Au milieu de la campagne dijonnaise, la ferme de la chaux – Goshen, sur le site d’une grange cistercienne millénaire, est devenue depuis quinze ans un éco-hameau dédié au monde chrétien alternatif. Du 22 au 25 août 2024, elle a accueilli le Festival des poussières, une rencontre chrétienne rassemblant près de 500 personnes « pour penser et vivre notre monde à partir de l’Évangile et de son potentiel révolutionnaire ». Ce lieu traduit-il l’émergence d’un nouveau christianisme de gauche ou le retour d’un catholicisme social ?

Tentons de rendre compte de ce qui se joue dans l’élaboration d’une identité catholique politique alternative à travers le cas du Festival des poussières. Cet événement croise plusieurs objectifs théologico-politiques : faire communauté politique à partir de croyances partagées, approfondir sa foi en cohérence avec un ancrage politique écologique et social et, surtout, favoriser l’engagement chrétien dans les luttes sociales contemporaines.

La programmation est riche de propositions marquées par une approche progressistes, à l’interface du religieux et du politique.

Les conférences, les tables-rondes et les ateliers à haute portée intellectuelle s’enchaînent durant quatre jours. Qu’il s’agisse de penser un antifascisme chrétien ou de questionner le concept de « terre promise » avec des personnes juives, la programmation est riche de propositions marquées par une approche progressiste des questions, à l’interface du religieux et du politique.

Deux temps de prière, l’un catholique, l’autre juif, musulman, ou protestant ont lieu le matin et le soir. La messe est célébrée le dimanche par un prêtre catholique et l’homélie prononcée par une pasteure protestante. La dimension œcuménique et interreligieuse du festival est ainsi prégnante mais ne peut masquer le fait que le festival e