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Dossier : Tous assistés ? La solidarité en débat

Économie politique La dette humaine

L’homme politique Léon Bourgeois concevait la solidarité comme une dette de chacun envers tous. Retour sur les fondements d’une solidarité nationale redistributive.


Notre société a connu une succession de grands bouleversements économiques, sociaux, environnementaux, sanitaires et sécuritaires depuis le mouvement social des Gilets jaunes. Et force est de constater que l’une des manifestations de ces bouleversements s’observe à travers l’usage, désormais régulier, du mot « solidarité » dans les discours politiques.

Cet usage se déploie même sans modération quand il concerne l’économie de notre pays et celles et ceux qui la font vivre autant qu’ils la subissent. Étonnamment ou non, ce constat ne fait que rejoindre le propos liminaire de Léon Bourgeois dans son essai de 1896, Solidarité.

Léon Bourgeois (1851-1925) est un homme politique français, de grande influence sous la troisième République, qui a grandement contribué par son activité diplomatique à la naissance de la Société des nations, qu’il présidera dès 1919.

Ardent défenseur de la fraternité humaine, donc tant de la paix que de la solidarité, il devient lauréat en 1920 du prix Nobel de la paix. La solidarité, il a même tenté de la « théoriser » en lui consacrant une doctrine susceptible de faire advenir dans la république ce principe central du triptyque de la Révolution, la fraternité.

Plus qu’une utopie philosophique, le solidarisme devient une philosophie de l’action politique de la Troisième République.

Souhaitant dépasser les réflexions pionnières de Bastiat et de Proudhon, Bourgeois voyait derrière l’usage du mot solidarité une idée nouvelle, capable de retranscrire de manière politique les « croisements solidaires » visibles dans chaque association humaine. Le solidarisme républicain de Bourgeois devient alors, plus qu’une utopie philosophique, une philosophie de l’action politique de la Troisième République.

Bourgeois considère que ce qu’il nomme « l’économie politique

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