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Dossier : Jeunes vers l'emploi

Passerelles


Les associations sont des acteurs importants pour mobiliser aussi bien les jeunes qui ont décroché que les entreprises ou les responsables des dispositifs publics. Table-ronde avec trois acteurs associatifs.

Projet a posé quatre questions à trois intervenants différents. Pourquoi les acteurs associatifs et les municipalités se sont-ils engagés, par une action de formation, auprès des jeunes en recherche d’emploi ? Comment articuler leurs démarches entre elles, avec l’environnement social des jeunes et avec le monde de l’entreprise ? Quels relais, en particulier dans l’entreprise (apprentissage, contrats spécifiques...) ? Des dispositifs publics, les entreprises de leur territoire, les syndicats, soutiennent-ils leur action ?

Martine Cool

Tous les dispositifs mécaniques d’accès ou de retour à l’emploi ont leurs limites A travers un plan local pour l’insertion et l’emploi (Plie), il s’agit d’aider les personnes les plus en difficulté à mobiliser leurs compétences, en les reliant à celles du territoire où elles habitent. Au Blanc-Mesnil, ce programme, voulu par la municipalité, est tourné vers les jeunes sans qualifications, les bénéficiaires du Rmi et les chômeurs de longue durée. Nous sommes à proximité de la zone de Roissy qui recèle 85 000 emplois (environ 9 000 emplois disponibles par an), mais la commune ne s’est impliquée que très récemment dans le développement économique. Or, autant pour les entreprises que pour les populations en difficulté, partir du territoire doit donner la possibilité de faire du sur-mesure. Avec deux objectifs : accompagnement et efficacité. Chaque personne, notamment chaque jeune, est suivie par un conseiller. Un accompagnement réussi doit déboucher sur un emploi de plus de six mois. Nous sommes naturellement dans des dynamiques longues. Il arrive qu’un jeune, très loin de l’emploi au départ, décroche au bout de cinq mois et arrête son contrat, par peur, par difficulté d’accepter cette nouvelle stabilité. Le suivi individuel doit s’inscrire dans le cadre d’initiatives nouvelles : repérer les filières et les caractéristiques des emplois, puis proposer des passerelles pour y accéder. Soit du côté de la formation, soit du côté de la mobilisation des entreprises, soit des structures d’insertion par l’activité économique.

Nous avons développé un large réseau de partenaires. La démarche que nous proposons risque de prendre les travailleurs sociaux à contre-pied. Nous voulons moins regarder d’abord les handicaps, ou les difficultés, que nous appuyer sur la conviction que toute personne a des ressources qu’il convient de valoriser. Cet écart avec la démarche traditionnelle du travail social n’est pas mince et révèle une vision différente sur le fond.

Avec les entreprises, l’ambition est de nouer de vrais partenariats, bien au-delà de ce qui est engagé avec elles par le suivi individuel de tel ou tel candidat. Ainsi, avec Aéroports de Paris, nous avons mené une expérience qui comporte plusieurs volets. Par le biais de sa fondation, ADP a soutenu une action de formation pour préparer les personnes en grande difficulté à percevoir ce qu’est la vie d’une entreprise, sur le site de Roissy, très proche. Un voyage à Londres a été intégré à la formation pour élargir l’univers géographique des stagiaires et les familiariser avec des personnes qui viennent du bout du monde. Des pré-requis pour l’emploi sont ainsi peu à peu mis en place, en développant une capacité de socialisation, en permettant la maîtrise de l’anglais et en donnant une vraie compétence professionnelle. Avec ADP, nous avons entrepris aussi de développer des services aux salariés, ce qui fournit une activité substantielle à la repasserie dont nous avons suscité la création. L’enjeu est de mobiliser les ressources de notre territoire. La municipalité a longtemps gardé une attitude défensive vis-à-vis des entreprises, elle a longtemps considéré que son rôle était d’abord de soutenir les travailleurs en lutte. Or les délocalisations, à petite échelle, sont nombreuses. Beaucoup d’entreprises, notamment de logistique, déménagent vers les communes limitrophes qui ont développé des politiques plus attractives.

