Do not follow this hidden link or you will be blocked from this website !
Logo du site

Guerre et capitalisme Les liens insoupçonnés

L’économie de guerre est peu explorée par les économistes néoclassiques. L’interroger permet pourtant de comprendre les liens consubstantiels entre guerre et capitalisme, et l’impasse qui en découle.


En juin 2022, quelques mois après le début de la guerre en Ukraine, le président Macron annonce que la France est entrée dans « une économie de guerre », c’est-à-dire une économie dont il est attendu qu’elle se restructure drastiquement en vue de soutenir les efforts de guerre. C’est la deuxième fois en trois ans que le Président use de cette terminologie – la première, plus métaphorique, ayant trait à la crise du Covid-19 pour combattre « un ennemi invisible ».

Lorsque, devant l’invasion russe, le Président a mobilisé à nouveau la sémantique militaire, cette fois en l’arrimant d’emblée aux enjeux économiques, les hypothèses sont allées bon train : préparation d’une loi de programmation militaire enrichie ? Préparation des esprits à l’augmentation du budget militaire ? C’est de tout cela dont il se sera agi.

Quelques mois plus tard, en effet, les chiffres de progression du budget sont tombés : 413 milliards sur les sept années de la loi de programmation militaire de 2024-2030. Aux 40 milliards d’euros consacrés aux armées en 2022 se succéderont donc des montants annuels de l’ordre de 60 milliards, sans compter la possibilité qu’il pourrait y avoir de réquisitionner des activités civiles vers la production militaire. Ce budget rejoint en cela le développement, en Europe, d’une véritable industrie militaire et de défense. C’est une perspective que l’on pensait pourtant dans les cartons de l’histoire.

La volonté de militariser l’Europe exprime l’échec du projet d’un grand marché économique pacificateur.

La volonté de militariser l’Europe, fruit direct du comportement belligérant de la Russie à l’égard de l’Ukraine et plus généralement des pays qui lui sont frontaliers, peut aussi être lue comme l’expression de l’échec du projet européen d’un grand marché éco

Cet article est réservé à nos abonné·e·s

vous pouvez l’acheter à l’unité pour 3€
Pour accéder à cet article :

Déjà abonné·e ?

M'identifier

La Revue Projet donne gratuitement accès aux articles de plus de 3 ans.

Vous devez être connecté pour commenter cet article
Aucun commentaire, soyez le premier à réagir !
* Champs requis
Séparé les destinataires par des points virgules