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Nous sommes tous grecs


Nous sommes tous grecs. Par une commune humanité d’abord, qui fait nôtres les espoirs et les souffrances de nos frères lointains, qu’ils soient hellènes, russes, birmans, syriens ou sénégalais. Participant d’une même communauté politique, qui plus est : les sacrifices demandés aux Grecs le sont en notre nom. 21 % d’entre eux sont désormais au chômage (contre 10 % en 2009) et la baisse de 22 % du Smic (de 32 % pour les moins de 25 ans, soit 510 euros brut) va accroître encore le taux (14 % en 2009) – déjà record en Europe – de travailleurs pauvres. Ne voit-on pas, enfin, que le sort insensé réservé à ce peuple – tant il le conduit sûrement au déclin – pourrait préfigurer celui de quelques autres en Europe, même mieux armés économiquement pour résister?

« Nous sommes tous grecs ». Peut-être les pères fondateurs de l’Europe auraient-ils souscrit à ce slogan, eux qui ont voulu une Europe réconciliée, prospère, unifiée par l’économie, vectrice de paix. Aujourd’hui, il n’est, hélas, que quelques groupes d’extrême gauche pour s’en prévaloir. Quand la dignité de nos concitoyens est menacée, est-il si extrémiste de s’indigner?

Quand Kennedy se disait berlinois, en 1963, il dénonçait, dans le Mur, « la faillite du système communiste », mais aussi « une offense à l’humanité ». À présent, la prise en compte chez nos dirigeants de cette commune humanité semble s’arrêter devant le mur de la dette. Celui-ci serait-il si élevé qu’il faille y laisser s’échouer des droits économiques et sociaux, pourtant consignés dans les chartes qui font notre socle? Qu’il faille renoncer, même, à recourir au suffrage des citoyens dans ce berceau de la démocratie moderne?

Voilà quelques interrogations qui traversent ce numéro, de même que le suivant, consacré à l’euro. L’occasion de vous annoncer, chers lecteurs, que la prochaine livraison de la revue Projet vous parviendra dans une formule profondément renouvelée, et de vous remercier, par avance, de votre fidélité.

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