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Calais Violence frontalière systémique

©Juliette Delaplace / Secours Catholique - Caritas France
©Juliette Delaplace / Secours Catholique - Caritas France

Sur les côtes de la Manche, les expulsions quotidiennes des personnes migrantes de leurs lieux de vie ainsi que les interdictions visant les actions de solidarité à leur égard, témoignent de politiques mortifères.


« Les Anglais se comportent avec nous comme nous on le ferait avec un pays tiers1 ». C’est en ces termes qu’un cadre du ministère de l’Intérieur s’exprimait sous couvert d’anonymat auprès des journalistes du Monde et de Lighthouse Reports en mars 2024, afin de décrire la situation à la frontière franco-britannique. Se dévoile ainsi sur le littoral Nord, sous nos fenêtres, la sinistre machinerie de l’externalisation des frontières de l’Union européenne (UE) en vigueur en Libye, en Tunisie ou encore en Turquie.

Concomitamment à l’ouverture du tunnel sous la Manche, dont l’objectif était de fluidifier le transit de biens et de personnes entre la France et le Royaume-Uni, les gouvernements français et britanniques ont signé, en 1991, le protocole de Sangatte, destiné à organiser, sur le territoire français, le contrôle de la frontière britannique par des agents d’Outre-Manche, à proximité du tunnel et depuis les gares de Calais-Fréthun et de Paris.

Suivront, au fil des ans, plus de 22 traités bilatéraux venant élargir les lieux de ce contrôle et fortifier la frontière : protocole additionnel au protocole de Sangatte en 2000, accords du Touquet en 2003, sommet franco-britannique d’Amiens en 2016, traité franco-britannique de Sandhurst en 2018, etc. Cette prolifération d’accords permet une débauche de moyens financiers, humains et technologiques concrétisant matériellement cette externalisation de la frontière.

Drones et barbelés

Le rapport de la commission d’enquête parlementaire sur les migrations, publié en 2021, a établi une photographie des dépenses à la frontière en 2020. Cette année-là, 120 millions d’euros ont été investis pour faire face à la présence de personnes exilées à Calais. 85 % de ce

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