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Dossier : École catholique, école publique ?

À Marseille : une école polarisée mais diverse

Le vieux port de Marseille ©Jddmano/Wikimedia commons/CC
Le vieux port de Marseille ©Jddmano/Wikimedia commons/CC
Dans la Cité phocéenne, le clivage public-privé recoupe largement un clivage social et territorial. Mais les stratégies d’évitement des familles concernent toutes les strates de la société et l’école catholique présente un visage contrasté.

Quelles relations les deux secteurs de l’éducation, privé et public, entretiennent-ils ? Une étude réalisée à Paris et en région parisienne à la fin des années 1970 concluait à une complémentarité, le privé offrant des solutions de rechange diversifiées à des catégories d’élèves qui trouvaient mal leur place dans le secteur public : du « sur mesure1 ». Mais c’était avant la démocratisation du second degré, en un temps où les pratiques d’orientation écumaient sévèrement chaque année les flux d’élèves à partir de la 6e.

Désormais, aux yeux des familles comme pour l’État, le baccalauréat est l’objectif normal des parcours scolaires. Dès lors, les établissements des deux secteurs (écoles, collèges, lycées et lycées professionnels) composent ensemble ce qu’on peut appeler l’offre locale de formation scolaire. D’une problématique de la diversité (des besoins, des convictions et des éthos éducatifs), on est passé à une problématique de l’inégalité (des offres et des positions sociales). Le privé est en concurrence avec le public et la concurrence semble faussée2. Nous tenterons de combiner les deux approches pour saisir les rapports entre les deux secteurs dans le cas très significatif de Marseille, à partir de données inédites décrivant le domicile et les affectations de tous les élèves de la ville entrés en 6e en 2006 et 20093. Évoquons d’abord ce que l’on sait sur les logiques de choix de l’école en France.

Familles « choisissantes » ou « captives »

Quand un choix est possible en pratique entre plusieurs établissements – dans des espaces urbains en général – les familles comparent l’offre. Seules certaines mettent en œuvre un choix : elles se répartissent entre secteur privé et secteur public par dérogation, changeant parfois leur enfant en cours de parcours. D’autres, nombreuses, le feraient si elles le pouvaient. Ce qui les distingue des précédentes est moins le vouloir que le pouvoir et parfois le savoir4. Elles sont « captives » de leur contexte proche en raison des possibilités de transport, du coût…

Le niveau social des familles qui fréquentent les établissements compte pour beaucoup dans la réputation de ceux-ci. Cette échelle des réputations dans une ville reflète largement la hiérarchie sociale du public d’élèves. Elle ne s’y réduit pas cependant : plusieurs études ont souligné la diversité des motivations, notamment de la part des classes moyennes5.

L’espace résidentiel des villes est segmenté, et les contrastes sociaux se retrouvent entre les établissements. Mais aux deux extrémités du spectre défavorisés-favorisés, la composition sociale des établissements est moins hétérogène que le contexte urbain. Il y a moins de mixité scolaire que dans le quartier. À cet égard, les deux secteurs du système éducatif ne sont pas à égalité. À un bout du spectre, on trouve les établissements les plus défavorisés socialement (ils appartiennent d’ordinaire au secteur public) ; à l’autre bout, les établissements les plus favorisés (d’ordinaire du secteur privé). Les premiers ont tendance à perdre leurs élèves, les autres à faire le plein – une tendance accentuée par l’assouplissement (en 2007) des contraintes d’affectation des élèves6.

Qu’en est-il à Marseille ? La ville pourrait être un laboratoire de ces logiques. Son équipement en établissements privés est très développé. Ainsi au niveau des collèges, sur lequel nous avons centré l’investigation, le secteur privé compte 34 établissements – contre 55 dans le public7. Il accueille 30 % des collégiens, pour 70 % dans l’enseignement public, alors que la moyenne française à ce niveau est de 21,6 % (en 2011). La ville est par ailleurs connue pour sa forte coupure socio-résidentielle – quartiers pauvres au nord, riches au sud (où se concentrent les établissements privés) –, une fracture radicalisée par la crise qui a vu le système productif antérieur imploser, tandis que la ville perdait plus de 100 000 habitants. Avec un peu plus de 850 000 habitants aujourd’hui, Marseille n’a pas encore retrouvé son niveau de 1975, même si elle regagne quelques milliers de résidents chaque année depuis les années 2000, des couches moyennes et des cadres principalement.

