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La rétrospective que le Jeu de Paume consacre à la photographe italienne Letizia Battaglia (1935-2022) témoigne de son engagement pour dénoncer les crimes de la mafia sicilienne et débusquer la vie dans le quotidien de celles et ceux qui se battent pour plus de dignité
« J’ai toujours cherché la vie ». Cette phrase de Letizia Battaglia (1935-2022) ouvre l’exposition que le Jeu de Paume lui consacre au château de Tours jusqu’au 18 mai 2025. Elle est une boussole pour comprendre le travail de l’artiste italienne des années 1970 aux années 2010. Letizia Battaglia s’est fait connaître en Italie et à l’international pour son travail minutieux de documentation des crimes de la Cosa nostra en Sicile, des arrestations de ses membres et de leurs procès.
« Je me considère comme une militante de la vie », confiait-elle à Katell Chantreau dans un entretien pour le magazine L’œil électrique (n°15, non daté). « J’ai la volonté de faire la vie belle, de participer à la création d’une vie meilleure. J’aime beaucoup la vie, et c’est pour ça que je combats contre la mort et les choses qui amènent la mort. »
Elle se met à la photographie à la fin des années 1960 par nécessité, afin d’avoir plus de chance de vendre les articles qu’elle écrit alors à Milan pour la presse. De retour dans sa ville natale, Palerme, en 1974, elle collabore avec le quotidien de gauche L’Ora, pour lequel elle documente les crimes mafieux et la misère dans laquelle vit une grande partie de la population de l’île.
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