Une revue bimestrielle, exigeante et accessible, au croisement entre le monde de la recherche et les associations de terrain.
Agriculture conventionnelle, durable, raisonnée, intégrée, paysanne, biologique… Vous en voulez encore ? Agro-écologie, permaculture, agriculture à haute valeur environnementale, écologiquement intensive, de conservation, à haute valeur naturelle, de précision, agroforesterie… Pourquoi tant de qualificatifs ? Serait-ce le goût de la langue française pour la nuance ? Apparemment subtiles, les différences n’en sont pas moins réelles. Pour bien les saisir, il faut dépasser le seul prisme de la production agricole et s’intéresser aux acteurs, aux pratiques, aux politiques, à la différence entre label, certification et autres chartes… S’intéresser à la vision de la société qui transparaît derrière chacun de ces termes. L’exercice n’est pas anodin. Comprendre ce que recouvrent ces vocables, c’est aussi pouvoir exercer son rôle de citoyen, éventuellement de responsable politique. Quelques questions permettent de s’y repérer.
Nous n’avons recensé ici que des pratiques agricoles. Bien sûr, ces différentes nuances trouvent une traduction dans le champ syndical agricole et le champ politique. Ainsi du ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, quand il lance son « Projet agro-écologique pour la France ». De même, le concept de « Révolution doublement verte » fut destiné à succéder à la Révolution verte (Inde, 1966) en lui adjoignant un contenu environnemental1. Dans un premier temps, le concept a emprunté beaucoup à l’agriculture de conservation et à la lutte biologique. Puis, l’« Evergreen Revolution » fait référence à la poursuite de la révolution verte de l’Inde en transformant les techniques dans le sens du respect de l’environnement et de la substitution progressive des intrants chimiques par des techniques agroécologiques. Ce mouvement, qui se traduit en Inde par les « biovillages », une meilleure intégration au marché local et une évolution vers une agriculture biologique intégrée, est soutenu par la fondation Monkombu S. Swaminathan.
Qui promeut la démarche ? Résulte-t-elle d’une innovation sociale ? D’une mobilisation d’agriculteurs ? Comment se développe-t-elle ? Par des échanges entre pairs ? Par l’appui d’organisations dont ils sont porteurs ? Ou au contraire dans le cadre d’une approche top down où pouvoirs publics, instituts de recherche, entreprises de l’agro-alimentaire ou de la chimie sont impliqués ? Un conseil : jetez un œil à la composition des conseils d’administration des organisations qui accompagnent la démarche.
Si un signe de reconnaissance existe, est-il le fait des agriculteurs ou d’une machinerie externe ? Vise-t-il à accompagner des démarches d’amélioration continue avec les pairs, à valider des pratiques pour obtenir une distinction valorisable auprès de tiers (consommateurs essentiellement), ou à contrôler dans un esprit de coercition ? Pour se repérer parmi les signes de reconnaissance, il faut s’intéresser aux organismes détenteurs du signe de reconnaissance, aux cahiers des charges… même si la multiplicité peut rebuter et prêter à confusion.
Certains labels sont apposés aux produits après certification par des organismes indépendants, sur la base de cahiers des charges reconnus par les pouvoirs publics (label AB de l’agriculture biologique qui s’appuie sur une réglementation européenne, AOC : Appellation d’origine contrôlée, etc.). D’autres, privés, s’appuient sur des démarches portées par les agriculteurs et validées dans le cadre d’un système participatif de garantie (voir la mention Nature & Progrès). Attention à ne pas les confondre avec les démarches purement commerciales d’entreprises agroalimentaires. Ces dernières, par leur démultiplication et leur force de frappe (communication), peuvent faire de l’ombre aux démarches vertueuses, voire les discréditer. Ce sentiment de dépossession des acteurs a contribué au développement de démarches directes entre agriculteurs et consommateurs. En attestent l’extension des Amap (Associations de maintien d’une agriculture paysanne) et des circuits courts alimentaires, en particulier depuis le début des années 2000, dans la foulée des crises sanitaires (vache folle, dioxine, etc.) et du rejet d’une certaine « malbouffe ».
Une approche essentiellement technique, ou centrée sur un type de production, vise surtout à augmenter les revenus et la production. Elle ne remet pas en cause la dissociation des systèmes (cultures/élevage) et des bassins de production (hyperspécialisés), ni les systèmes amont, aval, financier. Souvent focalisées sur les grandes cultures, ces approches tendent à considérer l’élevage comme un sous-produit de la production végétale. Une approche plus holistique inscrira davantage l’agriculteur dans un modèle de société. Plutôt que de limiter la réflexion à la production, elle l’intégrera dans un système de type polyculture, élevage et/ou foresterie, directement sur l’exploitation, ou en complémentarité avec celles d’à côté. Améliorer les techniques est une chose, proposer un modèle de développement et répondre à des demandes sociales (celles des agriculteurs, des consommateurs, des citoyens) en est une autre.