Une polarisation sociale et scolaire extrême

La dichotomie historique qui divise la Cité phocéenne a été renforcée par la construction dans les années 1960-1970 d’une part importante du parc d’habitat social dans les quartiers nord. Les groupes sociaux défavorisés (population ouvrière, en grande partie immigrée) se concentrent dans les Zus (zones urbaines sensibles) du nord et les quartiers populaires du centre-ville, autour des infrastructures industrielles et portuaires. Les plus aisés prennent leurs distances au sud de la ville sur les sites les plus agréables. Ces caractéristiques, qui structurent la ville de part et d’autre de la Canebière, ont fait de Marseille une ville duale8.

Les chiffres de l’Insee témoignent de l’importance des disparités sociales. Le taux de chômage par îlot9 varie de 10 % au sud à plus de 55 % dans les îlots les plus populaires du centre ville. Les niveaux de diplôme affichent les mêmes contrastes : les cadres sont installés principalement au sud, les ouvriers et les inactifs au nord. Les revenus sont à l’unisson. Les VIIIe et IXe arrondissements ont des revenus médians plus de deux fois supérieurs à celui du IIIe arrondissement (le plus pauvre, en centre-ville).

Globalement, l’offre scolaire retranscrit ces inégalités des territoires. Les établissements en difficulté classés Éclair10 sont concentrés dans les quartiers nord et les quartiers populaires du centre ville. Aucune autre ville française n’en présente autant : il y a 26 collèges Éclair à Marseille (dont 3 du secteur privé), scolarisant près de 11 000 élèves. Dans certains collèges, la proportion des élèves de statut défavorisé dépasse 72 % alors que ceux d’origine favorisée représentent moins de 2 % en 201211, voire moins de 1 %. D’où la « mauvaise image » qui se dégage des « quartiers nord », dont souffrent les élèves et les familles, même si certains établissements de ce secteur conservent une attractivité à l’échelle du quartier.

À l’inverse, les établissements privés abritent en moyenne 37,5 % d’élèves favorisés et seulement 16,5 % d’élèves défavorisés en 2012. Plusieurs établissements (Cluny ou Provence) scolarisent plus de 80 % d’élèves favorisés : la mixité sociale se trouve mieux représentée dans les collèges publics de ces arrondissements. Le secteur d’enseignement fait donc plus que refléter la dichotomie nord-sud de la ville. Il joue un rôle d’amplificateur de la ségrégation sociale. Un constat confirmé par l’analyse du non-respect de la carte scolaire en 6e : les élèves qui ne sont pas dans leur collège de secteur sont 52,7 % en 2009 : un taux très élevé, et ils sont plus souvent dans le secteur privé (55 %) que dans un autre collège public (45 %)12.

Les processus ségrégatifs, urbains et scolaires, débouchent sur des conditions d’apprentissage très inégales pour les élèves. Dans les quartiers nord, les établissements, à mixité sociale réduite et avec une concentration très importante de catégories socioprofessionnelles (CSP) défavorisées, constituent les contextes les moins favorables pour progresser, indépendamment de l’énergie déployée par les enseignants. C’est l’inverse dans les établissements privés socialement sélectifs du sud. Pour 2011, dans le classement des lycées de Marseille fourni par le ministère de l’Éducation nationale, on ne compte qu’un seul établissement public parmi les vingt premiers (le lycée Thiers, en 9e position). Les grands lycées privés du sud figurent en tête.

Baisse du nombre d’élèves défavorisés dans le public

Les transformations récentes des activités économiques et de l’espace résidentiel, avec de grandes opérations de renouvellement urbain (Euroméditerranée...), sont en train de modifier la structure sociale de la ville. Le nombre d’inactifs baisse, celui des positions intermédiaires et des cadres augmente. Mais si la pauvreté baisse, la richesse croît plus vite : le rapport inter-décile des revenus fiscaux a considérablement augmenté entre 1999 et 2009.

L’action conjuguée de la ville et des promoteurs immobiliers a permis l’évolution rapide d’espaces résidentiels. En particulier, en périphérie nord de la ville (Hauts de Sainte-Marthe et Château Gombert) ou en centre-ville (la Joliette et Cité de la Méditerranée), les zones d’aménagement concerté (Zac) connaissent de véritables mutations13. La présence de nouvelles populations modifie les dynamiques scolaires : au nord, l’arrivée de ménages favorisés aiguise les contrastes entre les habitants et parfois entre les quartiers.