On n’en est vraiment qu’au début de la mobilisation des entreprises. Il n’y a pas de recettes : une entreprise, c’est compliqué. Certes, beaucoup signent des chartes avec les collectivités territoriales. Mais en même temps, les limites apparaissent vite. Les engagements d’une entreprise, jusqu’où impliquent-ils les sous-traitants ? Les clauses qui doivent servir, par exemple, à ce que les chantiers, comme ceux de rénovation urbaine, impliquent des entreprises qui offrent des postes d’insertion ou fassent appel à des entreprises d’insertion, se heurtent à des limites. Le dispositif est compliqué, il implique vraiment du sur-mesure. Il y a certes un potentiel énorme avec la rénovation urbaine de la Seine Saint-Denis, mais il faudrait pouvoir décliner cela avec tous les sous-traitants des grandes entreprises qui répondent à l’appel d’offre

L’implication des familles est encore plus modeste. Les personnes que nous voyons ont souvent des liens relativement distendus avec leurs proches : foyers monoparentaux, cohabitation avec des cousins… Une extrême mobilité ne facilite pas la mobilisation de ressources et la création d’un vrai réseau de soutien.

Les Plie sont aujourd’hui dans une problématique de survie. Les fonds européens pour la cohésion sociale représentent 50 % de nos ressources, sont en nette diminution en raison de l’arrivée des pays d’Europe de l’Est dans l’Union européenne. Par ailleurs, les pouvoirs publics ont de plus en plus tendance à privilégier les dispositifs courts d’accès à l’emploi, laissant de côté les personnes les plus en difficultés qui ont besoin de parcours plus longs. Parfois, le chemin est long, rien n’est jamais gagné. Avec le projet mené avec ADP, nous avons pu faire rentrer dans l’emploi des jeunes qui étaient loin. Au bout de quelques mois, nous les avons vus physiquement changer, s’habiller autrement. Tous ont tellement cru que c’était gagné que durant le dernier mois de la formation, ils ne venaient plus en cours : ils ne trouvaient plus cela nécessaire. Ils étaient convaincus que les entreprises qui les avaient vus en stage allaient les embaucher. Or, d’une certaine manière, il y a de tels fossés, qu’il n’y a jamais rien d’acquis.

Nous sommes donc dans une situation assez schizophrénique. Il faut se bagarrer pour continuer d’exister et d’un autre côté, nous avons plein d’idées, de projets. L’essentiel à nos yeux serait cependant de remettre des moyens en amont des parcours vers l’emploi. Au lieu d’en rester à une logique du plus court terme, dominée par l’ambition de faire du chiffre. Si l’on fait baisser le nombre de demandeurs d’emploi, ce qui est heureux, on ne s’attaque guère au noyau dur du chômage.

Si je pouvais formuler un rêve, ce serait de supprimer tous les dispositifs qui s’empilent les uns sur les autres, pour remettre à plat les politiques de l’emploi, susciter la créativité, et accepter de donner du temps au temps.

Georges Jousse

La déshérence d’une part importante de la jeunesse (150 000 sortent chaque année du système scolaire sans aucune qualification) pose à notre société une question redoutable : comment vivre avec ces jeunes qui se jugent inutiles parce qu’ils n’ont pas de place dans l’échange économique et social ? C’est pour apporter un début de réponse qu’avec notre association de formation et les autres centres de formation associés du Réseau ignatien nous avons misé sur la priorité de nos recherches/actions en faveur du public des jeunes en difficulté d’insertion.