Petit tour des différents types d’agriculture, de la course à la production à l’innovation…
Par défaut, les modèles agricoles dits productivistes, souvent spécialisés et insérés dans la chaîne agro-alimentaire industrielle, capitalistiques et grands consommateurs d’intrants chimiques.
Acteurs/promoteurs : L’industrie agro-alimentaire, l’industrie phytosanitaire et le système financier.
Au sortir de la guerre, l’intensification des pratiques agricoles, la simplification des modèles culturaux, etc., ont été largement accompagnées par les pouvoirs publics dans un objectif d’augmentation de la production. Le modèle est toujours encouragé par un système d’aide et des politiques agricoles qui évoluent très peu. L’encastrement de l’agriculture dans un complexe économique assez rigide retarde les évolutions nécessaires.
Mode de reconnaissance : Pas de signe de reconnaissance externe. Certains pointeront d’ailleurs que contrairement à l’agriculture biologique, elle n’a pas à payer pour se distinguer. Certes, le citoyen, consommateur et contribuable paie trois fois : coût des aides à la production, des denrées et de la dépollution.
Maître mot : Compétitivité et rentabilité (même si pour beaucoup, cela devrait plutôt se traduire par obsession productiviste).
En savoir plus : Difficile de donner des références, car peu d’acteurs s’affichent comme promoteurs de l’agriculture conventionnelle.
Il s’agit d’optimiser économiquement les méthodes conventionnelles, en ayant un usage « raisonné » des intrants chimiques et autres produits phytosanitaires. L’on diminue les doses et les traitements, donc on réduit les atteintes à l’environnement. Une baisse des rendements est consentie, mais en diminuant les charges, on améliore ses marges.
Acteurs/promoteurs : Le réseau Farre (Forum de l’agriculture raisonnée respectueuse de l’environnement).
Mode de reconnaissance : Pas de signe de reconnaissance externe des produits, si ce n’est sur les exploitations affichant leur appartenance au réseau. C’est une démarche s’appuyant sur un référentiel national.
Maître mot : Réduire les intrants sans changer de logique productive. Optimisation (mais tendance à s’interroger sur l’intérêt d’une approche agroécologique).
En savoir plus : site du Farre, Forum de l’agriculture raisonnée respectueuse de l’environnement
Il s’agit de s’intéresser à la parcelle agricole et à ses variabilités internes pour adapter les traitements en s’appuyant sur les technologies type Sig (système d’information géographique), GPS et plus généralement les technologies de l’information et des communications. Les techniques, d’ordre « chirurgical », restent onéreuses pour le commun des agriculteurs.
Acteurs/promoteurs : Quelques agriculteurs férus de technologie ? Ou des agriculteurs exploitants plusieurs centaines d’hectares ?
Intérêt non dissimulé de tout une partie du secteur des hautes technologies. Compatibilité avec l’intensivité classique car on utilise toujours intensivement des intrants, mais la précision peut aussi être utilisée dans une perspective agroécologique.
Mode de reconnaissance : Pas de signe de reconnaissance externe des produits.
Maître mot : Chirurgical grâce aux hautes technologies.
En savoir plus : Un exemple parmi d’autres : Nov&atech en Haute-Normandie
Pratiques agricoles qui privilégient des techniques agroécologiques en les rendant synergiques, en particulier la préservation des sols et la lutte biologique, tout en s’autorisant en cas de problème, le recours aux intrants chimiques.
Acteurs/promoteurs : Des agriculteurs innovants appuyés par la recherche.
Mode de reconnaissance : Pas de signe de reconnaissance externe des produits.
Maître mot : Recherche d’efficacité en fonction du contexte et volonté de réduire les atteintes à l’environnement.
En savoir plus : Organisation internationale de la lutte biologique et intégrée contre les animaux et les plantes nuisibles
Pratiques culturales qui visent à maintenir le potentiel agronomique des sols : non labour, semis direct, cultures intermédiaires, etc. Concerne uniquement les cultures végétales. Essentiellement développée dans les grandes cultures (USA, Brésil, Argentine, Europe)
Acteurs/promoteurs : Base (Bretagne, agriculture, sols, environnement)
Mode de reconnaissance : Pas de signe de reconnaissance externe des produits.
Maître mot : Préservation des sols
En savoir plus : Site Agriculture-de-Conservation.com
Approche qui cherche à combiner un haut niveau de productivité en mobilisant les processus écologiques et subsidiairement les intrants de synthèse.
Elle s’appuie sur l’écologie scientifique et se traduit par le choix de pratiques comme le non-labour et l’utilisation de la vie du sol, le recours aux rotations, l’utilisation de la lutte biologique. Elle concerne les grandes cultures, mais aussi l’arboriculture, le maraîchage et tous les types d’élevage.
