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Le Parlement de Loire, expérience unique en France, entend doter le fleuve d’une personnalité juridique. Le but : trouver une mécanique politique de la représentation des éléments naturels. Entretien avec Pascal Ferren, l’un des protagonistes de l’initiative.
Le Parlement de Loire, de quoi s’agit-il concrètement ?
En fait, il n’y a pas de Parlement de Loire. Ce qui a existé, ce sont des auditions s’inscrivant dans un processus non académique de recherche et d’écoute autour d’un potentiel Parlement de Loire. Nous étions une poignée de citoyens à la recherche d’une alternative politique : un parlement qui soit en mesure de représenter la diversité des espèces peuplant la Loire et leurs intérêts propres.
Concrètement, nous avons mis en scène cinq sessions entre 2019 et 2020. Ces sessions se déroulaient autour de trois auditions. Elles étaient publiques, enregistrées et sont toujours disponibles en ligne. Elles ont donné lieu à la publication d’un livre-rapport et d’une mise en récit par Camille de Toledo : Le fleuve qui voulait écrire (Les liens qui libèrent, 2021).
Qu’est-ce qui a inspiré votre démarche ?
Plusieurs éléments, mais principalement un article très connu de Bruno Latour : « Esquisse pour un Parlement des choses » (1994). Une réflexion qu’il remet d’ailleurs en cause lors d’une audition avec lui 25 ans plus tard !
Au début, en décembre 2018, une dizaine de personnes se sont retrouvées à Tours. Il y avait Bruno Marmiroli, paysagiste, directeur de la Mission Val de Loire patrimoine mondial de l’Unesco ; Virginie Serna, archéologue, chargée de mission au ministère de la Culture, qui plonge dans la Loire parmi les épaves du Moyen-Âge et de la Renaissance ; Stéphane Cordobes, prospectiviste, qui a longtemps travaillé à la Datar et qui est aujourd’hui directeur de l’agence d’urbanisme de Clermont-Ferrand ; Joan Pronnier, du Coal, une structure qui travaille entre l’art et l’écologie, Lolita Voisin, paysagiste, directrice de l’École du Paysage de Blois, etc.
Nous avons décidé de ne plus dire « la Loire�
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