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Repenser la place de la science au service de la décision publique s’impose pour garantir des décisions collectives légitimes et efficaces.
En mars 2020, au cours d’une intervention lors de laquelle il annonçait le confinement général de la population française face à l’épidémie de Covid-19, le président Macron déclarait : « Un principe nous guide pour définir nos actions […] : c’est la confiance dans la science. » « La science » lui serait fournie par le tout nouveau Conseil scientifique Covid-19 qui assurerait la qualité des décisions politiques difficiles à prendre pendant la crise. L’évolution de la crise sanitaire a rapidement démontré la difficulté de cette construction demeurée toute théorique1.
Les décisions à prendre, qu’elles soient relatives au port du masque, à l’ouverture des écoles ou à la stratégie vaccinale, ne pouvaient que croiser des évaluations scientifiques et des considérations relatives aux priorités économiques ou sociales. Les faits scientifiques se sont avérés incertains – ce qui ne pouvait être surprenant du fait de l’évolution permanente de l’épidémie et du développement continu des connaissances sur le virus.
Le Conseil scientifique lui-même identifie cette situation, en insistant dès ses premiers rapports sur « l’importance d’un dispositif […] impliquant l’ensemble des acteurs pertinents de la recherche ainsi que d’autres acteurs (associations, science citoyenne…) »2, tandis que son président affirme que la participation de la société civile à l’élaboration de l’expertise est cruciale, pour assurer sa qualité scientifique et sa légitimité.
La récente crise sanitaire est loin d’être la seule situation où « la science » est un recours incontournable dont la mobilisation est plus complexe qu’il n’y paraît. À l’heure
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