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Dossier : Monde arabe. Vers de nouveaux printemps ?

Tunisie Un enfant de la révolution

Khayreddine Debaya avec des pêcheurs de Gabès. Le golfe de Gabès est un des principaux sites de reproduction halieutique en Méditerranée. Sur les 250 espèces marines observées en 1965, il n’en reste plus qu’une cinquantaine. © Thierry Brésillon
Khayreddine Debaya avec des pêcheurs de Gabès. Le golfe de Gabès est un des principaux sites de reproduction halieutique en Méditerranée. Sur les 250 espèces marines observées en 1965, il n’en reste plus qu’une cinquantaine. © Thierry Brésillon

Pour Khayreddine Debaya, militant écologiste, être acteur du changement social signifie avoir un ancrage de terrain et se soustraire aux logiques des partis traditionnels. Itinéraire.


À 36 ans, Khayreddine Debaya a déjà un long passé militant à son actif. Avec ses faux airs de Che Guevara, celui que ses amis appellent « Khayr » – prononcer « Raïr » – est une figure connue de Gabès, une ville côtière du sud-est de la Tunisie, rare oasis maritime au monde. Un joyau écologique dévasté par l’installation d’un complexe chimique en 1972 destiné à transformer le phosphate extrait du bassin minier de Gafsa et contre lequel il se bat.

« Je suis d’une famille de résistants à la colonisation. J’ai grandi dans un environnement politisé, avec l’idée que je devrais moi aussi m’engager pour changer les choses. » Très jeune, il lisait la presse. « Mais j’avais l’impression qu’on prenait les lecteurs pour des imbéciles. Un jour je suis tombé sur le journal Al Mawkif : enfin je trouvais un autre discours que la propagande officielle, les articles parlaient de la corruption, des prisonniers politiques, etc. Puis j’ai découvert qu’il s’agissait du journal du PDP. »

Sous la présidence de Ben Ali (1987-2011), le Parti démocrate progressiste était alors l’un des principaux partis d’opposition, légal mais harcelé par le régime. « J’ai ainsi participé à mes premières réunions politiques à 16 ans et j’ai adhéré au PDP dès que j’ai eu 18 ans, en 2006. On se retrouvait tous les jours pour parler des problèmes du pays, de la situation internationale. »

Des partis sans âme

La révolution tunisienne de fin 2010 et début 2011 – à laquelle Khayr participe en manifestant à Sfax (la ville où il étudie) et à Gabès – ouvre de nouvelles perspectives, mais, à ses yeux, le leader du PDP, Ahmed Néjib Chebbi, « multiplie les erreurs ». « Complètement à contre-courant du rejet radical du régime par la population, il a expliqué qu’il n’y

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