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Dossier : Sauvés par la révolution numérique ?

Transition écologique : quelle révolution ?

Centrale solaire photovoltaïque Nellis Solar Power Plant, Nevada,  États-Unis : 72 000 panneaux solaires sur 54 ha.
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Si l’attention politique et médiatique s’est portée sur la « troisième révolution industrielle » de Rifkin, non sans susciter de vigoureuses critiques, celle-ci porte en germe une véritable révolution sociale. Mais une société de la transition écologique ne fera pas l’économie d’une « révolution de soi », sorte de cure de désintoxication au consumérisme.

À l’heure de la transition écologique, de nombreux modèles de changement s’affrontent en vue de définir et de préciser la voie à suivre. On peut en retenir quatre fondamentaux : le modèle individuel (« volontariste »), celui du no impact man, l’individu qui cherche à réduire son empreinte écologique sur la planète, mais qui a toutes les chances de se sentir un peu seul en l’absence d’un mouvement collectif ; le modèle institutionnel (« régulationniste ») qui, à défaut de s’imposer dans une politique d’ensemble ambitieuse, multiplie les incitations et les réglementations, au risque de perdre au passage le moteur du changement ; le modèle industriel (« énergétiste »), où l’innovation est apportée par les énergies renouvelables, mais qui encourage une confiscation des initiatives et des décisions par les experts et le marché ; enfin, le modèle sociétal (« émergentiste »), qui repose, comme dans les « villes en transition », sur l’initiative d’avant-garde d’individus organisés en communauté, mais pour lequel le défi est d’entretenir durablement la flamme de l’utopie.

C’est sur le modèle industriel que l’attention se porte en priorité, notamment celui de la troisième révolution industrielle (« TRI ») de Jeremy Rifkin, au regard du crédit sans limite que semble lui accorder l’Europe. Or, à la lecture des propositions de Rifkin, il est permis de se demander si celui-ci n’en appelle pas dans le même mouvement à une sorte de troisième révolution sociale (« TRS »). Sous sa plume, en effet, la révolution industrielle est censée accoucher ou s’accompagner d’une révolution sociale, la seconde étant plus une conséquence qu’une condition de la première. On peut tenter de cerner un peu mieux quelle relation ce modèle industriel entretient avec le modèle social du changement dans l’optique d’une transition écologique. Au-delà de la querelle de priorité (le primat de l’industrie contre celui de la société), ce sont les limites du modèle de troisième révolution industrielle et sociale qu’il convient d’interroger.

Un modèle peut en cacher un autre

Le modèle de la troisième révolution industrielle n’est pas le seul du genre (cf. le scénario NégaWatt, par exemple), mais c’est celui qui, à tort ou à raison, a le plus le vent en poupe. Il propose de mettre en place un plan de transition écologique étalé sur plusieurs années, voire sur plusieurs décennies, qui repose sur le développement des énergies renouvelables (solaire, éolien, hydraulique,…). Il est souvent résumé en un ensemble formant un système intégré de cinq piliers industriels, qui s’incarnent dans une série d’options alternatives en matière d’énergie, d’habitat, d’équipement, de réseau et de transport :

1) Une autre énergie : Passer d’un régime d’énergie fossile fondée sur le carbone à un régime d’énergie renouvelable. (2) Un autre habitat : Reconfigurer le parc immobilier mondial en transformant chaque logement en mini-centrale électrique capable de collecter sur site des énergies renouvelables. (3) Un autre équipement : Installer dans chaque bâtiment et dans toute l’infrastructure de la société des technologies de l’hydrogène et autres moyens de stockage pour conserver l’énergie renouvelable intermittente et garantir la satisfaction de la demande par une offre fiable et continue d’électricité verte. (4) Un autre réseau : Utiliser la technologie de communication d’Internet pour convertir le réseau électrique en réseau intelligent, auquel des millions de personnes pourront renvoyer de l’énergie verte produite sur leur maison ou à proximité afin de la partager avec d’autres dans des communaux en source ouverte, un peu comme on produit et partage l’information sur Internet. (5) Un autre transport : Rééquiper la flotte mondiale des moyens de transport – voitures, bus, camions, trains – avec des véhicules à pile à combustible et des véhicules électriques alimentés par des énergies renouvelables produites sur des millions de sites bâtis, et créer des stations de charge dans tous les pays et continents où chacun peut acheter et vendre de l’électricité sur le réseau électrique distribué.