Acteurs/promoteurs : Association internationale pour une agriculture écologiquement intensive
Mode de reconnaissance : Pas de signe de reconnaissance des produits.
Maître mot : Utilisation intensive des processus et fonctionnalités écologiques.
En savoir plus : Site de l’AEI
Concept émanant de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). L’écoagriculture conduit à intégrer l’agriculture dans des écosystèmes complexes préexistants de manière à en respecter les grandes lois écologiques.
Acteurs/promoteurs : Organisations de préservation de la nature : parcs naturels, aires protégées…
Mode de reconnaissance : Éventuelle labellisation des produits par les aires protégées.
Maître mot : Agriculture compatible avec des écosystèmes naturels.
En savoir plus : Union internationale pour la conservation de la nature
Travaux de J. A. McNeely et S. J. Scherr.
Troisième palier de la démarche de certification environnementale des exploitations agricoles mise en place à la suite du Grenelle de l’environnement.
Acteurs/promoteurs : Ministère de l’Agriculture et chambres d’agriculture.
Mode de reconnaissance : Certification des exploitations (et non des produits) selon leur degré d’engagement dans des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement.
Maître mot : Distinguer les exploitations les plus performantes sur le plan environnemental
En savoir plus : Site du Ministère de l’Agriculture
Systèmes de production à bas niveau d’intrants, misant sur la préservation de la biodiversité.
Acteurs/promoteurs : Acteurs publics comme les Agences de l’eau, les Parcs naturels régionaux, etc., ayant en charge des politiques de préservation des ressources et agricoles. En lien avec les agriculteurs de leur territoire.
Mode de reconnaissance : Pas de signe de reconnaissance externe des produits.
Maître mot : Valoriser la biodiversité
En savoir plus : European Forum on Nature Conservation and Pastoralism
Mode d’exploitation des terres agricoles associant des plantations d’arbres dans des cultures ou des pâturages.
Acteurs/promoteurs : Les agriculteurs eux-mêmes, avec l’appui de leurs organisations et d’instituts de recherche.
Mode de reconnaissance : Pas de signe de reconnaissance externe des produits. Valoriser l’apport de l’arbre (eau, stock carbone, etc.) dans les pratiques agricoles.
En savoir plus : Association française d’agroforesterie, Agroof
Souvent limitée à ses pratiques techniques de non-utilisation de produits de chimie de synthèse, l’agriculture biologique revêt également des dimensions économiques et sociétales historiquement très fortes. Son développement récent, avec des préoccupations en termes de santé, a pu amoindrir ces dimensions qui remettent en question certaines formes d’organisation des filières économiques (poids de l’industrie agroalimentaire) et pas seulement l’intensification des pratiques agricoles.
Acteurs/promoteurs : Les agriculteurs eux-mêmes et, plus récemment, des acteurs publics, mais aussi des acteurs économiques plus classiques qui ont pu voir un marché à prendre (avec pour corollaire le développement d’une bio industrielle dénoncée par les mouvements historiques de l’agriculture biologique).
Mode de reconnaissance : Labels européen et français (AB), validés par une certification par une tierce personne sur la base d’un cahier des charges précis.
Maître mot : Sans intrants chimiques dans sa version grand public. Liée au terroir, pour ses initiateurs.
En savoir plus : Fédération nationale d’agriculture biologique des régions de France, Agence bio, réglementation sur le site de la Commission européenne
L’agriculture bio, intensive en travail
En France, le « bio » (label AB) a doublé en quatre ans, passant de 12 000 exploitations en 2007 à 24 000 en juin 2012. Les exploitations en agriculture biologique sont généralement plus petites que celles en conventionnelle : elles représentent 3,5 % de la surface agricole de la France (975 00 hectares, dont 1/3 est en conversion fin 2011), mais 4,5 % des exploitations agricoles françaises. En revanche, elles ont davantage recours au travail des hommes (et des femmes !) : une exploitation bio emploie 2,4 unités de travail annuel (UTA, temps de travail d’une personne à temps complet pendant un an) contre 1,5 en moyenne dans l’agriculture conventionnelle. Ramené à la surface, en bio, on emploie en moyenne 4,5 UTA pour 100 hectares de surface agricole utile, contre 2,8 en conventionnel. C’est 57 000 emplois en équivalent temps plein et 7 % de la main d’œuvre agricole française en juin 2012. AC et SC.
Source : Agence bio, données fin 2011 et juin 2012
Considérant que chaque lieu est unique (sol, relief, micro-climat, etc.) et forme un tout, les agriculteurs en biodynamie s’intéressent à la plante en tant qu’être vivant ouvert sur son environnement terrestre et cosmique.
