Dans sa Lettre sur le rôle de la littérature dans la formation, le pape François insiste sur la façon dont la littérature donne accès à l’universel : « La merveilleuse diversité de l’être humain et la pluralité diachronique et synchronique des cultures et des savoirs sont configurées dans la littérature en un langage capable d’en respecter et d’en exprimer la variété. Elles sont en même temps traduites dans une grammaire symbolique du sens qui nous les rend intelligibles, non pas étrangères, mais partagées ».

Cette volonté de rendre partageables des mondes culturels, des systèmes de sens, des univers sociaux, est également constitutive des disciplines chargées de rendre compte du fonctionnement des sociétés humaines.

Malgré cette préoccupation commune, littérature et sciences sociales ont longtemps tendu à s’ignorer. Une discipline comme la sociologie s’est précisément efforcée de développer un langage rigoureux, éloigné le plus possible de l’écriture littéraire, afin d’affirmer sa scientificité, comme en témoignent des œuvres d’Émile Durkheim à Pierre Bourdieu.

Un tout autre mouvement se dessine aujourd’hui, qui entend, à l’inverse, faire valoir les enrichissements réciproques qui peuvent naître d’une rencontre entre science et littérature.

Source brésilienne

C’est le cas quand les sciences de la société mesurent à quel point les œuvres littéraires constituent un extraordinaire matériau pour saisir des dynamiques collectives qui seraient inaccessibles par les moyens les plus classiques de l’enquête. Les récits et les témoignages d’écrivains brésiliens, par exemple, représentent une source majeure pour comprendre la société. Les sociologues et les historiens peuvent ainsi y puiser de précieux objets d’analyse et de réflexion.

Les romans constituent ici des source