Il s’agit en somme de faire de chaque habitat une petite centrale énergétique en visant une autarcie individuelle qui permet la consommation des ménages et l’échange avec d’autres au moyen d’une sorte d’internet de l’énergie. Cependant, comme il s’agit d’énergies renouvelables qui ne sont pas produites en continu, mais seulement par intermittence (vent, soleil,…), le stockage de l’énergie est assuré notamment par des piles à combustible qui utilisent la technique de l’hydrogène.

Il reste que ce projet porte en lui un autre modèle, celui d’une troisième révolution sociale (TRS), dont les rapports avec le précédent sont loin d’être clairs. Ce sont pour ainsi dire les « cinq piliers sociaux », non présentés ou assumés comme tels, qui accompagnent la révolution industrielle et concernent l’organisation, la richesse, la coopération, l’éducation et le travail :

(1) Une autre organisation : Évoluer vers une économie distribuée et coopérative fondée sur un pouvoir latéral où des organisations de tailles plus réduites se développent et innovent sur la base de relations décentralisées et non hiérarchiques. (2) Une autre richesse : Sortir de la mondialisation en faisant primer le capital social sur le capital financier et en donnant la priorité à une qualité de vie dans laquelle la liberté repose sur les liens sociaux. (3) Une autre coopération : Dépasser la compétition en passant de la propriété fondée sur la possession et l’exclusion à l’accès fondé sur le partage et l’inclusion ainsi qu’à la coopération entre acteurs (État, entreprise, société civile) en vue d’un changement durable. (4) Une autre éducation : préparer les élèves à penser et à agir en tant qu’éléments d’une biosphère commune, devenue lieu de l’expérience et de l’apprentissage, et faire de l’intelligence une expérience que l’on partage. (5) Un autre travail : Redéfinir le travail, au-delà de l’enjeu de subsistance, par le « jeu profond » d’une activité libre, et par le développement du capital social au sein du Tiers-secteur associatif, appelé à devenir à terme le secteur dominant.

Cette mutation de l’économie s’accompagne d’un changement radical dans la conception même de la richesse et du travail.

Cette mutation de l’économie vers une organisation distribuée et coopérative s’accompagne d’un changement radical dans la conception même de la richesse, de l’éducation et du travail. Il semble toutefois qu’une sorte de « main invisible » opère en faisant converger les intérêts de tous sur la base d’un « intérêt bien compris » qui s’impose avec évidence, d’une manière non autoritaire.

Les critiques de la troisième révolution industrielle et sociale

Chez Rifkin, le modèle social de la transition entretient avec le modèle industriel un rapport tel que les changements sociaux apparaissent comme la conséquence, et non comme la condition des changements industriels, ouvrant ainsi la voie à une série de critiques.

La critique historique conteste l’idéologie de la rupture qui fait son miel de l’analogie avec les révolutions industrielles précédentes. L’examen de ces révolutions montre qu’elles s’accomplissent par une succession de petits pas, et non par une franche coupure qui distinguerait de façon claire et nette un avant et un après. Surtout, cet examen aboutit au rejet du déterminisme technique, le changement industriel étant dépendant à chaque fois d’un contexte social ou national spécifique. Or, pour Rifkin, « les régimes énergétiques déterminent (c’est moi qui souligne) la nature des civilisations – leur façon de s’organiser, de répartir les fruits de l’activité économique et des échanges, d’exercer le pouvoir politique et de structurer les relations sociales ».

La critique technique, quant à elle, questionne la cohérence des piliers, et plus précisément, le problème de rendement lié à la chaîne de conversion de l’énergie, ainsi que le choix préférentiel de l’hydrogène et des high tech. L’idée n’est pas nouvelle de produire de l’hydrogène avec l’électricité en surplus de sources intermittentes, ce qui est une forme de stockage chimique de cette énergie. Mais elle se heurte au problème du rendement : à chaque conversion d’énergie, il y a des pertes qui se montent aux deux tiers au total. Enfin, il est permis de penser que la polarisation sur les high tech (notamment les « smart grids », ces réseaux de transport d’énergie « intelligents ») occulte la voie alternative des low tech, les techniques simples de conception et de fabrication qui se révèlent beaucoup moins voraces en matière et en énergie.

