Do not follow this hidden link or you will be blocked from this website !
Logo du site

Inflation À quel indice se vouer ?

L’indice d’inflation a de longue date donné lieu à débat, mettant en concurrence les calculs du gouvernement, des syndicats, d’associations et même de médias. L’épisode inflationniste actuel couplé à un avenir économique incertain rendent la question d’autant plus prégnante : qui décide de ce qui compte ?


L’inflation a toujours fait l’objet d’une attention particulière. Cela tient à la place de l’augmentation générale des prix dans la vie publique et domestique. La Banque centrale européenne (BCE) observe l’inflation comme le lait sur le feu, tandis que les ménages s’inquiètent de voir leur pouvoir d’achat rogné lorsque salaires, pensions de retraite ou prestations sociales ne suivent pas la même courbe.

La longue histoire de la mesure de l’inflation montre que cet indice a fait l’objet de luttes et de contestations parfois virulentes1. Par exemple, dans les années 1945 à 1960 (une période de très forte inflation), les différents gouvernements français ont cherché à intervenir pour stabiliser l’évolution de l’indice. Ils ont ainsi été jusqu’à interdire l’augmentation des prix de certains biens qui figuraient dans le panier de l’indice. Cela leur permettait d’afficher de meilleures statistiques – une véritable « politique du chiffre ».
L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) était nettement opposé à de telles interventions dans son indice, car cela mettait à mal son indépendance et jetait le trouble sur la crédibilité des statistiques qu’il produisait. Pour éviter de nouvelles interventions politiques, l’Insee cultivera le secret, jusqu’à aujourd’hui, sur la composition détaillée du panier de l’indice des prix.

D’autres controverses prendront le relais. Ainsi, dans les années 1970, la CGT, syndicat très puissant, contestera vivement l’indice officiel en le considérant comme un indice patronal largement sous-estimé. Elle produira d’ailleurs un indice alternatif pendant plus de vingt ans. Cet indice permettait aux ouvriers de secteurs bien défendus par la confédération de s’y référer pour négocier des augmentations d

Cet article est réservé à nos abonné·e·s

vous pouvez l’acheter à l’unité pour 3€
Pour accéder à cet article :

Déjà abonné·e ?

M'identifier

La Revue Projet donne gratuitement accès aux articles de plus de 3 ans.

Vous devez être connecté pour commenter cet article
Aucun commentaire, soyez le premier à réagir !
* Champs requis
Séparé les destinataires par des points virgules