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Dossier : Tous assistés ? La solidarité en débat

Solidarité Histoire d’un projet politique

Manifestation contre la réforme des retraites, Paris, 4 janvier 2020. © Jeanne Menjoulet.
Manifestation contre la réforme des retraites, Paris, 4 janvier 2020. © Jeanne Menjoulet.

Au tournant du XX e siècle, la solidarité comme projet de société a abouti, en France, à la volonté de garantir au plus grand nombre soins et sécurité. Retour en dates sur l’héritage concret d’une notion polysémique.


La solidarité (du latin solidus, qui signifie solide, compact, mais aussi durable) n’est rien moins que ce qui fait tenir ensemble les membres d’une société. L’ampleur potentielle des idéologies et pratiques qui la sous-tendent, et qui ne la rendent aujourd’hui réductible à aucune, fait sa richesse et son polymorphisme. Une approche historique permet de mieux cerner l’accumulation de ses strates.

Si l’on peut dater son acception contemporaine du « solidarisme » de Léon Bourgeois et de son maître ouvrage, Solidarité (1896), on ne saurait la comprendre sans prendre en compte ses couches antérieures – en particulier la charité, l’entraide et la fraternité. On ne saurait non plus la dissocier du contexte spécifique qui l’a portée sur les fonts baptismaux – celui de la sociologie naissante de Durkheim, des débuts de la IIIe République, laïque et profondément intégratrice, de l’hygiénisme sanitaire et de la biologie pasteurienne.

On gagne beaucoup, enfin, à l’appréhender en termes de mixed economy of Welfare, faisant s’entremêler et se compléter formes publiques (la protection sociale) et privées (œuvres et pratiques informelles) pour façonner notre paysage actuel.

La solidarité en germe

La solidarité ne prend tout son sens que considérée comme une énième strate de pensées et de pratiques du lien social, qui, peu à peu, englobera largement les autres, du moins en ce qui concerne les mots employés pour les désigner.

La charité d’abord, principalement chrétienne dans nos sociétés occidentales. Elle impose de prendre soin des personnes en souffrance et dans le besoin : étrangers, veuves et orphelins dans l’Ancien Testament ; ceux qui ont faim, soif, sont nus, étrangers, malades ou en prison dans le Nouveau (Parabole du Jugement dernier).

Du « bon Samaritain 

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