La critique économique souligne l’illusion d’une abondance supposée des ressources garantie par le recours aux énergies renouvelables. En réalité, le déploiement des techniques en vue d’une production d’énergie par tout un chacun nécessite de grandes quantités de matières premières, minerais ou terres rares, dont les réserves ne sont pas infinies. Il y aura donc là aussi des pics de production, comme pour le pétrole, et l’énergie, loin de devenir quasi-gratuite, comme le suggère Rifkin, restera chère. Enfin, il n’est pas du tout acquis que l’essentiel de l’économie devienne le secteur non-marchand, à moins, en effet, d’aller jusqu’au bout d’une révolution sociale profonde et radicale.

Rifkin s’adresserait davantage aux élites qu’aux populations, en contradiction avec sa doctrine du pouvoir latéral.

Pour terminer, la critique politique adresse au modèle de la « troisième révolution industrielle et sociale » le reproche majeur d’être en contradiction dans son application avec le contenu qu’il préconise. Devenu une sorte de « gourou du gotha européen » (Jean Gadrey), Rifkin s’adresserait davantage aux élites qu’aux populations, en contradiction flagrante avec sa doctrine du pouvoir latéral. Ce modèle de révolution sans violence piloté par le haut semble se passer aisément de l’avis et du concours des citoyens. Le primat du modèle industriel sur le modèle social condamnerait alors cette « révolution » à n’être qu’une affaire d’experts et de décideurs tentés par un pilotage technocratique et oligarchique du changement.

L’ensemble de ces critiques est bien repris dans le jugement sans appel d’un groupe d’experts et de militants de l’écologie, pour qui La « Troisième Révolution » de Rifkin n’aura pas lieu : « Cette nouvelle utopie technicienne est hors-sol et invente un nouveau mythe qui rejoint celui de la transition énergétique, conciliant l’inconciliable : croissance verte autoproclamée et pénurie de matière, entropie et expansion miraculeuse des énergies, liberté individuelle et société de contrôle » .

Le problème du changement écologique

Le problème essentiel du modèle de Rifkin, c’est qu’il est traversé par une indétermination fondamentale concernant la sortie du système actuel qui participe de son ambivalence, mais aussi de son succès. Il reste encore à montrer qu’une révolution doublement industrielle et sociale, érigée en accomplissement de la prophétie, pourrait se produire sans réellement changer le cœur du système.

Il reste à montrer qu’une révolution industrielle et sociale pourrait se produire sans réellement changer le cœur du système.

Logiquement, la révolution que Rifkin appelle de ses vœux, sans impliquer à l’évidence un retour au communisme, suppose une sortie du capitalisme. Mais peut-être Rifkin ne peut-il pas le dire en ces termes, pour tout un ensemble de raisons liées notamment à son souci de mobiliser le plus grand nombre. Ou peut-être parce que, dans le fond, il demeure encore lui-même prisonnier d’un certain imaginaire du développement – de l’emploi, sinon de la croissance. C’est ainsi qu’il mêle le nouveau et l’ancien dans un syncrétisme aussi périlleux que peuvent l’être toutes les troisièmes voies. Or, ce nouveau système qu’il propose a un nom : c’est une variété de « capitalo-communisme », c’est-à-dire une mise en commun du capital, désormais social plutôt que financier. Le capital continue d’exister, mais il est partagé et distribué pour une large partie de ses détenteurs selon un autre régime de propriété et d’échange fondé sur la communauté, la socialité et la gratuité.

