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Externalisation Une diplomatie parallèle

©Mesut Dogan/iStock
©Mesut Dogan/iStock

Imaginée pour faciliter l’intégration de nouveaux États, l’externalisation des politiques migratoires européennes sert désormais à endiguer les flux migratoires, pour un coût exorbitant.


Depuis les années 1990, les pays de l’Union européenne (UE) tentent de contrôler la migration et l’asile au-delà de leurs frontières. La crise politique de 2015, liée au pic d’arrivée de réfugiés syriens en Europe, a mis en lumière le rôle de la coopération internationale et de la diplomatie pour endiguer les flux irréguliers et les flux de réfugiés, désinciter les candidats au départ et influencer les causes structurelles de la migration, dans les pays d’origine.

Ce que l’on appelle couramment l’« externalisation » n’est pas une nouveauté, mais n’est toujours pas clairement défini. Elle relève de ce que j’ai appelé la diplomatie migratoire : toute forme de relation diplomatique explicite ou implicite entre les États de destination et les États d’origine ou de circulation des migrants. Elle se décline à travers des engagements diplomatiques formels ou informels autour d’objectifs migratoires spécifiques et des politiques structurelles qui infusent le contrôle de la mobilité au cœur de la coopération internationale pour le développement et de l’aide humanitaire.

À ce titre, l’externalisation s’inscrit dans l’histoire des politiques de contrôle des populations et se rapproche de l’ingénierie démographique coloniale. Si elle semble focalisée, aujourd’hui en Europe, sur le contrôle de l’immigration irrégulière et l’asile, la diplomatie migratoire permet aussi le recrutement de main-d’œuvre étrangère (dans les pays du Golfe ou au Canada) ou l’accueil d’exilés ukrainiens depuis 2022.

Changement de sens

La mise en œuvre des accords de Schengen (1985 et 1990) a associé l’ouverture des frontières intérieures d’une Europe élargie à la nécessité de gérer ses frontières extérieures. La coopération migratoire facilitait la mobilité des ressortissants des futurs États membres en échange d’un co

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