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Si la crise sanitaire est l’urgence première, l’économiste Gaël Giraud nous alerte quant à la profonde crise économique qui nous guette. Celle-ci, impactant directement l’économie réelle, ne ressemble en rien à la crise boursière de 1929 ou celle des subprimes de 2008. Comment l’éviter ? L’auteur propose de sortir des carcans idéologiques néo-libéraux qui ont guidé nos gouvernements et institutions jusqu’à aujourd’hui. Il appelle à un engagement massif de l’État pour créer des emplois et l’annulation d’une partie des dettes publiques.
Redisons-le : cette pandémie aurait pu et dû être évitée si, à l’instar de la Corée du Sud et de Taïwan, l’Occident et l’Inde avaient pratiqué un dépistage systématique dès les débuts de l’épidémie, accompagné d’une mise en quatorzaine des cas positifs et de la distribution massive de masques1. En outre, le confinement en tant que tel sert juste à gagner du temps sur la pandémie. Mais si ce temps n’est pas utilisé pour produire les enzymes qui permettent de réaliser des tests en grand nombre, il est perdu : à la sortie du confinement, une fraction trop faible de la population sera immunisée contre le virus pour que l’épidémie ne reprenne pas de plus belle avec, en prime, un secteur hospitalier à genoux. Sans compter les possibilités de mutation du virus. Les priorités sanitaires sont donc claires :
Toutefois, la crise sanitaire se double, évidemment, d’une autre, de bien plus longue durée : la dépression économique qui frappe, déjà, la quasi-totalité des économies du monde. L’explosion du chômage promet de mettre un grand nombre de gouvernements sous une très forte pression politique : comment ne
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