Une revue bimestrielle, exigeante et accessible, au croisement entre le monde de la recherche et les associations de terrain.
L’approche transnationale des migrations, qui tient compte des liens tissés par les personnes entre deux pays, met au jour les effets émancipateurs du fait migratoire. Une émancipation néanmoins inégale.
Dès le début des années 1990, les études transnationales ont apporté un éclairage particulièrement fécond et jamais démenti à la compréhension du fait migratoire et, plus généralement, du changement social, dans un monde marqué par une intensification de la mondialisation et des mobilités.
Le transnationalisme migratoire a fait son entrée dans la recherche à partir d’enquêtes fondatrices qui ont révélé le rôle, d’une importance insoupçonnée, de personnes qui, immigrées dans un pays, assuraient des liens extrêmement féconds entre leur pays de résidence, leur pays d’origine et, parfois, d’autres régions du monde. Leurs activités se déroulaient dans deux champs principaux.
Le domaine politique, d’abord, s’est imposé à partir du cas de migrants centre-américains et caribéens, notamment haïtiens, à New York, qui ont été à l’origine de mobilisations politiques à distance dès les années 1980, associant conscience démocratique dans le pays d’accueil et mobilisation collective contre des régimes dictatoriaux et corrompus.
Ce transnationalisme politique a prouvé que la double nationalité et la diversité des formes de citoyenneté (locale ou nationale) s’accompagnent en général d’un sentiment d’appartenance et d’une participation civique renforcés dans les deux pays. Le transnationalisme politique n’a cessé depuis lors d’inspirer des recherches très originales, comme la thèse de doctorat d’Hervé Amiot sur le rôle politique des associations pro-ukrainiennes en France et dans le monde.1
Le domaine du commerce et des affaires, ensuite, a révélé des trajectoires d’immigrés qui, partant le plus souvent de modestes activités commerciales, ont contribué à structurer des échanges internationaux de premiè
vous pouvez l’acheter à l’unité pour 3€
Pour accéder à cet article :
La Revue Projet donne gratuitement accès aux articles de plus de 3 ans.