Do not follow this hidden link or you will be blocked from this website !
Logo du site

La Revue Projet, c'est...

Une revue bimestrielle, exigeante et accessible, au croisement entre le monde de la recherche et les associations de terrain.

Dossier : Quand nos aînés déclarent la dépendance

Quand nos aînés déclarent la dépendance (introduction)


RésuméLa prise en charge de la dépendance des personnes âgées n’est pas qu’une question de porte-monnaie. Le vieillissement croissant de la population et la perte d’autonomie de certains questionnent évidemment la gestion des ressources publiques, mais aussi les mécanismes de solidarité, au sein de la famille et au-delà, les limites du don de soi, nos capacités à travailler ensemble et à construire une société accueillant les plus fragiles.

Mesure promise par le candidat Nicolas Sarkozy en 2007, la réforme de la dépendance a sans cesse était reportée. Nouveau champ de la protection sociale, la perte d’autonomie deviendra-t-elle un cinquième risque, aux côtés des autres « risques » de la vie : maladie, accidents du travail, retraite et famille? Le vieillissement de la population (de 17 % de 65 ans et plus en 2010 nous passerions à 27 % en 2050 selon l’Insee) et le nombre croissant de personnes en perte d’autonomie invitent à repenser notre système de prise en charge. Pour les rapporteurs du Conseil économique, social et environnemental sur la dépendance, c’est d’abord une meilleure gestion des sommes qui y sont affectées qui s’impose (cf.Y. Vérollet et M. Weber). Mais, au-delà de la question financière, cette situation interroge notre modèle de société : quelle place faisons-nous aux plus fragiles? Ne sont-ils qu’un poids à gérer? Malgré l’individualisation des comportements, nous ne serions pas moins solidaires à l’égard de nos proches dépendants (cf. R. Fontaine). Les aidants, familiaux ou bénévoles, supportent d’ailleurs en grande partie l’accompagnement des personnes âgées dépendantes (cf. J.-F. Serres). Il est urgent de leur reconnaître un véritable statut et de valoriser le care, le soin mutuel (cf. S. Guérin). De permettre l’information et la formation de ces aidants, afin d’éviter des situations de maltraitance involontaire (cf. B. Dal Palu) ou que des individus sacrifient leur vie sociale et professionnelle pour soutenir l’autre fragilisé. De nouveaux modèles de soin sont à inventer, dans une complémentarité entre professionnels, bénévoles et aidants familiaux. Des risques doivent être pris : s’affranchir des normes, quand celles-ci deviennent absurdes (cf. P. Vézignol). Oser, surtout, la solidarité.

La rédaction de Projet remercie vivement le groupe de travail qui l’a aidée à piloter ce dossier : Dominique Balmary (Uniopss), Albert Evrard (jésuite), Marie-Ève Joël et Bernadette Moreau (CNSA), Jean-François Serres (les petits frères des Pauvres).

J'achète Le numéro !
Dossier : Quand nos aînés déclarent la dépendance
Je m'abonne dès 3.90 € / mois
Abonnez vous pour avoir accès au numéro
Les plus lus

Les Marocains dans le monde

En ce qui concerne les Marocains, peut-on parler de diaspora ?On assiste à une mondialisation de plus en plus importante de la migration marocaine. On compte plus de 1,8 million de Marocains inscrits dans des consulats à l’étranger. Ils résident tout d’abord dans les pays autrefois liés avec le Maroc par des accords de main-d’œuvre (la France, la Belgique, les Pays-Bas), mais désormais aussi, dans les pays pétroliers, dans les nouveaux pays d’immigration de la façade méditerranéenne (Italie et ...

L’homme et Dieu face à la violence dans la Bible

Faut-il expurger la Bible ou y lire l'histoire d'une Alliance qui ne passe pas à côté de la violence des hommes ? Les chrétiens sont souvent gênés par les pages violentes des deux Testaments de la Bible. Regardons la Bible telle qu’elle est : un livre à l’image de la vie, plein de contradictions et d’inconséquences, d’avancées et de reflux, plein de violence aussi, qui semble prendre un malin plaisir à multiplier les images de Dieu, sans craindre de le mêler à la violence des...