Ils la « cultivent » en respectant deux principes dans la conduite de leurs pratiques culturales (végétales) : l’influence de la lune sur les plantes (tenant compte du calendrier lunaire, des lunes montantes et descendantes, du croisement de la lune avec les constellations du zodiaque) et l’utilisation de préparations qui vont aider la croissance des plantes et les protéger contre les maladies et les ravageurs.
Acteurs/promoteurs : Le père de la biodynamie est Rudolph Steiner. Son développement se fait par les agriculteurs eux-mêmes, en lien avec les organisations qu’ils créent.
Mode de reconnaissance : Pas de signe extérieur de reconnaissance, hormis la marque Demeter.
Maître mot : Mariage de la terre et du ciel.
En savoir plus : Mouvement de l’agriculture biodynamique
« L’agriculture durable s’appuie sur les fondements du développement durable. [Elle] est un moyen de réflexion sur le devenir des exploitations agricoles et plus largement sur la vie des campagnes de demain. Les agriculteurs du réseau ont développé des savoir-faire, souvent simples et empreints de bon sens, qui tendent vers une agriculture à taille humaine, liée au sol, économe en intrants comme en moyens de production. » (Site du Réseau agriculture durable) Démarche dans laquelle s’engagent les agriculteurs, avec l’appui de leurs pairs. L’aspect collectif est important.
Acteurs/promoteurs : Les agriculteurs eux-mêmes, avec l’appui de leurs organisations. Démarche « bottom up » (du bas vers le haut) qui privilégie surtout l’échange de pratiques sur le terrain, de savoirs collectifs et les capitalisent afin de créer des outils utiles aux agriculteurs qui souhaitent s’y engager.
Mode de reconnaissance : Pas de signe de reconnaissance externe des produits. En revanche, l’exploitation est évaluée grâce au diagnostic de durabilité. Le diagnostic du Réseau agriculture durable synthétise trois types d’évaluation de la durabilité (IDEA, Solagro et Fadear).
Maître mot : Économe et autonome
En savoir plus : Site du Réseau agriculture durable, site de la Fédération nationale des Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural
Elle vise à permettre à un maximum d’agriculteurs répartis sur tout le territoire de vivre décemment de leur activité en produisant une alimentation saine et de qualité sans dommage pour l’environnement. Se traduit par l’adoption d’une démarche : engagement à suivre les principes d’une charte, avec l’aide d’outils de diagnostic développés par ses promoteurs. L’aspect collectif est important.
Acteurs/promoteurs : Les agriculteurs eux-mêmes, avec l’appui de leurs organisations. Démarche « bottom up » qui privilégie surtout l’échange de pratiques sur le terrain, de savoirs collectifs et les capitalisent afin de créer des outils.
Mode de reconnaissance : Pas de signe de reconnaissance externe des produits. Charte définie et mise en œuvre par et pour les agriculteurs.
Maître mot : Soucieuse du maintien d’agriculteurs nombreux (et de la transmissibilité des exploitations).
En savoir plus : Site du Réseau de l’agriculture paysanne, Fadear
À la fois science, au croisement de l’agronomie et de l’écologie (vue comme une science qui s’intéresse à la biosphère modifiée par les sociétés), mouvement social et pratique agricole.
Acteurs/promoteurs : Beaucoup s’en réclament, parfois dans des acceptions différentes : monde scientifique, militant (voir « agriculture agro-écologique »), Nations unies…
Maître mot : Agriculture vue comme une ingénierie écologique innovante
En savoir plus : Travaux de l’Inra, du Cirad et de l’Irstea
Olivier De Schutter, « Agroécologie et droit à l’alimentation », rapport présenté à la 16e session du Conseil des droits de l’homme de l’Onu, décembre 2010.
Marie-Monique Robin, Les moissons du futur, 2012 : un film et un livre (La Découverte)
Approche technique et philosophique s’appuyant sur la compréhension des phénomènes biologiques pour permettre la production agricole et la préservation, la régénération de l’environnement.
Acteurs/promoteurs : Les agriculteurs eux-mêmes. Démarche « bottom up » (échange de pratiques, de savoirs collectifs).
Mode de reconnaissance : Pas de signe de reconnaissance externe des produits. Respect des écosystèmes.
En savoir plus : Pierre Rabhi et l’association Terre & humanisme
Agriculture permanente qui mime la nature pour une production abondante. Systèmes proches des systèmes agroforestiers mais avec la présence supplémentaire de plantes pérennes.
Acteurs/promoteurs : Historiquement, l’agronome Rob Hopkins (né en 1968). Les agriculteurs eux-mêmes, en lien avec les organisations qu’ils créent.
Mode de reconnaissance : Pas de signe de reconnaissance externe des produits.
Maître mot : Travailler avec la nature et non pas contre elle.
En savoir plus : Terra Vitae
1 Cf. les travaux de G. Conway et du Cirad