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Pour Khayreddine Debaya, militant écologiste, être acteur du changement social signifie avoir un ancrage de terrain et se soustraire aux logiques des partis traditionnels. Itinéraire.
À 36 ans, Khayreddine Debaya a déjà un long passé militant à son actif. Avec ses faux airs de Che Guevara, celui que ses amis appellent « Khayr » – prononcer « Raïr » – est une figure connue de Gabès, une ville côtière du sud-est de la Tunisie, rare oasis maritime au monde. Un joyau écologique dévasté par l’installation d’un complexe chimique en 1972 destiné à transformer le phosphate extrait du bassin minier de Gafsa et contre lequel il se bat.
« Je suis d’une famille de résistants à la colonisation. J’ai grandi dans un environnement politisé, avec l’idée que je devrais moi aussi m’engager pour changer les choses. » Très jeune, il lisait la presse. « Mais j’avais l’impression qu’on prenait les lecteurs pour des imbéciles. Un jour je suis tombé sur le journal Al Mawkif : enfin je trouvais un autre discours que la propagande officielle, les articles parlaient de la corruption, des prisonniers politiques, etc. Puis j’ai découvert qu’il s’agissait du journal du PDP. »
Sous la présidence de Ben Ali (1987-2011), le Parti démocrate progressiste était alors l’un des principaux partis d’opposition, légal mais harcelé par le régime. « J’ai ainsi participé à mes premières réunions politiques à 16 ans et j’ai adhéré au PDP dès que j’ai eu 18 ans, en 2006. On se retrouvait tous les jours pour parler des problèmes du pays, de la situation internationale. »
La révolution tunisienne de fin 2010 et début 2011 – à laquelle Khayr participe en manifestant à Sfax (la ville où il étudie) et à Gabès – ouvre de nouvelles perspectives, mais, à ses yeux, le leader du PDP, Ahmed Néjib Chebbi, « multiplie les erreurs ». « Complètement à contre-courant du rejet radical du régime par la population, il a expliqué qu’il n’y
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