, nous proposons de décrypter ces dynamiques à trois niveaux : les métropoles, le ministère de la Transition écologique et solidaire et les conférences mondiales pour le climat. La focale est mise par la suite sur les jeunes intégrant des actions de désobéissance civile, sur la tentation pour certains d’un régime autoritaire, mais aussi sur la force du droit pour faire entrer le vivant en politique… Enfin, alors que les élections présidentielles approchent, nous verrons à quelles conditions l’État peut réellement faire advenir l’écologie.
2021 sera une année cruciale pour l’action climatique : loi Climat en France, « Green New Deal » européen, COP26 à Glasgow… et, en gestation, une convention citoyenne à l’échelle mondiale, la « Global Assembly ». À l’image de sa petite sœur française, 1 000 personnes tirées au sort sur les cinq continents devraient constituer une assemblée virtuelle pour débattre, mobiliser et influencer les décideurs lors de la COP26 en novembre prochain.