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L’histoire de la conquête spatiale semble avoir été écrite par les hommes. C’est oublier le rôle majeur tenu par les femmes dans cette aventure, dont la réussite de l’alunissage de 1969.
L’histoire commence en 1952. La Nasa n’existe pas encore que l’entreprise Lockheed, spécialisée dans l’aéronautique, conçoit les designs préliminaires pour les voyages interplanétaires au sein de son programme secret-défense, Skunk Works. Mary Golda Ross, ingénieure système amérindienne, fait partie de l’équipe. Elle prend part notamment à la conception de l’étage supérieur « Agena », largement utilisé par les lanceurs Atlas, Thor et Titan. Ses calculs de trajectoire pour Mercure, nécessaires à la planification de missions sans pilote, sont encore utilisés aujourd’hui.
Au sol, plusieurs scientifiques femmes se distinguent ainsi par leur rôle crucial dès les premières missions d’envergure. Dans l’ombre, bien souvent. L’Unité de calcul de la zone ouest (West Area Computers), était un groupe de mathématiciennes afro-américaines. Elles ont travaillé de 1943 à 1958 comme calculatrices humaines au centre de recherche Langley (rattaché à ce qui deviendra la Nasa) dans une Virginie soumise aux lois ségrégationnistes.
Trois d’entre elles s’y sont particulièrement distinguées : Katherine Johnson, dont les calculs bénéficieront au programme Mercury et à la mission Apollo 11 vers la Lune en 1969 ; Dorothy Vaughan, première Afro-Américaine responsable du département de calculs informatiques de Langley ; et Mary Jackson, qui deviendra la première femme noire ingénieure à la Nasa en 1958. L’autrice Margot Lee Shetterly retrace leur histoire dans son livre Hidden Figures (Les figures de l’ombre), adapté au cinéma en 2016.
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