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Dossier : Les rythmes de l'Asie

L'Asie de tous les dangers et l'avenir radieux du monde


Resumé L’émergence d’une forme d’identité commune en Asie est sans doute une clé de son avenir. Les obstacles sont nombreux ! Faute d’une âme commune, l’Asie pourrait-elle se doter d’institutions sur le modèle européen ? Le risque existe que l’Asie ne soit plus elle-même quand elle accédera à un rôle central.

Réfléchir sur l’Asie aujourd’hui c’est réfléchir sur l’avenir du monde, tant ce qu’il adviendra de cette région commandera les équilibres planétaires de ce siècle. Du point de vue économique : sauf cataclysme, l’Asie représentera sans doute plus de 40 % du Pib mondial en 2025, détiendra des réserves financières et des stocks massifs d’investissement à l’étranger, et constituera le plus gros marché du monde… Du point de vue démographique : avec 3,5 milliards d’hommes, elle concentrera environ la moitié de la population mondiale… Du point de vue écologique : Copenhague a démontré que rien ne se fera sans les géants émergents d’Asie – la Chine et l’Inde – présentement arc-boutés sur leur droit au développement… Du point de vue géostratégique : le terrorisme islamiste n’est qu’une piqûre de moustique sur la peau épaisse de l’éléphant mondial, comparé aux dangers potentiels qui se présentent sur le théâtre asiatique.

Les dangers de la diversité

L’Asie est parcourue de tensions et de fractures multiples. Toutes les raisons qui ont poussé les hommes à se faire la guerre depuis le début de l’histoire y sont aujourd’hui réunies. Les différentiels de richesse y sont abyssaux, non seulement entre les différents États (le revenu par habitant à Singapour est 100 fois plus élevé que dans les pays les plus pauvres de la région, tels le Cambodge et la Birmanie) mais aussi au sein de la plupart d’entre eux, alors que près d’un Asiatique sur trois vit dans la pauvreté. On ne sait que trop combien la diversité ethnique peut pousser les groupes humains à s’entr’égorger. Or l’Asie est une mosaïque sans pareille ; hors la Corée et le Japon, tous les États y sont pluriethniques, et certains forment d’inextricables puzzles comportant plus de 50 ethnies grandes et petites, à l’instar de la Birmanie. La diversité religieuse et celle des visions du monde ont toujours eu leur bonne part de responsabilité dans les conflits qui ensanglantent la planète. Or l’Asie est la seule région du monde où coexistent à grande échelle toutes les principales religions et systèmes de pensée existant : islam, bouddhisme, confucianisme, christianisme, et jusqu’aux animismes multiples, et à cette particularité que constituent des « religions nationales » telles que l’hindouisme ou le shintô japonais ; sans oublier, même réduit au simple masque de régimes autoritaires, ce qui reste du communisme mondial, qui fut l’un des systèmes de pensée les plus belligènes du siècle passé.

La diversité des régimes politiques n’est pas moindre. L’Asie fait voisiner tout ce que la planète connaît en la matière, depuis les démocraties parlementaires (Inde, Japon), présidentielles (Corée du Sud, Taiwan), encore débutantes (Indonésie) et plus ou moins chaotiques (Philippines, Thaïlande), jusqu’aux dictatures féroces de type junte militaire (Birmanie) ou stalinien (Corée du Nord), en passant par des régimes à parti unique de type communiste (Chine, Vietnam). Une telle cohabitation est potentiellement dangereuse, car la différence de régimes entraîne ipso facto celle des visions du monde, celle de la définition des intérêts prioritaires de chacun, et celle des moyens dont ils disposent et qu’ils considèrent comme légitimes pour les défendre ou les avancer. Le cas d’école est la Corée du Nord, dont l’objectif se réduit à la défense d’une nomenklatura aux abois et prête à user de tous les moyens à sa disposition (y compris laisser mourir de faim sa population), bornée uniquement par la perspective de son anéantissement.

