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La théorie littéraire ne fait apparemment plus recette. A-t-elle pour autant disparu ? Le cœur même de la démarche est à présent questionné.
Déclin des humanités, adieux à la littérature, guerres théoriques, mort des critiques : les débats autour des objets littéraires ont pris, au cours de ces premières décennies du XXIe siècle, des accents souvent alarmistes et violents. Si l’on regarde l’histoire longue, des inquiétudes similaires ressurgissent épisodiquement.
L’Humanisme et l’invention de l’imprimerie au XVe siècle, la querelle des Anciens et des Modernes au XVIIe siècle, la mode du roman sentimental au XVIIIe, l’art pour l’art au XIXe, pour ne prendre que quelques exemples, ont vu s’affronter des conceptions de la littérature opposées, exprimées dans des lettres, des harangues, des pamphlets conflictuels et outragés, qui, chaque fois, aboutirent à une redéfinition de la fonction du livre et du rôle du critique, à une évolution de nos pratiques et de nos goûts.
Les débats actuels seraient-ils du même ordre – l’habituel assortiment de résistances et d’encouragements face aux transformations ordinaires et inéluctables de la chose littéraire – ou bien annoncent-ils une rupture inédite ?
Les discours, écrits ou oraux, qui traitent de la littérature (métalittéraires) remplissent trois fonctions. En premier lieu, ils jugent, recommandent, prescrivent des ouvrages. C’est le rôle de ceux qu’on appelle les « critiques », qui s’expriment traditionnellement dans les journaux, les émissions, les suppléments littéraires. On peut rattacher à cette fonction de jugement entre les livres, un travail de jugement à l’intérieur du livre, la « critique textuelle ».
En second lieu, les discours expliquent, commentent, éclairent le sens d’un texte pour ses lecteurs. On peut appeler cette fonction « exégétique » ou « herméneutique » ; c’est celle, entre autres, des professeurs de littératur
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