Gestionnaire forestier depuis 2001 sur le plateau du Vercors Nord, je suis quotidiennement au contact des propriétaires forestiers privés, autrement appelés sylviculteurs, pour les accompagner dans leurs choix et leurs actions. Malheureusement, je suis confronté à la réalité du morcellement et à l’hétérogénéité des forêts de montagne.

Ici, dans le Vercors nord, la surface moyenne de la propriété forestière est conforme à la moyenne nationale, à savoir environ quatre hectares par propriétaire. Cependant, le terme « propriétaire » recouvre en réalité plusieurs types de personnes : avec un seul ayant droit dans le cas le plus simple – en réalité deux à quatre ayants droit lorsque les parents restent usufruitiers et leurs enfants nus-propriétaires – mais aussi les indivisions souvent constituées de frères et sœurs, les propriétaires sous tutelle, les biens non délimités, les biens vacants et sans maître…

Autant de situations qui compliquent et ralentissent la communication entre le propriétaire et le gestionnaire, avant de pouvoir accéder et intervenir en forêt.

Toutefois, ce morcellement n’est pas qu’un inconvénient pour la forêt. L’accès aux propriétaires forestiers n’est pas toujours aisé, constituant un bouclier face à certaines menaces. De plus, si une coupe abusive a lieu, elle se fait sur une surface potentiellement plus réduite.

Le lien durable avec le propriétaire n’est pas toujours évident.

Enfin, étant donné qu’un propriétaire ne possède qu’une petite surface et que la gestion des forêts en futaie jardinée de montagne nécessite une coupe tous les dix à quinze ans, le lien durable avec le propriétaire n’est pas toujours évident. Le temps long de notre activité engendre statistiquement des changements de propriétaire entre deux coupes (décès, successions, vente…) ; et donc la perte