Mais on peut aussi arguer que le Japon est handicapé par un processus de décision lent et ouvert à de multiples acteurs, par une opinion publique divisée que le gouvernement ne saurait ignorer, par l’obligation de respecter des principes constitutionnels comme le pacifisme, et aujourd’hui par des déficits publics abyssaux, face à une Chine libre de ces contraintes, et donc capable de réagir plus vite et plus fort. De telles disparités des visions et des moyens mine la confiance entre les acteurs et multiplie les risques de dérapages causés par une mauvaise appréciation des réactions de l’autre.

L’hydre du nationalisme

Les nationalismes, qui ont nourri les grands massacres européens des XIXe et XXe siècles, sont à fleur de peau en Asie. Nombre d’États pluriethniques y sont aujourd’hui dans la phase douloureuse de l’accouchement de l’État-nation, dont l’expérience de notre vieux continent a montré (et dans les Balkans, le feu couve toujours) qu’il ne s’opère jamais mieux qu’en mobilisant la communauté nationale en gestation contre un ennemi extérieur, et de préférence proche. Les États-nations anciennement constitués, à commencer par la Chine et le Japon, sont travaillés par un nationalisme souffrant des humiliations que l’Occident lui a infligées depuis deux siècles – et qu’il lui inflige encore en se posant en donneur de leçons démocratiques, économiques ou écologiques. Mais une autre menace est aussi présente : le basculement du rapport des forces entre puissances régionales, avec le retour en force du très ancien hégémon chinois dont le Japon a tenté sans succès de prendre la place dans la première moitié du XXe siècle. S’y ajoutent les fractures laissées par la guerre dite « froide » – elle fut brûlante en Corée, au Vietnam et dans bien d’autres pays asiatiques où les guérillas communistes ont combattu pendant des décennies. Bien que les fronts soient inactifs depuis longtemps sur le 38e parallèle de la péninsule coréenne et dans le détroit de Taiwan, la situation n’en reste pas moins instable dans son principe, avec un régime nord-coréen surarmé et aux abois, et le refus de la Chine de rien concéder de sa souveraineté sur Taiwan. Les conflits territoriaux et frontaliers pullulent, depuis l’archipel des Kouriles jusqu’au Cachemire en passant par l’île Takeshima/Tokdo, les rochers Senkaku/Diaoyutai, les archipels Paracel et Spratley de la mer de Chine du Sud 1, et les frontières sino-vietnamienne, birmano-thailandaise et sino-indienne…

Dans ce contexte, on s’arme. L’Asie est la seule région du monde où les budgets militaires ont augmenté continûment depuis la fin de la guerre froide. Pas moins de six puissances nucléaires y sont « au contact » : Chine, Inde, Pakistan, Corée du Nord, Russie et les États-Unis avec leur 7e flotte, sans compter le Japon, qui pourrait se doter de l’arme atomique en très peu de temps. Pour autant, on aurait tort de considérer que l’Asie est au bord du gouffre. En effet, elle n’a pas connu de guerre endogène majeure dans l’histoire contemporaine. Celles qui l’ont ensanglantée depuis deux siècles, y compris l’aventure impérialiste japonaise manquée, sont l’effet de l’intrusion forcenée des Occidentaux sur un théâtre dont ils ont bouleversé les équilibres et les sociétés, découpé les frontières à leur gré, et qu’ils ont entraîné dans l’affrontement des blocs après 1945. La Chine, dont le grand retour inquiète tant, a été historiquement un hégémon plutôt placide, soucieux avant tout d’assurer sa propre sécurité (la Grande Muraille !), et cherchant bien moins à submerger ses voisins qu’à en obtenir la reconnaissance de son statut prééminent, dûment démontrée par les rites appropriés.

Les stabilisateurs : les États-Unis et la croissance économique ?