Dans le même temps, l’effectif scolaire a baissé (perte de 1773 collégiens entre 2006 et 2012, soit plus de 4 %) et sa structure s’est modifiée. Si les effectifs d’élèves moyens et favorisés sont stables ou en légère hausse, ceux de CSP défavorisées baissent de 16 %, particulièrement entre 2009 et 2012. La baisse n’a pas touché le privé, qui accueille aujourd’hui près de 30 % de la population collégienne et voit par ailleurs son avantage social légèrement modulé. Le nombre de collégiens favorisés s’accroît plus vite dans le public (+ 13,5 % entre 2006 et 2012) que dans le privé (+ 9 %). Ils représentent aujourd’hui 37,5 % de l’effectif dans le privé, contre environ 14 % dans le public. Et le nombre des collégiens défavorisés a davantage baissé dans le secteur public que dans le privé pour atteindre respectivement 44,5 % et 16,5 %14.

Zoom sur un quartier nouveau

Les opérations urbaines ont conduit à une certaine hétérogénéité des quartiers, qui peut stimuler l’évitement scolaire. Celui-ci se développe, on le sait, si les attentes des familles en termes de scolarisation sont décalées par rapport à l’offre ou à l’image de l’établissement de secteur.

Ainsi, en périphérie nord de la ville, la Zac des Hauts de Sainte-Marthe a été créée en 2004. Plus de 300 nouveaux ménages s’y sont installés et, à terme, plus de 3000 logements sont prévus. L’arrivée des classes moyennes et supérieures est visible, avec la multiplication des ensembles résidentiels fermés : un micro entre-soi résidentiel s’y développe15. Mais le quartier (hors Zac) demeure, lui, très populaire avec une majorité de cités HLM et de copropriétés dégradées. Ces différences se retranscrivent dans les choix des parents. À l’entrée en 6e, les classes moyennes et supérieures prennent leurs « distances scolaires ». La composition de l’offre locale (public dégradé et privé diversifié) favorise l’activation des stratégies d’évitement. En 2009, plus des trois quarts des résidents de la Zac évitent ainsi le collège public. Les enfants sont massivement scolarisés dans des établissements privés de proximité. Ce processus accroît la hiérarchisation sociale des établissements privés au sein du quartier. Un de ces collèges se trouve évité par les nouveaux parents les plus aisés : il accueille une majorité d’enfants musulmans et de personnes à plus bas revenus, ainsi que des catégories moyennes. Il a perdu 9 % de ses effectifs en trois ans. Deux autres collèges privés de proximité scolarisent la moitié des élèves « évitants » du quartier. Mais les familles se dirigent aussi vers deux collèges publics et trois collèges privés du centre ville, à tonalité sociale mixte. Dans ce contexte d’hétérogénéité urbaine, on observe donc un éclatement des lieux de scolarisation dans la ville ainsi qu’une diversification des stratégies des familles.

De la diversité du privé

Néanmoins,  à Marseille, la ségrégation sociale entre établissements n’augmente pas, voire décroît, à la différence de ce qui se passe dans les autres grandes villes françaises16. Pour expliquer ce fait, il faut prendre en compte les changements démographiques, l’hétérogénéité du secteur privé et l’importance des établissements à tonalité sociale intermédiaire des deux secteurs. C’est en effet tout l’éventail des catégories sociales, y compris les catégories moyennes et populaires17, qui recourt à l’évitement, principalement en direction d’établissements socialement mixtes – tant publics que privés.

Nous avons réparti l’ensemble des 89 collèges marseillais en trois catégories en fonction de leur composition sociale18. La catégorie 1 comprend les établissements où le taux d’élèves « favorisés » (fichiers du rectorat) dépasse 30 %. La catégorie 3, ceux où le taux d’élèves défavorisés dépasse 55 %. La catégorie 2 regroupe tous les autres : les catégories sociales intermédiaires (cadres moyens et professions intermédiaires, commerçants, employés…) y dépassent ou avoisinent 50 %.

La distribution des collèges privés dans cette configuration témoigne de la diversité des fonctions sociales et scolaires qu’ils remplissent. Certains occupent de longue date le créneau de l’excellence sociale et scolaire. Ils appartiennent à la catégorie 1, et même ils l’incarnent à Marseille tant ils la dominent : ils accueillent deux fois plus d’élèves que les collèges publics de cette catégorie, dans trois fois plus d’établissements. On y compte les grandes institutions congréganistes, Provence et Lacordaire, respectivement sous tutelle jésuite et dominicaine, ainsi que d’autres congrégations enseignantes et deux institutions juives. Les collèges sont fréquemment inscrits dans des ensembles école-collège-lycée, et les lycées occupent la tête du classement au baccalauréat pour Marseille.

