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Des élevages laitiers soumis à haute température

Philippe Lecompagnon est éleveur laitier dans la Manche. © Aurore Chaillou/Revue Projet
Philippe Lecompagnon est éleveur laitier dans la Manche. © Aurore Chaillou/Revue Projet

Dans la Manche, les éleveurs de vaches laitières souffrent déjà des changements climatiques. Selon le type d’agriculture qu’ils pratiquent, conventionnelle ou biologique, les impacts ne sont pas les mêmes. Certains modifient leurs pratiques pour s’adapter. Expériences croisées de quatre exploitations.


« L’été dernier, une de mes génisses a pris un coup de soleil ! » Philippe Lecompagnon, éleveur laitier à Lolif, dans la Manche, n’en revient toujours pas. « Sa peau était rouge, avec des cloques. J’ai dû la mettre à l’abri pendant un mois et demi. » Alors quand on lui demande si le changement climatique a un impact sur sa ferme, il n’hésite pas : « Forcément ! » L’homme de 45 ans pratique une agriculture conventionnelle sur son exploitation de 95 hectares. Depuis le haut de sa ferme, on aperçoit Avranches en ombres chinoises, la monumentale église Notre-Dame-des-Champs et la basilique Saint-Gervais. Le lait de ses 120 vaches est transformé en camembert à Ducey, à quelques kilomètres.

La première canicule dont Philippe se souvient date de 2003, quand la température est montée jusqu’à 40° C. Or la température de confort des vaches, qui ne transpirent pas suffisamment pour réguler leur température corporelle, se situe entre 15° et 25° C. Au-delà de 25°C, elles commencent à souffrir de stress thermique, avec des conséquences sur leur santé et leur production de lait. Les haies qui bordent certains des champs de Philippe sont insuffisantes pour assurer l’ombre que recherchent les bêtes en cas de fortes chaleurs. Elles s’abritent alors dans la stabulation, un bâtiment long de 80 mètres duquel elles sont libres d’entrer et sortir. Elles y mangent ou se font traire sans intervention humaine. Quand une vache en ressent le besoin, elle s’approche du robot de traite, qui l’identifie grâce à son médaillon. Un laser scanne ses pis pour placer correctement les manchons. Après une dizaine de traites, le robot a enregistré la morphologie de la vache. De son bureau, Philippe surveille ses bêtes par ordinateur. Le logiciel Lely lui permet de repérer celles qui sont en chaleur et celles qui ne se sont pas allées à la traite depuis plus de douze heures. Les vaches ont une surface de pâturage limitée à 15 hectares. Pendant six mois de l’année, c’est moitié auge, moitié pâturage. Le reste de l’année, c’est tout à l’auge. « En cas de fortes chaleurs, on perd deux à trois litres de lait par vache et par jour. » Philippe a produit un million de litres de lait cette année. Un chiffre en constante progression.

« En cas de fortes chaleurs, on perd deux à trois litres de lait par vache et par jour. »

Dans la ferme de Marie-Agnès et Jean-Luc Hardy, à 2 km de là, le bilan est plus mitigé. « Nous, les éleveurs bio, nous avons été bien plus touchés par la chaleur, car nous misons beaucoup sur les prairies pour nourrir nos bêtes », explique Marie-Agnès. « On a peu de stock de fourrage par rapport à un système conventionnel, car on veut que nos vaches aillent chercher leur nourriture. » Marie-Agnès et Jean-Luc possèdent un troupeau de 64 vaches et leur exploitation s’étend sur 80 hectares. Ici, la traite a lieu à heure fixe, matin et soir, et les bêtes passent la majeure partie de leurs journées dans les champs. Près de 65 hectares sont des prairies. En effet, pour prétendre au label « agriculture biologique », les vaches doivent avoir accès au pâturage à chaque fois que les conditions le permettent. Sur une quinzaine d’hectares, les éleveurs cultivent du maïs et des céréales, stockés pour nourrir les bêtes en hiver et au cœur de l’été. Dans le département, ils ont été parmi les premiers à passer en bio, il y a vingt ans. Un mode d’élevage encore très minoritaire : en France, le lait de vache bio représentait 2,6% de la collecte en 20171