La formation professionnelle est un chemin d’accès à « l’utilité » pour d’autres que soi et simultanément fondation pour une valorisation de soi-même. Elle cherche la rencontre avec des jeunes qui ont le sentiment de vivre dans une impasse, sans horizon et enfermés dans leur cité et son histoire, repliés, révoltés et sans boussole, solidaires dans « le rien ». Une jeunesse exclue, et stigmatisée dès l’école qui l’a jugée inapte, se construit un monde où les codes sont retournés. La formation professionnelle, pensée comme une échappée vers un avenir à écrire et un lieu de projet, peut alors aider à reconstruire l’espoir. Elle n’est pas miracle mais aiguillon.

Mettre en relation notre travail de formation avec celui d’autres acteurs sociaux est une obligation. Un jeune en difficulté d’insertion et qui accepte d’entrer en formation accepte de remettre en question tout un pan de sa vie. L’accueillir dans une telle démarche suppose la prise en compte de son environnement (santé, logement, vie culturelle et sociale…).

Si la formation professionnelle ne peut prétendre tout embrasser, elle cherche à susciter une progression : dire son désir de vie professionnelle, lui donner consistance et le mettre en œuvre. Cette remarque me rappelle ce jeune qui s’exclamait, accompagné par un formateur jusque chez son futur employeur après un temps sérieux de préparation : « je ne serai pas présent demain au travail, je ne peux pas tout régler, ce soir je ne sais pas où je vais dormir ! ». La présence de l’assistante sociale était déterminante comme l’est toujours le suivi d’un conseiller d’une mission locale en charge d’aider le jeune à hiérarchiser puis à résoudre les problèmes multiples qui conditionnent son cheminement vers l’autonomie et la responsabilité.

Former pour acquérir des compétences qui ouvrent sur l’entreprise suppose de connaître les « bassins d’emploi » et les possibilités du marché. L’organisme qui prétend accompagner vers l’emploi doit avoir ses fenêtres ouvertes sur l’extérieur, créer et faire vivre un réseau d’entreprises proches, où les jeunes pourront expérimenter sans se décourager et ainsi acquérir le savoir vivre en entreprise si éloigné de leur univers.

L’entreprise est un des derniers lieux d’exigence dans un univers de consommateurs. Mais elle est peu préparée à recevoir ces jeunes tels qu’ils sont. Elle est très repliée sur ses impératifs : flux tendu, juste prix…, et n’a plus le temps de transmettre des savoirs ni, en général, d’accueillir convenablement ces néophytes un peu barbares que sont les jeunes non éduqués à la vie d’entreprise.

Notre travail de formateur est alors d’imaginer les passerelles entre les désirs d’intégration rapide de l’entreprise et les craintes de ces jeunes. Un responsable d’une classe SEGPA dans un collège de banlieue constatait que dix auparavant les jeunes souhaitaient le stage en entreprise qui les valorisait et qu’aujourd’hui ils en ont peur ! Après analyse nous nous sommes rendus compte que la fermeture d’une entreprise de main-d’œuvre (Siemens) qui jouxtait la cité avait confirmé ce qui se disait à propos de Ford ou de Solectron dans la communauté urbaine : le travail est devenu précaire, les enfants seront encore plus précaires que les parents. L’entreprise est un espace d’incertitude « qui te donne et te reprend » les moyens d’existence.

Ainsi la formation donnée pour aller vers l’emploi est prise dans un engrenage où rien de ce qui fait difficulté pour vivre n’est épargné. Tout l’enjeu avec des jeunes incertains d’eux-mêmes est de fonder, sur un socle personnel visité au moyen d’étapes pédagogiques progressives, la confiance en soi étayée par des compétences révélées et acquises.

Le travail en partenariat est la condition sine qua non. Le partenariat avec les éducateurs, les conseillers, les assistants sociaux, les institutions et les entreprises donnent aux jeunes le sentiment d’entrer dans un mouvement collectif de solidarité. La capacité d’une équipe de formateurs à vivre en harmonie dans ce travail rend optimiste sur sa place de jeune en entreprise et dans la société. Les collectifs d’adultes sont précieux pour révéler qu’il y a un avenir possible et que si rien n’est jamais acquis professionnellement tout peut recommencer.

