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Il a fallu longtemps aux observateurs occidentaux pour se résoudre à qualifier le régime chinois de totalitaire. La relecture de l’histoire récente de l’Empire du Milieu ne trompe plus.
Même si les écrits du sinologue Simon Leys datent d’il y a plus d’un demi-siècle, et que les « habits neufs du Président Mao » ont depuis longtemps été dénoncés comme des oripeaux fallacieux, l’opinion publique occidentale a longtemps hésité à considérer le régime chinois comme totalitaire.
Autant les horreurs du nazisme, du fascisme, du stalinisme ont été décrites et vilipendées, autant il restait toujours une réticence quant à la qualification du régime chinois, qui a ainsi longtemps réussi à maintenir une certaine respectabilité. Que les chefs d’État, les entrepreneurs et les aventuriers aient été attirés par le fameux « marché du milliard » et qu’ils aient préféré fermer les yeux sur les exactions dont ils ont forcément été les témoins directs ou indirects, reste explicable, à défaut d’être louable. Mais il est plus difficile d’admettre que la réalité de ce régime totalitaire soit restée si longtemps voilée des plus beaux atours.
Certes, il est possible de dire que la Chine a tiré quelques centaines de millions de Chinois de la pauvreté, que l’importation de produits chinois à prix imbattable a stimulé la croissance dans le monde entier – vêtements, chaussures, jouets, puis téléphones, ordinateurs, panneaux solaires, et bientôt voitures électriques. Il est certain que la France y a aussi trouvé un bénéfice, en exportant ses centrales nucléaires, ses TGV et ses produits de luxe.
L’autoritarisme désigne un rapport entre gouvernants et gouvernés qui repose sur la force plutôt que sur la persuasion.
Le totalitarisme se caractérise d’abord par une recherche effrénée de l’unité. Cela conduit à l’absorption de la société civile par l’État et à la disparition de l’autonomie des pouvoirs politiques, économiques et so
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