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Depuis quelques années, l’attention s’est portée sur le harcèlement à l’école, un phénomène particulièrement dévastateur pour les élèves qui le subissent. Si, au niveau européen, l’opinion publique et la communauté scientifique étaient mobilisées depuis les années 1970, la sensibilisation à ce type de violence aura été beaucoup plus longue en France. Le phénomène concerne pourtant près d’un élève sur dix. Il touche aussi tous types d’établissements, ce qui n’est pas le cas si l’on analyse plus largement la violence à l’école. Sans augmenter en moyenne1, celle-ci témoigne d’un écart grandissant entre les établissements ordinaires et ceux qui accueillent des publics cumulant difficultés scolaires, sociales et économiques. Avant d’appréhender les réponses à la violence à l’école, et notamment le rôle conféré aux élèves pour améliorer le climat scolaire, nous reviendrons sur l’évolution de l’approche publique et scientifique de la violence à l’école et sur les nouvelles formes d’expression des conflits entre jeunes à l’heure des nouveaux moyens de communication.
Depuis les premiers travaux sur la violence à l’école, l’appréhension du phénomène a connu de nombreuses variations : réaction à la violence symbolique d’un système reproduisant le tri social opéré dans la société, importation des violences des quartiers dans l’école, « effet établissement »2, dont la culture, l’ethos ou le climat peuvent favoriser l’émergence de comportements violents ou d’opposition. Dans la lignée de ces derniers travaux (fin des années 1990)
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