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Dossier : Littérature, un lieu démocratique

Lecture Gymnase du discernement

Hannah Arendt est l’autrice de 
La crise de la culture, paru en 1972. © Barbara Niggl Radloff/CC/Wikimedia
Hannah Arendt est l’autrice de La crise de la culture, paru en 1972. © Barbara Niggl Radloff/CC/Wikimedia

La lecture favorise le dialogue intérieur et permet de forger son esprit critique. Sa pratique fait particulièrement sens à une époque dominée par les médias audiovisuels. 


Dans son étonnante lettre datée du 4 août 2024 Lettre du pape sur le rôle de la littérature dans la formation, le pape François rappelle aux prêtres – et à tout un chacun – l’importance de la lecture pour la formation de l’esprit critique, l’ouverture aux autres, l’enrichissement spirituel, la capacité d’écouter des voix alternatives en contradiction avec nos certitudes qui nourrissent le dialogue avec soi : expérience d’ouverture qui « donne sur l’infini, mais elle ne peut pas nous donner cet infini », écrit le théologien jésuite Karl Rahner – que cite le pape.

Si l’expérience de la lecture peut s’apparenter à celle religieuse, ce n’est pourtant pas là-dessus que le pape insiste. Il renvoie d’ailleurs à des auteurs profanes, pour bien distinguer le « contenu » du livre de l’acte de lecture comme herméneutique et comme cheminement vers l’ouverture. Il ne s’agit pas ici de revenir sur l’histoire du rapport entre l’Église et la lecture, mais de mettre l’accent sur le point essentiel de la lettre : l’« éloge de la complexité morale ».

Il est en effet savoureux de voir la revendication de la complexité, ou tout au moins le conseil ardent, pour les prêtres et futurs prêtres de s’y aventurer. Une revendication qui ne minimise pas les pièges qu’elle recèle, notamment de trouver son propre chemin sans guide et sans mode d’emploi.

Le « gymnase du discernement » signifie cet espace où l’esprit peut s’expérimenter de lui-même.

Pourtant, la lecture a cela de paradoxal qu’elle offre un support pour ce dialogue intérieur, voire un cadre, et que tout à la fois elle nous conduit et nous abandonne. La narration s’offre à la fulgurance, le lecteur est traversé par une phrase qui fait écho à toutes les autres du texte, et à d’autres encore non écrites.

Voilà arriv

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