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François Ruffin et Jean-Noël Barrot L’entreprise : un enjeu démocratique

Face à la perte de sens de nombreux salariés vis-à-vis de leur travail, François Ruffin, journaliste et député, et Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de l’Europe, appellent à redonner du pouvoir de décision aux travailleurs. 


Cet entretien croisé entre François Ruffin et Jean-Noël Barrot a eu lieu dans le cadre de l’université populaire d’Esprit civique, les 14 et 15 octobre 2023 à Cluny, en Bourgogne. Esprit civique est un cercle de réflexion politique fondé en 2013 par Dominique Potier, agriculteur de métier et député de Meurthe-et-Moselle. Les propos ont été recueillis par Benoît Guillou, rédacteur en chef de la Revue Projet.

François Ruffin, la question du travail occupe une place centrale dans votre engagement de député-reporter. Pour quelles raisons ?

François Ruffin – À l’occasion d’une mission parlementaire consacrée à la logistique, j’ai organisé dans ma circonscription une rencontre avec des acteurs du secteur : élus, caristes, manutentionnaires… Des travailleurs qui, pendant la crise du Covid-19, ont permis que les supermarchés restent approvisionnés. Ils disent venir au travail avec le sourire : « Parce qu’il faut comprendre la fierté qu’il y a à faire un beau chariot, à faire que son rayon soit toujours bien rempli dans le supermarché. »

Les Français aiment leur travail, mais ils n’aiment pas la manière dont on le leur fait faire. Un manutentionnaire me disait : « Quand je suis entré dans la boîte, il y a dix ans, c’était cent cinquante colis à l’heure. Aujourd’hui, on est à trois cent cinquante ! La prime n’est accordée qu’à partir de cinq cents colis à l’heure… » Ça veut dire qu’on est dans une urgence permanente. On n’a jamais le temps.

L’expression « on ne respire plus », on l’entend partout : à l’abattoir de chez Bigard, dans l’aérospatiale�

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