Depuis l’installation du couple, en 1983, bien des choses ont changé. « Les périodes estivales sont très longues maintenant, on a un déficit de pluviométrie, une diminution du niveau des rivières et du niveau des nappes phréatiques. Il y a des zones humides qui s’assèchent et où je peux aller en tracteur, constate Jean-Luc, alors qu’avant, c’était impossible. On observe aussi une grande précocité du printemps : les chênes sont en feuilles au 1er avril ! Auparavant, il fallait attendre début mai. En trente ans, on a gagné un mois ! »

Cette hausse des températures a bien sûr des conséquences négatives. L’été dernier, les fortes chaleurs et l’allongement de la période estivale ont entraîné une diminution de la production de fourrage, en quantité et en qualité. « Au-dessus de 25°C, la prairie ne pousse plus. » Et à la mi-septembre, malgré une baisse des températures, l’herbe n’a pas repoussé, car la terre était sèche. « On a dû acheter plus de foin à l’extérieur », confie Marie-Agnès. Et la production de lait a baissé de 50 000 litres. Sur une année normale, celle-ci est d’environ 360 000 litres. Pour Jean-Luc, cette baisse est tendancielle : « Sur dix ans, on est passé de 5000 litres de lait produits par hectare à 4500 litres, voire 4000 litres l’an dernier. Et ça, c’est vraiment dû au changement climatique. On va perdre 10 % de notre chiffre d’affaires cette année, alors que nos charges restent identiques. Et encore, on est sur des terres profondes, des sols limono-argileux, qui peuvent stocker l’eau. Gildas, lui, il a des petites terres de schiste beaucoup moins arrosées qu’ici. Pour lui, le changement climatique est un vrai souci. »

« On a observé une baisse de la matière grasse et de la matière protéique dans le lait, or le prix de vente de notre lait dépend de ça... » 

« Gildas », c’est Gildas Gédouin. « Ici, sur la partie la plus séchante, on a une profondeur de terre de seulement 25 cm. Ensuite, c’est du schiste », explique l’éleveur. Avec son épouse Valérie, il appartient au même groupe d’éleveurs bio que Marie-Agnès et Jean-Luc Hardy. Ils sont passés en bio plus récemment, en 2014. Leur exploitation se trouve à une vingtaine de kilomètres, de l’autre côté d’Avranches. 88 hectares, 75 vaches laitières. De la salle à manger, au premier étage de la ferme familiale, on aperçoit le Mont-Saint-Michel qui sort de la brume. « En 2018, poursuit Valérie, on a eu 50 mm d’eau en moins. Sur une moyenne de 700 mm, ce n’est presque rien. Le problème, c’est que la pluie n’était pas bien répartie sur l’année. Quand il faisait très chaud, l’été dernier, on rentrait les vaches le jour et on les sortait la nuit, pour qu’elles se dégourdissent les pattes. » La canicule affecte la qualité de leur lait : « On a observé une baisse de la matière grasse et de la matière protéique dans le lait, or le prix de vente de notre lait dépend de ça... On a eu une baisse de la qualité du fourrage, alors on a dû compléter par des apports d’aliments conservés. C’est un peu comme si on leur donnait de la nourriture en boîte... » Ils ont produit 17 % de lait en moins sur l’année écoulée.

