Do not follow this hidden link or you will be blocked from this website !
Logo du site
Dossier : Où nous emmène la Chine ?

Écologie En Chine, des journalistes acrobates

Ou Hongyi, militante écologiste chinoise, a été la première à relayer le mouvement des grèves scolaires pour le climat en Chine, en 2019. Elle était également présente sur la zone à défendre de la colline du Mormont (Suisse) en 2021 (photo). CC BY-SA 4.0
Ou Hongyi, militante écologiste chinoise, a été la première à relayer le mouvement des grèves scolaires pour le climat en Chine, en 2019. Elle était également présente sur la zone à défendre de la colline du Mormont (Suisse) en 2021 (photo). CC BY-SA 4.0

Première émettrice mondiale de CO2, la Chine prend l’enjeu écologique au sérieux. Face à la censure du Parti, le journalisme environnemental relève néanmoins de l’équilibrisme.


100 millions de vues en 48 heures, 300 millions en une semaine. En 2015, le documentaire Sous le dôme (Qiongding zhixia) défraie la chronique en Chine et à l’international. Réalisé par Chai Jing, une ancienne journaliste de CCTV-2 (la télévision centrale chinoise), il révèle la gravité de la pollution dans le pays, ses conséquences dramatiques et les défaillances des pouvoirs publics. Mauvaise application de la loi, impuissance de l’administration environnementale, normes peu contraignantes ou non respectées, la liste est longue et accablante. Le récit est aussi personnel : l’investigation s’ancre dans les préoccupations d’une jeune maman pour la santé de son bébé. L’émotion et le rire s’invitent aux côtés de la vulgarisation scientifique.

Diffusé le 28 février 2015 sur la plateforme Youku – équivalent chinois de Youtube – et sur le site officiel du Quotidien du Peuple, il bénéficie, au départ, du soutien de hauts cadres du Parti. Sous le dôme a joué un rôle réel dans l’opinion publique chinoise. Certains l’ont même comparé à Silent Spring de Rachel Carlson (1962) – une opinion controversée, mais qui souligne le retentissement du documentaire1.

Lors de sa conférence de presse d’entrée en mandat, le 1er mars 2015, le nouveau ministre de l’Environnement chinois explique qu’il a appelé Chai Jing pour la remercier de sa contribution. Mais, quelques jours plus tard, le documentaire est censuré et supprimé des plateformes chinoises. Le département de la Propagande exige qu’il n’en soit plus fait mention dans les médias pendant le congrès annuel du Parti, qui débute le 5 mars. S’interroger sur les raisons de ce revirement permet de mieux comprendre pourquoi, comment et dans quelles limites les journalistes peuvent émettre des propos c

Cet article est réservé à nos abonné·e·s

vous pouvez l’acheter à l’unité pour 3€
Pour accéder à cet article :

Déjà abonné·e ?

M'identifier

La Revue Projet donne gratuitement accès aux articles de plus de 3 ans.

Vous devez être connecté pour commenter cet article
Aucun commentaire, soyez le premier à réagir !
* Champs requis
Séparé les destinataires par des points virgules