Un héritage tentaculaire

Depuis les années 1970 et plus encore depuis la vague #MeToo, il est scruté, dénoncé et combattu. Mais serait-il en voie de dépassement, ce patriarcat aux contours flottants selon les sociétés ? En s’emparant du thème pour la première fois, la Revue Projet n’ignore pas l’ampleur de la question.Car le patriarcat ne se limite pas à des comportements prédateurs des hommes envers les femmes. Il constitue, bien plus, une structuration de l’humanité où pouvoir, propriété et force s’assimilent à une i...

Du même dossier

Les rapports sur la dépendance

RésuméL’avis du Conseil économique, social et environnemental s’inscrit dans une longue liste de débats sur la solidarité, visant à assurer à tous les anciens des conditions de vie dignes et une place dans la vie sociale. Pour les uns, la perte d’autonomie est affaire de responsabilité individuelle et familiale; chacun doit s’y préparer par l’épargne, l’assurance et la solidarité intergénérationnelle. Pour les autres, elle est un risque à couvrir par la solidarité nationale. L’avis du Conseil éc...

Dépendance, sortir du carcan réglementaire

RésuméDavantage que le travail auprès de personnes en fin de vie, c’est la profusion de normes contraignantes qui serait à l’origine du malaise des personnels soignants. Pour cette directrice d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, il faut entrer en désobéissance, avec raison. La fonction de directeur d’établissements médico-sociaux se professionnalise de plus en plus. Depuis plusieurs années, les formations universitaires, obligatoires pour assumer ces missions, doivent...

Autonomie et solidarité

Autonomie, dépendance? Deux mots, à l’opposé l’un de l’autre, pour parler des enjeux autour de la vulnérabilité des personnes âgées! « Autonomie » parle de la dignité des personnes, « dépendance » de solidarité reconnue, acceptée. Les deux mots ne sont pas sans ambiguïté : l’autonomie comme exigence, où la vulnérabilité et les frustrations sont vécues comme un échec; la dépendance comme passivité et infantilisation…Notre espérance de vie à tous s’est heureusement allongée. Un temps libre pour s...

Du même auteur

Nouvelles reines

Elles s’appellent Corinne, Danièle, Hada, Lina, Sophie ou Sadia. Les portraits de ces inconnues aux destins impressionnants sont exposés dans la basilique Saint-Denis, où ont été inhumées une trentaine de reines de France. « Je trouve important de faire des choses là où on vit », explique d’emblée Sandra Reinflet, 43 ans. Elle vit depuis sept ans à Saint-Denis, au nord de Paris, et c’est dans cette ville et aux alentours qu’elle réalise une partie ...

Mémoires mānouches

Reconstituer l’histoire d’une famille française voyageuse et déconstruire les clichés. Telle est l’ambition du projet photographique et littéraire d’Estelle Granet et Georges Pacheco. « Comment va s’appeler votre livre ? » La question est posée à Estelle Granet, écrivaine, et Georges Pacheco, photographe, début 2024, quelques mois seulement avant la parution de MĀNOUCHES. Un voyage avec les descendants de Didi et Canette Duville (Images pluriel...

D’un regard à l’autre

Jacques Cohen a réalisé cent portraits de personnes – notamment des athlètes – en situation de handicap moteur, sensoriel ou intellectuel. à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, il nous invite à les percevoir comme des égaux. Vous avez photographié des femmes ayant un cancer du sein. Ici, ce sont des personnes avec un handicap. Photographier, est-ce une manière pour vous de prendre soin des gens, au-delà du soin du c...

Vous devez être connecté pour commenter cet article
Aucun commentaire, soyez le premier à réagir !
* Champs requis
Séparé les destinataires par des points virgules