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L’article de Bettina Laville y insiste : les changements de comportement individuel n’auront que peu d’impact s’ils n’accompagnent pas des transformations profondes dans la gouvernance politique des Etats et des grandes régions qui structurent la planète.
Deux grands « continents » constituent un enjeu majeur pour une éventuelle « sortie de crise » : l’Europe et la Chine. L’Europe, parce que les tensions provoquées par les paniques des marchés financiers mettent en lumière son absence de projet politique, voire menace le fragile édifice de la zone euro. Or une Europe qui se déliterait serait une très mauvaise nouvelle pour l’ensemble de la planète. L’Union demeure le premier marché du monde : son effondrement priverait ce dernier d’un « poumon » essentiel.
Et signerait l’échec d’un projet d’Union qui a inspiré aussi bien l’Amérique latine que l’Asie du sud-est. Devenue le « moteur industriel » de la planète, la Chine, elle, n’a toujours pas réglé les contradictions sociales qui conditionnent son niveau de croissance. La bulle immobilière qui y gonfle actuellement pourrait provoquer un nouveau krach financier – asiatique cette fois – qui priverait la planète de son « coeur », et pourrait provoquer une crise généralisée.
Le recours à la violence – le déluge – serait, dans chacune de ces régions, une alternative destructrice : repli nationaliste en Europe ; diversion en Chine, par exemple avec une aventure militaire contre Taïwan – l’île jouant le rôle qu’ont joué l’Alsace et la Lorraine en France, en 1914. C’est pour éviter ces scénarios catastrophes qu’une gouvernance internationale doit pouvoir être repensée. L’arc-en-ciel de Noé, signe de l’Alliance universelle, passe par de nouvelles règles mondiales.