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Dossier : Tous assistés ? La solidarité en débat

Solidarité à repolitiser

À rebours de la solidarité politique, la solidarité philanthropique confine les populations dominées dans un rôle de subalternes, dénoncent les auteurs. © iStock/Uniquepixel
À rebours de la solidarité politique, la solidarité philanthropique confine les populations dominées dans un rôle de subalternes, dénoncent les auteurs. © iStock/Uniquepixel

La notion de solidarité est facilement instrumentalisée et réduite à une acception néolibérale. Les philosophes Habermas et Honneth nous aident à définir une solidarité démocratique, pour résister tant au capitalisme qu’à une omnipotence d’État.


Trop rarement évoquée lorsqu’il s’agit de définir la notion de solidarité en ce premier quart de XXIe siècle, nous voudrions ici ménager une place à l’École de Francfort, et plus singulièrement à Jürgen Habermas et à Axel Honneth. Ces deux penseurs tracent les traits d’une solidarité qui revêt, en fait, le visage d’un associationnisme politique et démocratique mettant à mal les appréciations néolibérales du concept. Des auteurs comme Friedman ou Hayek, par exemple, font de la solidarité un principe résiduel, devant être circonscrit à une toujours plus mince action publique, soupçonnée d’entretenir l’assistanat et la désincitation au travail.

Habermas, pour sa part, a pris l’habitude de dire que « les sociétés modernes disposent de trois ressources à partir desquelles elles peuvent subvenir à leurs besoins en régulation : l’argent, le pouvoir et la solidarité ». Le siècle passé s’est singulièrement illustré par une autonomisation violente des deux premières ressources. Sur le terrain économique, l’argent a prétendu devenir le seul vecteur de régulation, ouvrant la voie à un capitalisme transnational effréné.

Le nazisme et le totalitarisme soviétique furent pour leur part deux illustrations distinctes de ce que le pouvoir politique devient lorsqu’il s’est affranchi de toute régulation démocratique par la solidarité. Cette troisième ressource, par « la puissance d’intégration sociale » qu’elle représente, est en effet centrale en démocratie. Elle est seule en mesure de contrecarrer les deux autres si elle est soutenue par une « volonté politique » susceptible d’aider au « rééquilibrage de leurs sphères d’influence1 ».

Honneth, de son côté, désigne par solidarité « une sorte d

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