La clé de voûte de la sécurité en Asie reste les États-Unis. Leur puissance écrasante rend inimaginable un geste désespéré du régime de Pyongyang ou un coup de force chinois contre Taiwan ; l’influence de cette puissance dissuade l’île nationaliste de mettre le feu aux poudres en proclamant son indépendance, et garantit que le Japon ne choisira pas l’option nucléaire tant qu’il sera couvert par le traité de sécurité nippo-américain. Les États-Unis sont le bouchon qui scelle la bouteille dans laquelle est enfermé le mauvais génie des tensions, des conflits et des nationalismes de l’Asie. Cet arrangement est probablement le plus satisfaisant pour les acteurs régionaux, quoi qu’ils en disent parfois. Outre qu’il prévient une ruineuse course sans frein aux armements, il remet la gestion ultime du risque géostratégique à un acteur extérieur, aussi neutre que possible. L’Amérique ne l’était pas tant qu’a duré la guerre froide, désormais elle est en mesure de gérer le risque asiatique sous un angle pragmatique, en fonction de deux questions : comment éviter que l’essor économique de la Chine en fasse à terme un rival pour la puissance planétaire ?

Avant que cette échéance se précise, comment empêcher que les tensions en Asie ne compromettent sa croissance économique, dont le monde dépend plus que jamais depuis la crise qui a commencé en 2008 ? Ainsi, les États-Unis sont enfermés dans ce dilemme : aider aujourd’hui à maintenir une croissance dont ils redoutent les effets pour après-demain. Le court-termisme inhérent à la décision politique fait que l’urgence immédiate l’emporte inévitablement, quitte pour Washington à espérer que se vérifie ensuite l’argument selon lequel la prospérité des nations et leur interdépendance économique sont gage de paix.

Cependant, cet argument n’est guère confirmé par l’histoire, et la croissance économique nourrit aussi deux facteurs belligènes : la possibilité de renforcer les armements et la compétition pour les ressources, qui se durcit à mesure que celles sur lesquelles repose le modèle économique se raréfient. En 2025, l’Inde importera 95 % de sa consommation de pétrole, qui aura formidablement augmenté, et la Chine, longtemps autosuffisante, 80 %. Pékin poursuit une stratégie planétaire pour le contrôle des ressources naturelles, qui ne peut que l’opposer au Japon et à l’Inde. La question de la sécurité se pose de même pour l’acheminement de ces approvisionnements ; la volonté de la Chine de devenir une puissance maritime, et sa poussée vers l’océan Indien via la Birmanie, s’explique par ce souci bien davantage que par celui de défier l’Amérique dans son rôle de gendarme de la planète. Si l’on ajoute que la croissance et la pollution galopante menacent de priver le géant d’eau et de terre arable en quantité suffisante (la Chine ne dispose que de 7 % des ressources mondiales en eau pour 20 % de la population, et la superficie cultivable ne couvre que 13 % de son territoire, contre 30 % en moyenne dans le monde), la croissance économique apparaît potentiellement comme un facteur majeur de tension.

Mais son interruption serait encore plus dommageable. La planète entière retient son souffle en surveillant les chiffres de la croissance chinoise. Sa fragilisation redoublerait la crise actuelle, mais elle déstabiliserait aussi la société chinoise tout entière. Si le Japon, fort de ses énormes ressources financières accumulées, d’un niveau de vie très confortable et de filets de sécurité sociale, a été capable de supporter sans troubles vingt ans de dépression économique, une part importante de la société chinoise se retrouverait le dos au mur. Or, quand la répression ne suffit plus et en l’absence de cet exutoire que la démocratie fournit en permettant de « sortir les sortants », un régime autoritaire ne dispose pas de meilleure stratégie que de diriger le mécontentement et les tensions vers l’extérieur.

L’Asie comme communauté régionale

Que peuvent faire les Asiatiques pour qu’advienne le meilleur plutôt que le pire ? Prendre conscience de leur communauté de destin, et bâtir une communauté régionale. On ne saurait certes espérer qu’elle parvienne rapidement au point où en est l’Union européenne, mais elle leur fournirait à tout le moins des forums de concertation et des règles du jeu acceptées d’un commun accord. Ils verraient d’un œil pas trop dissemblable leurs problèmes et leur avenir. Et ils développeraient ce faisant une vision des relations internationales comme un jeu à somme positive plutôt qu’à somme nulle – entre eux, mais aussi avec le reste du monde.