Il s’agit sans conteste d’une utopie de la transition écologique, mais elle n’a quelque chance de se réaliser, au moins de façon partielle, que si l’on opte pour une transition différentielle à plusieurs acteurs et à plusieurs vitesses. Le modèle de Rifkin, en effet, malgré le dualisme qu’il introduit entre secteur marchand et non marchand, est encore trop peu différencié pour prétendre être en capacité de surmonter ses contradictions. Le modèle alternatif que proposent Bourg et Ansperger, par exemple, suggère de faire la différence entre styles, genres et modes de vie, ainsi qu’entre plusieurs rythmes de transition écologique. Un style de vie s’oppose à un genre de vie en ceci qu’il relève d’une liberté individuelle d’option (alimentation, habillement, religion,…) dégagée de la contrainte collective. Le choix individuel peut être dans nombre de cas satisfait par le marché, mais si les choix peuvent être influencés par des facteurs sociaux, tels que la mode, le groupe, la famille, ils ne sont pas déterminés par eux, comme dans un genre de vie. Un mode de vie, en comparaison, se distingue des deux précédents comme un plan intermédiaire situé entre liberté individuelle et contrainte collective.

Bourg et Ansperger défendent l’idée d’une « organisation plurielle de la société, avec des trajectoires différenciées mais ouvertes, les individus pouvant à tout moment “migrer” de l’une vers l’autre... il s’agit (1) de pluraliser les rythmes et les trajectoires vers une transition écologique, avec des formes d’“écologisation” différentes, et (2) d’orchestrer la “mobilité ascendante” graduelle des individus et des collectifs vers les formes d’écologisation de plus en plus adéquates aux défis de l’Anthropocène… L’objectif serait alors de permettre à des collectifs d’expérimenter des modes de vie nouveaux, ayant comme “attracteur” un nouveau genre de vie fortement distinct du genre de vie dominant ». On pourrait ainsi distinguer les acteurs protégés des acteurs exposés à la dure compétition mondiale, ainsi que des acteurs en « trajectoire expérimentale de transition », les seuls à réellement rompre avec le modèle dominant.

Dans cette ligne, une autre hypothèse mériterait d’être approfondie, celle de l’interaction spéculaire proposée par le philosophe Vullierme, qui éclaire bien des résistances au changement écologique. La société soumise au processus de l’interaction spéculaire est un système de représentations croisées entre individus dans laquelle l’image de soi est médiatisée par celle que les autres ont de moi. Cela revient à dire, en somme, que je fais mes choix et prends mes décisions non pas en me regardant « droit dans les yeux » dans un miroir (figure symbolique de la conscience), mais en prêtant attention au regard que les autres, qui sont autant de miroirs de moi-même (figures symboliques de l’altérité), portent sur moi. Selon cette vue, un citoyen ordinaire ne fait pas que collecter de l’information qui enrichit sa connaissance en vue de l’action ou de la décision. Car il ne réfléchit pas qu’à son seul comportement et intègre de façon essentielle dans ses choix de vie l’image de soi aux yeux des autres.

C’est ainsi que le déni collectif de l’urgence écologique est issu de cette attente réflexive qui me fait faire un détour par le jugement d’autrui : que vont dire et faire mon voisin, mon ami, ou mon rival ? Que vont-ils penser de moi ? Il s’ensuit pour la cause de la transition écologique qu’il ne suffit pas d’additionner les volontés individuelles pour changer les comportements collectifs.

De l’industrie de transition à la société de transition

Il faut sans doute ne pas prendre pour argent comptant le projet révolutionnaire de la TRI, fut-il élargi à celui de la TRS, ou soumis à l’épreuve d’applications et d’adaptations contextuelles. Car l’innovation industrielle ne résoudra pas le problème du changement de système, ni celui de l’innovation sociale nécessaire : rien ne dit que l’infrastructure créera, comme par magie, la superstructure adéquate… De ce point de vue, il manque sans doute à Rifkin une réflexion plus approfondie sur une théorie et une pratique des communs qui, au-delà de l’appel au pouvoir latéral, identifie les conditions d’une « société en action ». C’est en effet dans l’action des citoyens, de personnes privées qui prennent en charge les affaires publiques en se dotant de règles propres, en créant un sens nouveau ordonné à une visée de bien commun, que les contradictions de l’État et du marché ont quelque chance de se résorber.

La transition écologique appelle un changement qui est l’équivalent d’une cure de désintoxication à grande échelle.

