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Dossier : Par les yeux des femmes, l’exil

Aux frontières La barrière du genre

@ Raimond Spekking
@ Raimond Spekking

Lors du franchissement des frontières, les femmes sont tantôt perçues comme des victimes à protéger, tantôt comme des clandestines à refouler. 


Le renforcement des frontières par les politiques européennes de contrôle migratoire a donné à voir la consolidation de zones-frontières : Lampedusa en Italie, les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla1 au nord du Maroc, ou encore Calais dans les Hauts-de-France. Villes, îles ou régions, ces espaces-frontières ont en commun des paysages marqués par des barbelés qui s’étendent sur des kilomètres, l’édification de murs ainsi que la présence de nombreuses patrouilles policières, officiant au quotidien.

Conçus pour arrêter les personnes migrantes dans leur mobilité, ces dispositifs contribuent au développement de stratégies de passage à risque, à l’image de bateaux pour traverser une mer ou des camions pour accéder à un tunnel, dans l’espoir de se rendre dans le pays voisin.

De nombreuses études témoignent de la présence des femmes dans ces espaces-frontières et des stratégies qu’elles mettent en place pour faire face aux politiques de contrôles migratoires afin de prendre, elles aussi, la mer ou la route.

La figure de la femme migrante est toutefois traitée avec ambivalence dans le discours médiatique et politique. Considérées comme des clandestines qui voyagent illégalement en direction de l’Europe, elles sont aussi décrites comme des victimes à protéger des réseaux de traites humaines.

Subissant les filtrages frontaliers au même titre que les hommes, les femmes sont également enfermées dans la posture de victimes. 

Ce double discours nourrit une sorte d’alliance entre un système social et politique paternaliste, renvoyant les femmes à des actrices faibles et vulnérables, et un second système, administratif et policier, de gestion des migrations, qui exclut aveuglément toutes les personnes identifiées comme migrantes, sans aucune attention pour

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