L’émergence d’une forme d’identité commune en Asie est sans doute l’une des clés de son avenir. Ce ne sera pas chose facile. L’identité est une réalité bien plus complexe que les affaires de voile ou de minarets à quoi on prétend la rabaisser d’une manière grotesquement manipulatrice. Elle ne se réduit pas à la définition d’une quelconque essence (qui sommes-nous ?) C’est bien davantage une question de projet commun (que voulons-nous faire ensemble ?) et de manière d’être ensemble (quelles règles de conduite communes acceptons-nous ?). L’Europe s’est dotée de ce qu’elle a d’identité, certes encore imparfaite, en répondant de manière circonstanciée à ces deux dernières questions, tout en refusant de mettre officiellement en exergue ses « racines chrétiennes », comme certains l’en pressaient. Compte tenu de l’extrême diversité de l’Asie, la démarche « essentialiste » est vouée à l’échec. Elle a pourtant été proposée au lendemain de la guerre froide par Mohamad Mahathir et Lee Kuan Yew, les hommes forts de Malaisie et de Singapour, dont le pouvoir autocratique se trouvait privé de l’alibi anticommuniste. Il s’agissait d’en retrouver un, en brandissant de supposées « valeurs asiatiques » fondées sur la limitation des droits de l’homme au nom de ceux de la société. Mais cette forme d’« asiatisme » achoppa sur le désintérêt du géant chinois, qui ne saurait s’accommoder de la définition par d’autres d’une quelconque communauté (fût-elle de valeurs) dans laquelle on voudrait l’inclure, et sur la méfiance du Japon, peu soucieux de défier son protecteur américain.

Faute d’avoir une âme commune, l’Asie pourrait-elle se doter d’un corps institutionnel à l’exemple de l’Europe ? La lourde et coûteuse machine de l’Union et les abandons de souveraineté qu’elle impose ont longtemps été un repoussoir pour les Asiatiques. Ils lui opposaient la vision d’une communauté tissée d’une multitude de réseaux souples et informels nourrissant la confiance, permettant la consultation permanente, et organisant la collaboration au coup par coup. Le géant chinois, auquel son poids écrasant confère un atout maître dans les relations bilatérales, considérait avec méfiance l’institutionnalisation d’un multilatéralisme par lequel les lilliputiens tenteraient de l’entraver. Le Japon ne voulait pas d’institutions dont son protecteur américain n’aurait pas été partie prenante, quand les zélateurs de l’« asiatisme » voulaient n’y laisser aucune voix aux puissances blanches. Pourtant, une avancée pragmatique suivant l’autre, la structure institutionnelle de l’Asie n’a cessé de se renforcer par adjonctions au « noyau neutre » que constituait depuis 1967 l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (Asean). Elle est aujourd’hui dotée d’un organisme de discussion pour les problèmes de sécurité (Forum régional de l’Asean), d’un forum de concertation régulier entre chefs d’État et de gouvernement (Asean +3), d’un autre qui intègre l’Inde et les deux puissances blanches du Pacifique sud (Asean +6), et d’un sommet des trois pays d’Asie du nord-est (Chine, Japon, Corée du sud). Au plan économique, une zone de libre-échange réunit les pays de l’Asean depuis 2003, une autre les lie à la Chine depuis le début de cette année, et un mécanisme d’intervention a vu le jour pour limiter les fluctuations monétaires (accords de Chiangmai).