Il reste que la transition écologique, même si cela est difficile à entendre et à admettre, appelle un processus de changement qui est l’équivalent d’une cure de désintoxication à grande échelle. Et ce changement assez radical de nos habitudes passe, ni plus ni moins, par l’abandon d’un certain mode de vie qui jusqu’alors fut la norme, du moins en Occident. On serait donc bien inspiré, si l’on veut avoir ne serait-ce qu’une petite idée de la nature du changement qui nous attend, d’examiner pourquoi et comment des personnes plongées dans l’addiction sortent de la consommation de drogue, tabac ou alcool… On peut toujours tempérer la dureté du changement par la référence au bonheur, afin de mieux faire passer la pilule ou la potion un tantinet amère – comme par exemple, dans l’accès à une « sobriété heureuse » (Pierre Rabhi). Mais le fond de l’affaire est le consentement des individus et des groupes à un sacrifice dans une société qui est tout sauf sacrificielle.

Derrière le passage de l’industrie à la société de transition, c’est un défi majeur qui se dessine, et qui ne se résume pas à la lutte entre partisans de l’ancien système et partisans du nouveau. Le conflit porte le débat sur le terrain d’une définition commune de ce qu’est l’homme, l’humanité et la vie humaine dans le monde à venir. Le combat écologique est en fait un combat anthropologique, non seulement pour une autre relation de la société à la nature, mais, plus radicalement, pour une certaine idée de l’humanité de l’homme et du genre d’existence que chacun peut espérer vivre sur Terre. Ce combat est celui d’un humanisme écologique, en somme, qui fait de la révolution de soi, si possible avec les autres, mais parfois sans eux, un des leviers importants de la sortie de ce que Jackson appelle la « cage de fer du consumérisme », sorte de nouvelle théodicée séculière de l’époque.

La question est posée avec urgence et gravité à chacun d’entre nous : que suis-je prêt à changer dans ma vie, ici et maintenant, pour contribuer à la transition écologique ?



Pour ne prendre qu’un exemple : « La tâche prioritaire de l’Union européenne dans la première moitié du XXIe siècle sera – pour citer Jeremy Rifkin – d’ouvrir la voie de la troisième révolution industrielle…Il y va de l’avenir de l’Union européenne", disait Hans-Gert Pöttering, Président du Parlement Européen, en juin 2008.

Jeremy Rifkin, La troisième révolution industrielle. Comment le pouvoir latéral va transformer l’énergie, l’économie et le monde, Les liens qui libèrent, 2012, 380 p.

Idem, pp. 106-107

Sur ce point, voir l’étude historique pénétrante de Patrick Verley, La révolution industrielle, Folio, 1997, 544 p. Voir aussi l’article de F. Jarrige dans ce numéro.

Jeremy Rifkin, La troisième révolution industrielle, op. cit.

Philippe Bihouix, L’âge des Low Tech, Seuil, Paris, 2014, 336 p.

Voir l’article de P. Bihouix dans ce numéro.

Hélène Tordjman et alii, tribune du quotidien Libération, 21/10/2014.

Dominique Bourg, Christian Ansperger, in Dominique Bourg, Carine Dartiguepeyrou et Caroline Gervais (dir.) Les nouveaux modes de vie durables, Paris, Le Bord de l’eau, 2016 (à paraître).

Jean-Louis Vullierme, Le concept de système politique, PUF, Paris, 1989. Je remercie vivement Yves Cochet d’avoir attiré mon attention sur cette contribution majeure – quoique, malheureusement, peu relayée – qui permet de mieux cerner les origines du problème de l’activation du changement écologique, autrement dit, les conditions sociales du passage à l’acte.

Danièle Bourcier, Gilles Hériard Dubreuil, Sylvain Lavelle, La société en action. Une méthode pour la démocratie, Hermann, 2013, 232 p.

Pierre Rabhi, Vers la sobriété heureuse, Actes Sud, 2010, 144 p.

Tim Jackson, "Consumerism as theodicy – an exploration of religions and secular meaning functions", in Lyn Thomas (dir) : Religion, Consumerism and Sustainability, Palgrave MacMillan, 2010.

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