À l’opposé, d’autres établissements privés (écoles, collèges, lycées et lycées professionnels) à recrutement très défavorisé appartiennent à la catégorie 3. Quatre collèges : 3 catholiques sous tutelle diocésaine, et un géré par une association d’éducation populaire. 3 d’entre eux ont un statut de Rar-Éclair, ce qui ne se trouve qu’à Marseille. Avec moins d’un millier d’élèves, ces collèges accueillent 8,2 % de l’effectif qui étudie en collège défavorisé. Déjà implantés en milieu populaire, ils ont vu progressivement les familles d’origine maghrébine et comorienne remplacer les italiennes, espagnoles et arméniennes. On y trouve aujourd’hui un très fort taux d’élèves de culture musulmane. Les établissements catholiques de cette catégorie bénéficient d’un accompagnement diocésain pour traiter de la rencontre des religions et des cultures. Enfin, le privé est bien représenté dans la catégorie 2, dont ils accueillent 20 % des élèves : 12 collèges, la plupart sous tutelle congréganiste.

Pour des raisons bien différentes, il n’y a pas véritablement de concurrence entre secteurs dans les catégories extrêmes. Les établissements privés d’élite, spécialisés sur la clientèle des cadres et professions supérieures, fonctionnent quasiment en autarcie dans le système local. Quant à la catégorie défavorisée, les rapports ne sont pas vécus comme concurrentiels dans ces espaces urbains très stigmatisés. Les acteurs ont le sentiment d’accueillir les mêmes populations et d’avoir les mêmes difficultés.

Dans la catégorie intermédiaire, en revanche, la concurrence est vive, voire très vive lorsque certains équilibres micro-locaux se rompent, mais elle se traduit de façon variable sur le territoire. Dans le sud, l’évitement passe majoritairement, en 2009, par un recours au privé qui s’explique par la composition favorisée des quartiers et par la forte présence des établissements privés. À l’est, le recours au privé est moindre (moins de la moitié des « évitants ») : l’offre scolaire publique est moins dégradée et les établissements privés sont moins nombreux19. Au nord enfin, les secteurs où le recours au privé est majoritaire connaissent d’importantes recompositions territoriales (Sainte-Marthe, Château-Gombert, L’Estaque) et un renouvellement de la population.

Entre élitisme et dialogue interculturel

La polarisation sociale du système éducatif est flagrante à Marseille. Les recrutements contrastés des établissements reflètent, en les accusant, les contrastes urbains. À la différence de ce qui s’est passé ailleurs en France, la décision d’assouplir la sectorisation scolaire n’a pas eu pour effet d’accroître la ségrégation sociale entre établissements ni entre secteurs, même si celle-ci demeure élevée. Elle a toutefois accru l’évitement scolaire, qui concerne désormais plus de la moitié de la population collégienne : il est pour ainsi dire devenu la norme. Fait remarquable, il s’exerce dans toutes les catégories sociales, quoique plus fréquent dans les catégories supérieures. Les flux d’évitement s’orientent majoritairement vers les établissements de tonalité sociale mixte, nombreux à Marseille, publics et privés. Les recompositions urbaines récentes confirment ces tendances. Il en résulte un tableau complexe, éclaté en situations disparates.

L’école catholique à Marseille ne symbolise ni ne traduit les mêmes attentes selon les quartiers et les populations. Dans les périphéries de l’arc nord, l’offre scolaire privée, diversifiée, apparaît pour certaines populations aisées comme un refuge associé à leur choix résidentiel excentré, tandis que pour certains parents d’élèves défavorisés, elle représente un meilleur encadrement des enfants et un moyen de « sortir de la cité ». Dans les quartiers aisés du sud, l’école catholique représente « l’excellence scolaire ». Elle agit comme un marqueur social favorisant l’élitisme et l’entre soi. Parmi les classes moyennes nombreuses en centre ville, elle est recherchée pour la sécurité qu’elle paraît offrir, même pour des élèves dont les résultats scolaires ne sont pas très bons. Le savoir-faire et l’engagement de certaines congrégations orientées vers l’éducation populaire sont très appréciés. Don Bosco, Saint Vincent de Paul, La Salle ont des implantations sur la ville et leurs lycées et lycées professionnels figurent au palmarès du bac à Marseille. Enfin, dans les quartiers anciennement dévolus à l’accueil des immigrés pauvres, il existe quelques écoles et établissements catholiques dont la clientèle est presque entièrement composée d’enfants d’immigrés musulmans. Ils entretiennent avec leurs voisins du secteur public des relations plutôt cordiales. Par leur situation, ils sont les laboratoires d’une éducation interculturelle d’un genre singulier en France, car elle inclut une dimension interreligieuse tout en assumant la laïcité.