Au Japon, depuis l’arrivée du parti démocrate au pouvoir (septembre 2009), le nouveau Premier ministre donne l’Union européenne en exemple pour l’Asie, et propose même une monnaie unique. Il s’efforce de rallier Pékin à un projet régional, que rien ne servirait mieux aux yeux de Tokyo qu’un couple sino-japonais agissant sur le modèle franco-allemand. La Chine entend bien se réserver le leadership régional, mais elle semble avoir compris le parti qu’elle peut tirer d’un multilatéralisme, que ses dirigeants opposent aux récentes ouvertures de l’administration Obama conviant Pékin à « cogérer » l’ordre mondial. Mieux vaut pour le géant avancer ses intérêts au coup par coup et laisser l’ hégémon américain s’empêtrer en tentant de maintenir les équilibres planétaires. Au niveau régional, Pékin semble aujourd’hui considérer que sa participation aux mécanismes de concertation constitue une entrave minime, mais un facteur de légitimation significatif ; ceux-ci, surtout, vont de pair avec une intégration économique qui sert au mieux les intérêts chinois. La zone de libre-échange avec l’Asean représente un coup de maître qui donne à Pékin plusieurs longueurs d’avance sur Tokyo, où des intérêts catégoriels tenaces (notamment le lobby agricole) entravent les avancées vers le libre-échange.

L’avenir ? Radieux, forcément radieux

Le XXIe siècle sera sans doute celui d’un grand basculement. L’Asie reprendra sur la scène mondiale la place qui était la sienne quand la Chine, avant de se désintéresser de la question, envoyait l’amiral Zheng He (1371-1433) explorer l’océan Indien à la tête de flottes en regard desquelles l’expédition de Christophe Colomb, un siècle plus tard, n’aura été qu’une dérisoire poignée de barcasses ; et encore au début du XIXe siècle, quand la Chine représentait quelque 30‑33 % du Pib mondial, et l’Inde environ 15 % 2.

Serait-il anormal qu’une région qui devrait rassembler la moitié de la population du monde en 2050 (en dépit de l’affaissement démographique prévisible au Japon et en Chine), alors que l’Europe n’en représenterait plus que 5,3 % 3, joue un rôle en proportion ? L’hégémonie occidentale imposée au monde au cours des trois derniers siècles n’a pas produit de résultats tels qu’elle ait gagné le droit de se perpétuer indéfiniment, à considérer les génocides et la destruction à grande échelle des cultures dont elle s’est accompagnée, et l’impasse écologique dans laquelle elle semble avoir engagé la planète. C’est du moins un point de vue sur lequel les Asiatiques, quels qu’ils soient, s’accordent tous.

La vraie question est de savoir si l’Asie « fera mieux » que l’Occident. Sans doute, si l’on accepte l’idée que les leçons de l’histoire s’apprennent plus ou moins, mais aussi l’idée que la technologie rend aujourd’hui extrêmement improbables, sinon la guerre, du moins les affrontements entre grandes puissances. De ce fait, la domination planétaire d’un acteur (fût-il collectif comme « l’Occident ») par la force n’est pas plus à l’ordre du jour qu’une domination régionale brutale de la Chine en Asie. La plus grande crainte que l’on puisse avoir est peut-être que l’Asie ne soit plus elle-même quand elle accédera à un rôle central : qu’elle oublie tout ce que pourrait apporter au monde la tradition de métissages multiformes, de sensibilité à la nature, de tolérance et d’attention aux exigences de l’ordre social qui est, pour l’essentiel, celle de ses civilisations. Si l’Asie accédant à la puissance ne se pense pas comme un succédané de l’Occident, l’avenir pourrait en être un peu éclairé, sinon tout à fait radieux.



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1 / Une partie des Kouriles est disputée entre le Japon et la Russie. Takeshima, entre le Japon et les Corées. Les Senkaku, entre le Japon, la Chine et Taiwan. Les Paracel, entre la Chine et le Vietnam. Tout ou partie des Spratley, entre tous les pays riverains de la mer de Chine du Sud

2 / En parité de pouvoir d’achat. Roger Cohen, « The roar of a new Asia is on the global horizon », The International Herald Tribune, 13 avril 2005 ; David M. Lampton, « The Faces of Chinese Power », Foreign Affairs, vol. 86, n° 1, 2007, p. 117

3 / Onu, Department of Economic and Social Affairs, World Population Prospects , 2006


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