Do not follow this hidden link or you will be blocked from this website !
Logo du site
Dossier : Par les yeux des femmes, l’exil

Santé mentale Le trauma et ses échos

Femme exilée au CADA de Béziers. © Nathalie Bardou.
Femme exilée au CADA de Béziers. © Nathalie Bardou.

La prise en charge psychologique des exilées à leur arrivée reste un point aveugle de la plupart des parcours d’accueil. Au CHU de Bordeaux, une consultation transculturelle tente de soigner de lourds traumatismes.


La consultation transculturelle du CHU de Bordeaux a construit un dispositif spécifique pour l’accueil et les soins psychiques des femmes migrantes victimes de violences intentionnelles. Il s’agit d’une consultation pluridisciplinaire réunissant une psychologue clinicienne, une anthropologue, des interprètes et des stagiaires. Pour les femmes migrantes devenues mères, un autre dispositif se préoccupe de la période périnatale.

Tous ces dispositifs tiennent compte des vulnérabilités cumulées des femmes : psychiques, culturelles et linguistiques, administratives et sociales. Cet engagement professionnel nous permet d’être au plus près des souffrances des femmes, mais aussi des traces des violences vécues tout au long de leur vie, jusque dans la société d’accueil.

Les femmes accueillies ont vécu, de façon générale, des violences sexuelles et demandent protection : la prise de parole dans la consultation transculturelle leur permet de passer du statut d’objet à celui de sujet. Elle est déterminante car elle remet en cause une structure oppressante. Le lieu de consultation, le plus souvent animé par des femmes, est le lieu de la mise en récit de leur vie, défiant par les mots les dominations vécues.

Elles demandent également protection à la France par la Convention de Genève, qui ne les reconnaît pas, le plus souvent, comme victimes de persécution politique. Elles sont reçues par des représentants de l’État français, à l’Ofpra1, qui peinent à concéder le fait qu’elles sont dominées par un système sourd à leurs protestations.

Sur le plan psychique, l’emprise des oppresseurs peut se perpétuer, ouvrant les menaces de la répétition du malheur.

C’est au cœur de ce contexte pesant, où l’arrivée en France ne garantit pas la fin de leurs malheurs, où le

Cet article est réservé à nos abonné·e·s

vous pouvez l’acheter à l’unité pour 3€
Pour accéder à cet article :

Déjà abonné·e ?

M'identifier

La Revue Projet donne gratuitement accès aux articles de plus de 3 ans.

Vous devez être connecté pour commenter cet article
Aucun commentaire, soyez le premier à réagir !
* Champs requis
Séparé les destinataires par des points virgules