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Sens au travail Une affaire de riches ?

©Getty Images Signature
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En Seine-Saint-Denis, la quête de sens au travail relève-t-elle du luxe ? Léa Malpart, directrice d’une association locale d’insertion, revient sur les aspirations des jeunes qu’elle accompagne. 


On parle beaucoup de la quête de sens des diplômés, beaucoup moins de celui que les jeunes en parcours d’insertion accordent à leur travail. Qu’en pensez-vous ?

Léa Malpart – Effectivement, on applaudit les ingénieurs qui bifurquent, les diplômés d’HEC qui partent ouvrir des fermes dans le Larzac… Ces changements de trajectoire sont les symptômes d’une crise de sens. Mais celle-ci se traduit par une forme de nouveau capital, un capital de l’engagement qui pourrait contribuer à éloigner encore un peu plus les jeunes qui rencontrent des difficultés d’insertion parce qu’ils n’ont pas accès aux mêmes écoles et au même réseau.

Cela ne veut pas dire du tout que les jeunes qu’on accompagne, les jeunes de Seine-Saint-Denis, ne sont pas préoccupés par les questions d’écologie, d’égalité, de justice. Ils les connaissent, ils les vivent au quotidien, ils sont plus que concernés. Évidemment, eux aussi cherchent à travailler là où il y a du sens, de la paix, de la raison d’être. Si l’on considère que les jeunes qu’on accompagne n’ont pas cet intérêt, on contribue à la fracture.

C’est vrai cependant qu’il y a un principe de réalité qui s’impose à eux. Ils sont obligés d’aller vers des boulots un peu plus précaires. Leur offre est plus limitée : ils se projettent souvent sur des parcours qu’ont suivis leur frère ou leur copain. Par exemple, poseur de fibre optique était un métier à la mode à un moment, parce que le bruit courait que ça payait bien.

Beaucoup de jeunes veulent aussi passer le Caces (certificat d’aptitude à la conduite en sécurité), qui permet de conduire des transpalettes, pour travailler dans les entrepôts Amazon et trouver du boulot rapidement. Le travail d’une mission locale, c’est justement d’aider le jeune à décortiquer ses envies et à se projeter sur d’autres choses. Certains veulent être

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