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La Protection judiciaire de la jeunesse a pour charge d’accompagner les mineurs délinquants. Comment parvient-elle à les arracher à la violence ? Entretien avec une directrice de service.
Quelles sont vos fonctions au sein de la PJJ et comment cette institution a-t-elle été créée ?
Angelina Chapin – Je dirige un service territorial en milieu ouvert (Stemo) en Seine Saint-Denis, qui compte trois unités (cinq cents jeunes au total, au Raincy, à Noisy-le-Grand et à Montreuil). Chaque unité, chapeautée par un chef d’équipe, est composée d’éducateurs, de psychologues et d’assistantes de service social.
La PJJ a été créée sous le nom d’« éducation surveillée » avec l’ordonnance relative à l’enfance délinquante de 1945. À cette époque, l’éducation surveillée était très proche, voire ne formait qu’un avec l’administration pénitentiaire. Elle était constituée d’établissements de placement, comprenant la formation, l’hébergement, l’activité de jour… L’idée était en partie d’éloigner les jeunes de la ville, celle-ci pouvant les pousser à commettre des délits.
Dans les années 1970, on se rend compte qu’avec ces grandes institutions éloignées de la ville, les jeunes vivent dans une petite bulle. Comment les réinsérer ensuite ? Sont alors instaurés les « services de milieu ouvert » et des structures plus petites et aux effectifs plus faibles. Dans les années 1990, la baisse des financements a obligé diverses structures à s’allier entre elles, créant un maillage partenarial qui a permis à l’institution de s’ouvrir sur l’extérieur.
L’obligation de travailler avec d’autres – en particulier avec les départements, dont dépend l’Aide sociale à l’enfance (ASE) – a favorisé ce maillage. En parallèle, de nouveaux dispositifs sont venus diversifier la prise en charge, comme les centres éducatifs renforcés puis, en 2006, des établissements pénitentiaires pour mineurs et des centres éducatifs fermés. Pour nous, le tournant majeur se situe en 2008. À partir de cette date, le public pr
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