Une revue bimestrielle, exigeante et accessible, au croisement entre le monde de la recherche et les associations de terrain.
La conquête spatiale reste enracinée dans la rivalité entre superpuissances sous la guerre froide : autocélébration en surface et course à l’armement en coulisses. L’histoire n’est peut-être pas terminée.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale apparaissent les premières fusées modernes de l’histoire de l’astronautique, dont le tristement célèbre missile balistique allemand V2, de Wernher von Braun. Ce modèle ouvre la voie aux missiles balistiques pour la force de frappe nucléaire, mais aussi aux lanceurs de satellites pour la conquête civile et militaire de l’espace. À partir de 1945, les principaux vainqueurs de la guerre s’approprient les technologies allemandes en exfiltrant et recrutant leurs concepteurs (dont von Braun lui-même) lors d’opérations spéciales comme « Paperclip » côté américain et « Osoaviakhim » côté soviétique.
Dès 1946, les Américains procèdent à des tirs de V2 récupérés ou reconstitués depuis leur territoire. Le 24 octobre de cette année-là, une caméra embarquée filme pour la première fois la Terre depuis l’espace, à 105 km d’altitude. Les scientifiques prennent conscience de l’intérêt de ce type d’engin qui, en tant que fusée-sonde, permet d’explorer la banlieue terrestre et d’en étudier le milieu en y envoyant même des animaux.
C’est ainsi que le singe rhésus Albert II atteint le premier les frontières de l’espace, le 14 juin 1949, mais perd la vie dans l’impact du retour. Les Soviétiques entreprennent la même démarche. Guerre froide oblige, les chiens Tsygan et Dezik effectuent un vol suborbital (un vol spatial court, aux frontières de la Terre et de l’espace, sans mise en orbite de l’appareil), le 22 juillet 1951.
La conquête spatiale demeure en premier lieu motivée par des besoins militaires et stratégiques.
La course à l’espace a bel et bien commencé et bénéficie d’un contexte international favorable. Des scientifiques de premier plan, dont l’américain Lloyd Berkner et le britannique Sydney Chapman, prennent l’initiative d’une « ann�
vous pouvez l’acheter à l’unité pour 3€
Pour accéder à cet article :
La Revue Projet donne gratuitement accès aux articles de plus de 3 ans.