S’adapter au climat par la technique

La manière dont les éleveurs doivent s’adapter face aux changements climatiques interroge : quelle agriculture voulons-nous pour demain ? Tous n’ont pas la même réponse. Pour Christophe2, éleveur laitier d’une cinquantaine d’années, « le changement climatique va nous obliger à aller à l’encontre de ce que demande le consommateur : des vaches qui pâturent dans les prés. Dans tous les pays où il fait chaud, que ce soit en Italie, en Espagne, au Sud des États-Unis ou en Arabie Saoudite, les vaches ne pâturent plus, parce que l’herbe ne pousse plus. Elles restent sous les bâtiments, avec des brumisateurs et des ventilateurs. Et ça, c’est certainement une des conséquences du changement climatique. » Son exploitation n’est située qu’à une dizaine de kilomètres de celle des Hardy, mais son système est radicalement différent. Le nombre et la taille des bâtiments impressionnent. Ici, aucune vache en vue dans les champs alentours. Quatre personnes travaillent sur l’exploitation ultra-moderne que Christophe dirige en véritable chef d’entreprise. Ses 200 vaches laitières sont en stabulation 365 jours par an, dans un bâtiment de 150 mètres de long où elles peuvent dormir, manger, marcher, se faire traire à tout heure par trois robots. Elles produisent 2 millions de litres de lait par an.

Pour Christophe, le changement climatique est une donnée, intégrée à son système. « C’est par souci économique que l’on se met à faire de l’écologie. C’est le bon sens paysan ! » Il a isolé le toit de son bâtiment avec de la mousse polyuréthane pour atténuer les effets des fortes chaleurs. Son bâtiment « 4 étoiles », où les vaches écoutent de la musique classique sur Youtube, est doté de filets qui laissent entrer l’air et de bâches amovibles baissées en cas de forte chaleur. Son système de culture est basé sur le maïs, une plante qui aime la chaleur et fournit l’alimentation de base du troupeau. Le maïs étant pauvre en protéine, pour équilibrer les rations de ses vaches, il importe du soja du Brésil ou d’Argentine. Ce que refuse de faire Gildas et Valérie : « Les aliments d’importation sont produits en utilisant des intrants interdits en France. »

Les différents bâtiments de l’exploitation de Christophe sont recouverts de panneaux solaires. Pour limiter la consommation énergétique de son tank à lait, il s’est doté d’un pré-refroidisseur, qui, grâce à de l’eau froide, permet d’abaisser la température du lait avant son arrivée dans le tank. L’eau ainsi tiédie est utilisée pour abreuver les animaux. Le bio ? « Je n’y suis pas favorable, tranche Christophe. Il y a des talus impossibles à entretenir à la main, alors il faut bien avoir recours aux herbicides. Mais quand mon père mettait plus d’une tonne d’engrais chimiques à l’hectare de maïs, moi, je n’en utilise que 80 kg. On a fait des mesures et des essais pour utiliser juste la quantité qu’il faut et cela nous permet de faire de vraies économies. » En pensant à la ferme des Hardy, il ajoute : « Jean-Luc, je lui tire mon chapeau. Mais je pense qu’il sera bientôt obligé de faire plus de maïs pour nourrir ses bêtes et compenser le manque d’herbe en été. »

Plus près de la nature

Le couple d’éleveurs bio s’oriente vers des solutions tout autres. « On fait des prairies complexes, où l’on sème une dizaine de variétés, capables de résister, pour les unes à de fortes sécheresse, pour d’autres, au froid. On a du fenugrec, de la fléole, du ray grass anglais, plusieurs sortes de trèfles, de la luzerne, du lotier... » Une manière d’assurer aux vaches d’avoir toujours de quoi brouter. De même pour les céréales destinées à l’ensilage, une méthode de conservation pour l’alimentation des bêtes. « Fini la monoculture ! On doit envisager de cultiver le sorgho. On ne doit pas mettre tous nos œufs dans le même panier ! L’hiver, c’est le colza fourrager qui nous permet d’équilibrer nos rations. »

« Fini la monoculture ! On doit envisager de cultiver le sorgho. »

