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Dossier : Monde arabe. Vers de nouveaux printemps ?

Syrie Aux origines du « djihad »

Syrie, 2024. © EyeEm Mobile GmbH/iStock
Syrie, 2024. © EyeEm Mobile GmbH/iStock

L’implantation de l’organisation État islamique en Syrie a occulté les significations initiales que les acteurs donnaient au terme « djihad » et les motivations des étrangers venus rejoindre les rangs de la révolution syrienne en 2011-2012.


En Occident, les représentations politiques et médiatiques dominantes de la séquence ouverte en 2011 par les révoltes arabes oscillent entre deux pôles : d’un côté, l’adhésion aux formes parlementaires de la démocratie libérale (reposant sur deux piliers : gouvernement représentatif et libertés individuelles) rapproche les pays arabes de la norme occidentale ; de l’autre, la libération d’une régression théocratique inhérente aux sociétés musulmanes qui, de l’infériorisation des femmes aux attentats terroristes en Europe, constitue la négation de tout ce que l’Occident représente de positif.

Dans cette perspective, la déchéance du « printemps arabe » en « hiver islamiste » – avec les victoires électorales des partis islamistes –, puis en guerre civile en Libye et en Syrie et, finalement, en enfer terroriste mondialisé sous l’égide de l’État islamique, a relégitimé l’inusable paradigme sécuritaire, un temps battu en brèche par l’irruption démocratique. Les politiques occidentales à l’égard des États arabes ont retrouvé leurs repères : fatalité et même nécessité de régimes forts pour coopérer à la « lutte contre le terrorisme » et à l’endiguement de l’émigration clandestine et suspicion à l’égard de toute manifestation de religiosité islamique.

Aux yeux de l’anthropologue, ces approches partagent le même défaut : une vision surplombante des réalités, surdéterminées par des conceptions historiques, par des considérations géopolitiques, et faisant fi de la parole, de la subjectivité et du vécu des acteurs. Ce biais épistémologique est, du reste, renforcé par une propension des projets de recherche à privilégier l’étude du discours des représentants et des organisations qui demeurent après le moment révolutionnaire, plutôt que celle des protagonistes de l’événement. Ce biais est reconduit pa

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