Les auteures tiennent à remercier Élisabeth Dorier, Sylvain Broccolichi et Pierre Merle pour leurs conseils.


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1 Robert Ballion, « L’enseignement privé, une ‘école sur mesure’ ? », Revue française de sociologie, n°21, 1980, pp. 203-231.

2 Pierre Merle, La ségrégation scolaire, La Découverte, 2012, p. 76.

3 Le travail d’équipe de l’axe TRAMES, mené ces dernières années au sein du LPED, ainsi que le programme de recherche Plan urbanisme construction architecture (Puca) « Les enclaves résidentielles à Marseille. Logiques spatiales, formes et représentations », ont permis d’identifier des hypothèses de recherches fortes à Marseille et de mobiliser de nombreuses données communes. Ce travail collectif a constitué le point de départ de la thèse de Gwenaëlle Audren et a orienté les principaux axes de sa recherche : « Espace scolaire, espace urbain : quelles interactions sociales dans la géographie scolaire à Marseille ? », thèse de géographie, Université d’Aix-Marseille (en cours).

4 Sylvain Broccolichi, « Inquiétudes parentales et sens des migrations d’élèves. L’évitement croissant des collèges publics dans un district de la banlieue parisienne », Les dossiers d’éducation et formation, 101, 1997, pp. 103-123.

5 Marco Oberti, L’école dans la ville : ségrégation–mixité–carte scolaire, Presses de Sciences-Po, 2007 ; Agnès Van Zanten, Choisir son école, Puf, 2009.

6 Merle, 2012, op. cit.

7 On compte en outre 9 établissements scolaires privés hors contrat de différentes confessions (un collège musulman dans les quartiers nord et plusieurs écoles israélites).

8 André Donzel, « Ville et intégration : le creuset marseillais », Faire savoirs, n° 5, 2005.

9 On parle d’Iris (îlots regroupés pour l’information statistique), cf. recensement 2006.

10 Éclair : École, collège, lycée pour l’innovation et la réussite.

11 La catégorie « favorisés » construite par le rectorat comprend les professions libérales et cadres privés et publics, ainsi que les enseignants. Ce taux s’élève à 1,63 % dans les collèges Éclair.

12 Les données sur l’évitement présentées pour Marseille proviennent de traitements inédits réalisés par G. Audren. Le niveau du collège a été privilégié. Tous les élèves entrant en 6e en 2006 et 2009 ont été géolocalisés et les fichiers de l’Insee couplés à ceux du rectorat dans les analyses.

13 Élisabeth Dorier (coord.), Isabelle Berry-Chikhaoui, Sébastien Bridier, Virginie Baby-Collin, Gwenaëlle Audren, Jérémy Garniaux, « La diffusion des ensembles résidentiels fermés à Marseille. Les urbanités d’une ville fragmentée », rapport de recherche rendu au Puca, 206 p.

14 L’effectif des collèges en Éclair est stable en moyenne, de même que le taux d’élèves défavorisés dans ces établissements.

15 É. Dorier et al., op. cit.

16 Merle, ibidem.

17 Les individus de la catégorie « défavorisés » (36 % des collégiens) forment le tiers des « évitants » ; la catégorie « moyens » forme à la fois 40 % des « évitants » et des effectifs collégiens ; la catégorie « favorisés » forme le quart des « évitants » pour 21 % de la population collégienne.

18 Cette méthode s’inspire de Choukri Ben Ayed, Sylvain Broccolichi, Brigitte Monfroy, « La politique d’assouplissement de la carte scolaire a-t-elle atténué ou accentué la ségrégation sociale au collège ? »  (à paraître).

19 De fait, le seul quartier où il y a un collège privé est aussi le seul qui enregistre un recours au privé plus important.


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