Une autre manière d’anticiper les fortes chaleurs consiste à planter des haies et des arbres. « On est sur la côte, donc on a du vent tout le temps, explique Gildas Gédouin, dans sa ferme bio de la baie du Mont-St-Michel. On plante des haies diversifiées pour faire des brise-vent. En moyenne, nos parcelles font 4 ha. À l’automne, on prévoit de subdiviser les parcelles en plantant des chênes, des érables, des pruniers, de l’aubépine, pour ramener de l’ombre, maintenir l’humidité. Aujourd’hui, on a à peu près 9 km de haies. » Jean-Luc et Marie-Agnès Hardy, quant à eux, ont recensé 13 km de haies sur leur exploitation et viennent de planter 300 arbres supplémentaires. Grâce à cela, leurs animaux ont pu sortir l’été dernier. « Nous, ça fait longtemps qu’on plante, confie Marie-Agnès. Mais on voit de jeunes agriculteurs se remettre à planter alors que leurs parents avaient tout arraché. » « On s’aperçoit que les sols qui sont protégés du vent perdent beaucoup moins d’eau, observe Jean-Luc. Cette année, je pense que je ne vais pas labourer du tout, pour garder le maximum d’eau dans le sol. J’avais vu ça en Espagne, il y a quarante ans. » C’est aussi une solution qu’envisage son voisin, Philippe, qui tout en pratiquant une agriculture conventionnelle s’inspire de certaines pratiques de la permaculture, comme les couverts végétaux, qui permettent de nourrir le sol et de le protéger du soleil et des pluies, en semant plusieurs espèces après une récolte et avant le semi suivant.

Du carbone sous nos vaches

Le programme « Carbon dairy » a permis d’analyser les émissions des gaz à effet de serre d’élevages laitiers français bio et d’élevages équipés d’un ou plusieurs robots de traite3. « Contrairement à ce que pourraient penser les gens », explique Catherine Brocas, cheffe de projet évaluation environnementale à l’Institut de l’élevage, « on n’a pas observé de différence importante en termes de quantité de gaz à effet de serre produits par ces deux types d’exploitation ». Car les émissions brutes de gaz à effet de serre sont calculées en fonction du volume de lait produit. Et si les exploitations avec robot de traite consomment plus d’intrants (aliments, engrais et carburant), elles sont aussi plus productives. « En revanche, dès que l’on intègre le stockage du carbone, l’empreinte carbone nette des exploitations bio est inférieure à celle des exploitations avec robot de traite. Une quantité très importante de carbone est stockée sous les prairies permanentes, celles qui ne sont jamais labourées. Et si on travaille ces prairies, pour les cultiver par exemple, le carbone sera libéré. Il faut donc absolument conserver ces prairies. » D’après ces études, grâce à la photosynthèse, les prairies et les haies d’un élevage laitier « robot de traite » stockent, en moyenne, une quantité de carbone permettant de compenser 9 % des émissions de l’exploitation, tandis qu’un élevage laitier bio compense, en moyenne, 32 % de ses émissions grâce au stockage du carbone.

Les éleveurs regardent aussi du côté des races de vaches. Car toutes ne réagissent pas de la même manière à la chaleur. Les trois quarts du troupeau de Marie-Agnès et Jean-Luc sont des Prim’Holstein et un quart des Montbéliardes. « Les Montbéliardes acceptent de manger des fourrages de moindre qualité, alors que les Holstein font la grimace, explique Marie-Agnès. Les Montbéliardes donnent moins de lait, mais restent de belles grosses vaches. Les Holstein, au contraire, continuent à produire du lait en quantité, mais elles maigrissent. » Des croisements permettent d’optimiser la production de lait. Valérie et Gildas vont faire des cartes génétiques de leurs bêtes pour trouver les animaux les plus adaptés à leur territoire. « On veut adapter nos bêtes à ce qu’on peut leur offrir avec nos terres, plutôt que d’adapter nos cultures aux vaches que l’on a.  On peut aussi trouver ça avec une race pure, comme les Jerseyaises. »