Comment relayer cette approche de l’insertion professionnelle sinon en faisant un travail d’explication sur les attentes des jeunes et en les confrontant avec celles de l’entreprise. C’est ce que nous avons commencé à faire en instituant des petits déjeuners avec des chefs d’entreprise pour expliciter ces attentes réciproques et les caractéristiques du comportement des jeunes face au travail. Une autre démarche est de former des adultes bénévoles, interlocuteurs désintéressés, qui parrainent un jeune en chemin vers l’emploi et l’aident dans l’emploi décroché à dire et à prendre du recul par rapport à ses incompréhensions (désaccord avec la hiérarchie, difficulté à vivre des frustrations ou à respecter des règles, sentiment d’exploitation spontané…). Dans l’entreprise, la place du tutorat est encore à promouvoir malgré les refus pour cause de rentabilité. Les entretiens avec les chefs d’entreprise au cours des stages et visites peuvent faciliter ces prises de conscience. Le travail avec les syndicats est un autre chemin. Dans plusieurs villes de France, on cherche des convergences entre des sections syndicales soucieuses de promouvoir l’embauche et l’accueil des jeunes et des organismes tels que les missions locales. Cette rencontre de salariés, conscients de leur responsabilité au-delà de leur entreprise, ouvre des perspectives lorsque l’on connaît le poids des avantages acquis et les ignorances de l’environnement social qui les accompagnent trop souvent.

Nous sommes perpétuellement en chemin de reconstruction des liens et partenariats, en reconquête d’espaces pour les plus fragiles : propositions d’actions en faveur des gens du voyage, des jeunes en perte d’avenir après la galère ou après des dérapages, démarches de sensibilisation des institutions, projets européens pour initier découverte des métiers et apprentissages, lutte pour que survivent nos organismes au cœur des évolutions politiques et des modifications drastiques du marché de la formation, désengagement des pouvoirs publics au travers d’une déconcentration et régionalisation qui se traduisent par des pertes en moyens… La formation des jeunes gens en insertion est un lieu d’engagement qui ne connaît pas la tranquillité. Il y faut de la constance, de l’énergie et un peu de chance. Les positionnement des centres de formation de notre réseau sur leur vocation – faire exister un espace d’espoir dans une société en mouvement – est une condition de leur pérennité.

Mais les organismes de formation ne pourront persévérer que si d’autres initiatives en provenance d’institutions et de politiques locales, nationales et européennes se précisent en faveur des jeunes en voie d’exclusion. Le risque existe que la diminution arithmétique du chômage amène à considérer que les laissés-pour-compte sont la variable d’ajustement (qu’ils ne sont pas), et que l’on oublie cette catégorie à cheval sur les mesures sécuritaires et les aides sociales. Tout l’enjeu est de crier qu’on ne peut se priver de tant d’énergie et passer une jeunesse par pertes et profits.

Martin Pochon

Nous constations que certaines professions recherchaient en vain des employés dans leur domaine de compétences. Dans le bassin d’activité qui est le nôtre, c’était le cas de la mécanique générale et de la chaudronnerie. Il nous a semblé important de proposer une alternative de formation pour des jeunes qui sont encore en âge scolaire mais qui ne sont pas adaptés, ou qui ne s’adaptent pas, aux dispositifs académiques existants. Nous avons souhaité mettre en place une structure de formation appropriée à de jeunes « décrocheurs » qui souhaitent intégrer le plus rapidement possible le monde professionnel.

Etait-il nécessaire d’attendre qu’ils aient l’âge requis pour entrer dans les programmes existants pour les 18-25 ans ? En regardant ce qui se fait dans d’autres pays d’Europe, n’était-il pas possible de proposer un autre modèle de formation que celui de l’Education nationale ? Pour ces jeunes en rupture de formation, il semblait intéressant de jouer des cartes qui n’avaient pas encore été jouées et gâchées avec eux.

