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Les études migratoires ont trop longtemps éludé l’importance des mobilités féminines. Leur croisement avec les études de genre oblige à dépasser une approche androcentrée, alors même que le profil des migrantes a évolué.
Selon les données publiées par l’Institut national d’études démographiques (Ined), les femmes sont désormais majoritaires dans la population immigrée en France. Leur nombre est passé de 1 858 220 (sur un total de 4 037 036, soit 46 %) en 1982 à 3 271 736 (sur un total de 6 378 273, soit 51 %) trente ans plus tard1.
Cet accroissement peut être expliqué par deux facteurs principaux : le rôle historique du regroupement familial et l’augmentation des migrations féminines « autonomes », c’est-à-dire de femmes célibataires ou « pionnières » qui devancent leur conjoint.
Comme le souligne cette note statistique, la réalité est complexe : regardée sur la longue durée, l’évolution des flux migratoires féminins en France n’est pas régulière. Mieux : depuis un siècle, la proportion des femmes dans la population immigrée varie selon les groupes d’origine, les conjonctures économiques et les politiques migratoires.
Ce n’est qu’à partir des années 1970 que les recherches opèrent un tournant, qui porte les femmes sur la scène migratoire.
Cet aspect de la problématique révèle non seulement que les migrations féminines ne sont pas inédites, mais que leur étude nécessite la déconstruction d’une vision androcentrée. L’actuelle visibilité des femmes sur la scène migratoire est une conséquence tant de l’évolution des formes de mobilité contemporaine que d’une redéfinition des paradigmes interprétatifs et méthodologiques des études migratoires.
De ce fait, le dévoilement du rôle des femmes dans les situations migratoires apporte un nouvel éclairage, appelant une relecture de l’ensemble du processus avec une perspective intersectionnelle.
Malgré l’importance du phénomène migratoire féminin dans le passé, ce n’est qu’à partir des ann
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