« Si un jeune vient s’installer ici, estime Jean-Luc, qui se donne cinq ans avant de prendre sa retraite, je l’encouragerai à sortir de l’hyperspécialisation : faire un peu de céréales, du sarrasin, et vendre en direct à des boulangers locaux, planter des noyers pour faire de l’huile de noix… Ce serait un levier économique pour s’adapter au changement climatique. » Pourtant, « ce que font les agriculteurs par rapport au changement climatique reste marginal, estime Philippe. On évoluera en même temps que la technique et les sensibilités des citoyens. Il faudra sans doute un déclencheur. »

Mais combien de signaux supplémentaires seront nécessaires ? La température moyenne a déjà augmenté de 0,8 °C au nord de la France au cours du siècle dernier4 et ce réchauffement va s’accélérer dans les décennies à venir selon le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec)5. Jusqu’où les éleveurs et leurs vaches seront-ils capables de s’adapter ? « S’il est si difficile pour les agriculteurs de changer, analyse Gildas, c’est que nous sommes pris dans des logiques de rentabilité et dans des habitudes. Il faudrait que l’on soit plus radicaux. »

Documenter le changement climatique, acte 2

En novembre, nous vous annoncions la création d’un groupe de journalistes issus des rédactions de Basta !, Mediapart, Politis, Reporterre et de la Revue Projet se donnant pour mission de documenter les conséquences du changement climatique en France. Ce groupe, nous l’avons baptisé « Jiec » : Journalistes d’investigation sur l’écologie et le climat. Un site lui est désormais dédié : jiec.fr.

Car l’actualité s’accélère sur le front de l’urgence climatique. L’État français doit faire face à deux recours pour inaction. Le premier a été déposé par le maire de Grande-Synthe, Damien Carême. Le deuxième, « L’Affaire du siècle », a récolté 2,2 millions de signatures. Le mouvement des jeunes s’est intensifié depuis février, culminant avec une grève mondiale le 15 mars. Le lendemain, des dizaines de milliers de personnes descendaient dans les rues pour la Marche du siècle.

Notre rôle de journaliste est de continuer à documenter les effets du réchauffement climatique, les manières de l’atténuer et de s’y adapter. C’est pourquoi le groupe Jiec publie simultanément ce 18 avril une deuxième série d’articles. Une personne sur quatre est atteinte par des allergies saisonnières et le changement climatique n’y est pas étranger. Autre conséquence sanitaire : le stress post-traumatique et l’anxiété engendrés par des catastrophes comme le cyclone Irma à Saint-Martin et les inondations historiques dans l’Aude. Les dérèglements climatiques bouleversent des éleveurs laitiers et des viticulteurs, qui modifient leurs pratiques pour s’adapter. Certains jeunes mobilisés intègrent les enjeux du climat dans leurs projets d’avenir. Vous trouverez sur jiec.fr les liens vers ces articles que nous avons pensés ensemble et que nous publions conjointement dans Basta !, Mediapart, Politis, Reporterre et la Revue Projet.

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1 « Enquête annuelle laitière 2017 », Agreste Chiffres et données, agroalimentaire, n°191, juillet 2018.

2 Cet éleveur a souhaité garder l’anonymat.

3 Catherine Brocas et Jean-Baptiste Dollé, « Émissions de gaz à effet de serre et contributions positives. Élevages ‘Agriculture biologique’ 2018 » et « Émissions de gaz à effet de serre et contributions positives. Élevages ‘Robot de traite’ 2018 », Institut de l’élevage, mai 2018.

4 Alexandre Dudouble et Lucile Morin, « Le changement climatique, une réalité en Haute-Normandie », Agence régionale de l’environnement de Haute-Normandie, septembre 2015. Cette hausse est identique à celle mesurée à l’échelle planétaire ces cent dernières années (Agence parisienne du climat, « Qu’est-ce que le réchauffement climatique ? Définition », 20/02/2019).

5 Giec, « Global warming of 1,5°C », www.ipcc.ch, octobre 2018.


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