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De la rue aux ministères, les violences peuvent être symptomatiques d’un mal-être social ou bien institutionnellement organisées. Pour les dépasser, il est nécessaire de ménager une vraie place au conflit. Retour sur le dossier en quatre points saillants.
Quotidiennement, nous nous confrontons dans nos sociétés, occidentales en particulier, à un phénomène paradoxal. Les détenteurs du pouvoir politique l’appellent par euphémisme « force », pour signifier qu’ils l’utilisent positivement afin d’assurer l’ordre et la sécurité des personnes et des biens. Les autres la nomment « violence », pour décrire son pouvoir de destruction et d’atteinte aux libertés individuelles ou à l’intégrité physique.
Dans son article d’exploration sémantique, Christian Mellon s’évertue à clarifier les différents concepts que nous utilisons confusément pour dire et décrire ce phénomène. Le mérite de cet article définitionnel est de souligner les deux types de violences qui mettent aujourd’hui aux prises les individus et la société. La violence « structurelle » est une cause majeure de la fracture sociale, quand la violence « personnelle » n’en est qu’une manifestation.
En effet, la violence structurelle (définie comme la violence des structures économiques, sociales et politiques), apparaît comme le métronome et l’aiguillon de la lutte des classes, au nom de la justice et du progrès social, comme le démontre bien Bernard Perret dans son approche anthropologique. Or la violence peut aussi devenir une arme absolue entre les mains d’une institution dictatoriale ou d’une personne coupée de tout projet commun exigeant dialogue, coopération, délibération et prise de décision.
Force est pourtant de constater que la violence génère le dévoiement d’institutions censées en rassembler les dépositaires légitimes. Initialement, face au danger de la guerre de tous contre tous, la nécessité s’est imposée de canaliser la violence pour le bien de la société, en en confiant l’usa
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