Une revue bimestrielle, exigeante et accessible, au croisement entre le monde de la recherche et les associations de terrain.
De jeunes poètes et poétesses témoignent d’un désir renouvelé d’engagement dans le monde. À condition de ne pas se leurrer sur les moyens par lesquels la poésie agit sur la société.
Pour qui croyait connaître la poésie française contemporaine, l’article paru dans la version française de Vogue en mars 2024 sur les « Neuf recueils de poésie que l’on va aimer lire en 20241 », était de nature à susciter l’étonnement, voire le doute. D’abord, car la probabilité était élevée de n’y trouver aucun nom déjà connu.
Les auteurs et autrices évoqués ont pour la plupart moins de 40 ans, et si certains ont déjà de nombreux recueils à leur actif, leur arrivée dans le paysage littéraire – et plus encore médiatique – est récente, si bien qu’il ne pouvait y avoir là aucune œuvre qu’un lecteur assidu de poésie aurait fréquentée depuis longtemps.
Surtout, la lecture du chapô introductif de l’article était susceptible de surprendre : « La poésie n’est pas éteinte. Au contraire, je m’aventurais presque à dire qu’elle n’a jamais été aussi belle. Animée par une nouvelle génération de poètes et poétesses brûlant d’émotions à vivre et de discours à faire entendre, la poésie d’aujourd’hui s’autorise tous les sujets, et toutes les formes. De l’amour à la sexualité, de l’identité à l’appartenance, de la santé mentale à l’acceptation de soi… Les jeunes plumes s’affirment pour offrir une variation de thèmes et de réflexions aussi enchantées que thérapeutiques ».
Le lectorat de poésie a beau n’être qu’une « immense minorité », il est vivant, et qui plus est, fidèle et engagé.
Il y a, dans ces quelques lignes, un condensé de propositions dont aucune ne va de soi. Dire d’abord que la poésie, jusqu’à l’arrivée de cette nouvelle génération, était « éteinte », est démenti par l’expérience de quiconque s’y intéresse vraiment. Sous les radars médiatiqu
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