A partir de là, nous avons choisi de créer pour les jeunes de plus de 14 ans une Ecole de Production et de nous associer aux Ecoles de Production de la Région Rhône-Alpes. Nous avons voulu miser sur la valorisation, la responsabilisation, le compagnonnage, la réussite quotidienne. La valorisation du travail effectué, en les formant à travers la réalisation de pièces commerciales et par suite des pièces qui s’insèrent et contribue à la vie sociale (ce qui les change des exercices qui terminent à la poubelle).

La responsabilisation, en leur demandant de prendre en charge financièrement une partie de leur formation grâce à leur production, en les impliquant dans une démarche qualité ISO 9001 version 2000. Ils certifient la qualité des pièces qui sortent de l’atelier (ce qui les change d’une perspective où les travaux et devoirs qu’ils rendaient n’atteignaient jamais la moyenne).

Le compagnonnage, en leur permettant de travailler côte à côte avec des professionnels pour un client extérieur. La relation pédagogique est donc triangulée (ce qui les change du « face à face pédagogique », expression académique qui dit malheureusement bien ce qu’elle veut dire). Le maître professionnel n’est pas un vis-à-vis, mais un compagnon soumis aux exigences du client tout comme lui.

La réussite quotidienne, en leur proposant des objectifs de réussite immédiats. Le but n’est pas de réussir l’examen au bout de deux ans, mais de faire en sorte que toutes les pièces soient bonnes et livrées dans un délai très bref. Cet objectif, compte tenu de la valeur marchande de la pièce et de la présence du client, prend autant de poids que la perspective lointaine de l’examen. Au bout du compte, ces réussites successives conduisent l’élève à celle de l’examen académique qu’il passe au bout de deux ans. L’entrecroisement de ces axes permet au jeune de se sentir reconnu, techniquement, socialement, humainement. C’est ce qui lui faisait défaut lorsqu’il était en rupture scolaire ou au chômage, surtout quand s’y ajoutaient des discriminations raciales.

Il est essentiel que les pôles de référence de la vie du jeune s’entendent et s’articulent. Nous n’avons guère de prise sur la vie des jeunes dans leur quartier. Inversement nous sommes en prise directe avec le monde de l’entreprise par le biais de la production et des stages. Il nous appartient de créer une relation d’estime mutuelle entre les éducateurs, la famille et l’Ecole de Production. Sinon le jeune joue de l’un contre l’autre. Le premier vecteur d’entente est l’information mutuelle, le deuxième est la rencontre et la reconnaissance interpersonnelle dans les situations les plus difficiles. Il importe cependant que chaque acteur joue selon sa spécificité. Le Centre de formation n’a pas à se substituer aux autres pôles de référence du jeune.

Après leur formation en Ecole de Production, les jeunes poursuivent sans difficulté en entreprise. L’intégration se fait d’autant mieux qu’ils sont accompagnés par un tuteur. Quelques-uns complètent leur formation par l’apprentissage.

Les Régions soutiennent ce type de dispositif dans la mesure de leurs compétences. Les Ecoles de Production sont reconnues par l’Etat comme “Etablissements d’Enseignement Technique”. Il serait légitime que ces jeunes qui s’impliquent dans leur formation puissent bénéficier des bourses d’Etat. En revanche, avec le ministère de l’Education nationale, il n’a pas encore été possible de conclure une convention financière qui respecte l’originalité pédagogique des Ecoles de Production. L’Education nationale leur propose actuellement de passer « sous contrat », c’est-à-dire de revenir au dispositif qui n’a pas donné de résultats avec ces jeunes. Elle souhaiterait que les Ecoles de Production combinent leur pédagogie avec celle de l’Education nationale, c’est-à-dire que l’on ajoute aux programmes classiques les temps de production… La combinaison supposerait que les jeunes travaillent, au minimum, 42 heures par semaine, ce qui n’est pas acceptable !

Il serait intéressant de parvenir à un conventionnement du type de celui qui relie les Maisons familiales rurales, ou d’autres institutions, et le ministère de l’Agriculture.

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